Oléiculture : les professionnels espèrent maintenir le litre d’huile d’olive entre 75 et 80 DH
La récolte des olives n’a pas encore démarré dans toutes les régions du pays que les professionnels tablent déjà sur une faible campagne, à l’instar de l’an passé. Cela implique une hausse des prix tirée par la demande, notamment pour l’huile d'olive.
Oléiculture : les professionnels espèrent maintenir le litre d’huile d’olive entre 75 et 80 DH
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Kenza Khatla
Le 17 octobre 2023 à 17h24
Modifié 17 octobre 2023 à 18h26La récolte des olives n’a pas encore démarré dans toutes les régions du pays que les professionnels tablent déjà sur une faible campagne, à l’instar de l’an passé. Cela implique une hausse des prix tirée par la demande, notamment pour l’huile d'olive.
L’opération de récolte des olives a déjà démarré dans certaines régions du Sud notamment, où il fait très chaud. D'une durée d'environ six semaines, elle varie en fonction des régions, des variétés et de leur usage. C’est le cas de l’olive de table, dont la récolte commence avant celle destinée à la trituration.
Une faible campagne est attendue
"La campagne, lourdement impactée par les chaleurs intenses que connaît le Royaume, sera timide", nous apprend Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (Interprolive), contacté par Médias24. Il confirme ainsi les prévisions du ministère de l’Agriculture selon lesquelles la production nationale d’olives sera similaire à celle de l’an dernier, soit en baisse de 44% par rapport à celle de 2021, qui avait enregistré un record historique de 1,9 million de tonnes.
"Malheureusement, la chaleur actuelle influencera négativement la campagne. Certes, on attend des pluies dans les prochains jours, mais elles devront être assez bonnes pour pouvoir atténuer la baisse."
"La production va donc probablement baisser, d’autant que cette chaleur persiste depuis le mois de mai. Pour un mois d’octobre, de telles températures sont inhabituelles. Elles impactent ainsi négativement la production et, par ricochet, les prix à la hausse."
Le Nord et une partie du Saïss et de l’Oriental tirent leur épingle du jeu
Toujours d’après notre interlocuteur, certaines régions sont plus affectées que d’autres. "Le Nord s’en sort bien, ainsi qu’une partie du Saïss et de l’Oriental. Il s’agit des régions qui ont connu quelques précipitations en hiver, et où il fait moins chaud. Les autres régions sont pour leur part lourdement impactées par la sécheresse et la chaleur."
En effet, selon le ministère de l’Agriculture, la production prévisionnelle se concentre à hauteur de 63% dans les régions de Fès-Meknès (27%), de l’Oriental (19%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (17%). À elle seule, la région de Fès-Meknès représente environ 38% de la production nationale. Quant aux régions du Nord, de Béni Mellal-Kénitra et de l’Oriental, elles dépassent de 10% à 11% la production nationale, pour chacune d’entre elles.
"Certains arbres n’ont rien donné", poursuit notre source. "Ils sont de ce fait perdus." En effet, l’olivier a souffert ces trois dernières années, et compte tenu de la pluviométrie recensée cette année, il n’a pas récupéré ses besoins en eau et en aliments nutritifs.
"Il y a par ailleurs déjà de la production dans les autres arbres. Le fruit est là, mais il a énormément souffert durant cette dernière période. S’il y a une bonne pluie d’ici décembre, le fruit pourrait changer complètement. Son poids pourrait augmenter de 20% à 30%, et son rendement s’améliorer."
Toujours d’après Rachid Benali, "pour l’instant, on ne peut pas se prononcer sur la production attendue, puisqu’elle varie d’une région à une autre. Ce qui est sûr, c’est qu’elle sera presque similaire à celle de l’an passé", et donc aux alentours de 1,07 million de tonnes.
Notre source nous confie aussi que "l’on ne peut pas encore se prononcer sur les parts qui seront destinées à la trituration et à la conserverie". Mais globalement, la production nationale d’olives est consacrée à hauteur de 65% à la trituration, contre 25% à la conserverie. Le reste (10%) représente les pertes et l’autoconsommation. "Nous aurons plus de visibilité sur ces points en décembre prochain."
L’exportation suspendue pour maintenir les prix
Pour ce qui est de l’exportation, et dans l’objectif de valoriser la production nationale localement, d’assurer l’approvisionnement régulier du marché national et de stabiliser les prix à la consommation à des niveaux normaux, le gouvernement a décidé de soumettre à licence préalable l’exportation des olives à l’état frais ou réfrigéré, des olives transformées, de l’huile d’olive et de l’huile de grignons d’olive.
"Le prix du litre d’huile d’olive avait déjà augmenté l’année dernière, passant d’une moyenne de 35 DH à 75 DH. Il a plus que doublé. La production ne changera pas cette année, ce qui implique automatiquement une flambée des prix de l’huile d’olive", nous explique le président de l'Interprolive.
"Le seul nouveau phénomène par rapport à l’an passé concerne les prix à l’international, notamment en Espagne. Le litre était à 4 euros, il est de 8 euros actuellement."
"Nous espérons avoir, cette année, le litre aux alentours de 75 à 80 DH au Maroc. Certes, ce prix demeure élevé au niveau national, mais il reste inférieur par rapport aux prix pratiqués à l’étranger. Une situation qui entraîne une hausse de la demande étrangère sur le produit marocain."
"La mesure relative à la suspension des exportations a été mise en place à la demande des professionnels du secteur, afin de maintenir les prix au niveau national. C’est une première au profit du consommateur marocain. Sans cette mesure, l’huile d’olive aurait pu atteindre 110, voire 120 DH le litre", conclut notre source.
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Le 17 octobre 2023 à 17h24
Modifié 17 octobre 2023 à 18h26