Mondial 2030. À quoi doit s’attendre le Maroc sur le plan économique

L’organisation de la Coupe du Monde 2030 promet des retombées socio-économiques à moyen et long terme. Avant et pendant la compétition, le Royaume investira des sommes importantes, couvertes en partie par les recettes touristiques et la création d'emplois. Voici les estimations chiffrées qui figuraient dans le dossier de candidature marocain pour la Coupe du Monde 2026 que Médias24 a consulté en détail.

Mondial 2030. À quoi doit s’attendre le Maroc sur le plan économique

Le 12 octobre 2023 à 18h52

Modifié 13 octobre 2023 à 11h25

L’organisation de la Coupe du Monde 2030 promet des retombées socio-économiques à moyen et long terme. Avant et pendant la compétition, le Royaume investira des sommes importantes, couvertes en partie par les recettes touristiques et la création d'emplois. Voici les estimations chiffrées qui figuraient dans le dossier de candidature marocain pour la Coupe du Monde 2026 que Médias24 a consulté en détail.

Nous sommes le 18 juin 2030. Les 90.000 places du Grand Stade de Casablanca sont toutes occupées. L’arbitre du match d’ouverture du Mondial 2030 s'apprête à donner le coup d’envoi du sommet du groupe A, opposant le Maroc au Brésil. Pure fiction, ce scénario a de grandes chances de se muer en une réalité qui sera bénéfique pour le Royaume sur le plan économique, particulièrement à long terme. 

Avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc a en effet obtenu l'organisation de l'édition centenaire du tournoi planétaire, après une cour assidue durant trois décennies jalonnées d’échecs qui ont façonné l’expertise du pays. Le dernier dossier de candidature, celui du Mondial 2026, est d’ailleurs un modèle du genre. 

Si la candidature tripartite Etats-Unis, Canada, Mexique a été préférée à celle du Maroc pour organiser la Coupe du Monde 2026, le dossier de candidature du Royaume était enthousiasmant, car il aurait assuré un succès économique à la FIFA, grâce à des revenus de billetterie et des droits de retransmission optimisés à travers un fuseau horaire idéal.  

Quant au Maroc, il aurait bénéficié de revenus liés au tourisme et à la création d’emplois. À plus long terme, l’image du pays à l’international aurait été renforcée, et les dépenses en matière d’infrastructures auraient été utiles aux citoyens marocains comme aux visiteurs.

Quelques années plus tard, ces spécificités sont toujours d’actualité. À la différence près que le conditionnel n’a plus sa place désormais.

Moins de 30 MMDH pour la construction des stades 

À coup sûr, les yeux du monde entier seront rivés sur le Maroc lors du Mondial 2030. Mais tant que la répartition des 101 rencontres du trio de la Coupe du Monde n’a pas été annoncée, il est difficile de déterminer avec exactitude le budget nécessaire pour l’organisation de l’événement planétaire, et les recettes que le Maroc pourrait en tirer. 

En revanche, il est logique que les montants soient moins importants que ceux annoncés dans le dossier de candidature pour le Mondial 2026. Car le Maroc accueillera entre 30 et 50 matchs, contre 104 matchs espérés en 2026. Cependant, ce dossier est une base pour faire des estimations indicatives. 

→Mondial 2026: les dépenses de la Fédération si le Maroc avait remporté l'organisation.

À l’époque, la Fédération royale marocaine de football avait procédé à une analyse détaillée afin d’élaborer des budgets de dépenses exhaustifs et réalistes. Le budget total annoncé, relevant de la responsabilité de l’Association membre, était de 588 MDH, qui se déclinent comme suit : 

- budget pour la période préalable à la compétition : 11,4 MDH (1.114.000 dollars) ;

- budget pour la compétition : 227 MDH (22.212.000 dollars) ;

- budget hors événement : 350 MDH (34.209.000 dollars).

→S’agissant de l’investissement public spécifique à la Coupe du Monde 2026, en matière de construction des stades et des sites d'entraînement notamment, il représentait 30,7 MMDH (3 milliards de dollars US). Soit moins de 1% de la dépense publique du pays sur la période de préparation de l’événement. 

À l’heure de la Coupe du Monde 2030, les investissements nécessaires seront sans doute revus à la baisse, car le Maroc n’aura pas à sa charge l’organisation de l’ensemble de la compétition. En sus, l'événement jouit de dépenses opérationnelles limitées au niveau local en raison d’un coût de la vie raisonnable. 

De même, l’investissement nécessaire s’inscrit totalement dans la stratégie nationale et dans les plans de développement du football. Il est en outre garanti en totalité par le gouvernement. Un appui qui permettra d’éviter tout risque lié à la réalisation des travaux.

Des investissements à long terme

Pour ce qui est de la rentabilité de l'événement, difficile d’affirmer qu’à court terme, les pays organisateurs gagneront de l’argent, malgré les dizaines de milliers d’emplois qui seront générés, et l’impact positif pour l’économie marocaine de près de 30 MMDH (2,7 milliards de dollars US). 

Cela dit, il faudrait également prendre en considération les dépenses courantes des supporters, qui devront réserver une chambre d'hôtel. Prendre les transports pour aller au stade afin d'encourager leur équipe. Se nourrir et profiter de leur présence sur le sol marocain pour visiter un pays considéré par beaucoup comme une magnifique fabrique à souvenirs.  

Sur le long terme, un stade construit pour la Coupe du Monde est un écrin dont pourront profiter les internationaux marocains de demain, et le football local de manière générale. Les infrastructures étant une locomotive pour le développement du sport dans un pays.  

Pour la FIFA, la candidature marocaine est également une aubaine. La billetterie permettra à l'instance internationale d’engranger une manne financière importante. La facilité d’accès, à partir de tous les grands marchés européens, offrira à la FIFA l'opportunité d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de revenus.

Pour 2026, les recettes étaient estimées à 8,05 MMDH, sur la base de 104 matchs, et d’une affluence moyenne de 90%, avec des prix de billet compris entre 280 DH et 14.000 DH. De surcroît, la situation géographique du Maroc est optimale en matière de droits de retransmission et des droits marketing, puisque 60% des pays participants se trouveront sur un fuseau horaire de plus ou moins 3 heures.

En outre, le Maroc est un des marchés de sponsoring sportif les plus dynamiques d’Afrique. Sur le plan national, les annonceurs du pays se réjouissent d'ores et déjà à l’idée de soutenir une Coupe du Monde au Maroc. De plus, les matchs de l’équipe nationale attirent régulièrement des audiences télévisuelles atteignant jusqu’à 70% de la population marocaine.

Ceci sans oublier une législation qui sera renforcée pour la protection des marques, avec des mesures pour lutter contre l’ambush marketing et permettre de remplir toutes les exigences de la FIFA, pour devenir par la suite un vecteur de croissance dans ce secteur.

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