“Le portefeuille de la Banque mondiale au Maroc est l’un des plus importants de la région MENA” (Jesko Hentschel)

Le portefeuille actif actuel de la Banque mondiale au Maroc compte 25 projets d’une valeur d’environ 74 MMDH, soit 7,28 milliards de dollars américains. Ces projets englobent une gamme variée d’initiatives socioéconomiques visant à réduire la pauvreté et à promouvoir l’inclusion sociale. Dans cet entretien, Jesko Hentschel, Directeur pays pour le Maghreb et Malte de la Banque mondiale, fait le point sur le partenariat étoffé entre l’institution de Bretton Woods et le Maroc. Eclairage.

“Le portefeuille de la Banque mondiale au Maroc est l’un des plus importants de la région MENA” (Jesko Hentschel)

Le 3 octobre 2023 à 10h11

Modifié 3 octobre 2023 à 10h13

Le portefeuille actif actuel de la Banque mondiale au Maroc compte 25 projets d’une valeur d’environ 74 MMDH, soit 7,28 milliards de dollars américains. Ces projets englobent une gamme variée d’initiatives socioéconomiques visant à réduire la pauvreté et à promouvoir l’inclusion sociale. Dans cet entretien, Jesko Hentschel, Directeur pays pour le Maghreb et Malte de la Banque mondiale, fait le point sur le partenariat étoffé entre l’institution de Bretton Woods et le Maroc. Eclairage.

Le Maroc et la Banque mondiale se sont dotés d’un Partenariat stratégique (CPF ou Country Partnership Agreement). Ce cadre, parfaitement aligné avec le Nouveau Modèle de développement (NMD) de 2021, a récemment fait l’objet d’une évaluation et d’une prolongation jusqu’en 2025.

La Banque mondiale accompagne également le Maroc face à des défis imprévus et des crises émergentes, telles que l’impact socioéconomique de la pandémie de Covid‑19 et, désormais, l’impact post-séisme. L’institution de Bretton Woods dispose d’un important portefeuille de projets en cours de mise en œuvre, dont l’un vise à mettre en place et à renforcer les institutions chargées de la gestion des catastrophes et de la résilience.

Dans cet entretien, le Directeur pays pour le Maghreb et Malte de la Banque mondiale apporte un éclairage sur une pléthore d’aspects cruciaux, liés entre autres au maintien des assemblées annuelles du FMI et de la BM − qui se tiennent à Marrakech du 9 au 15 octobre 2023 −, au soutien du Maroc sur le front de la protection sociale et pour l’augmentation du taux d’activité des femmes. Jesko Hentschel dresse également le bilan du financement de 500 millions de dollars octroyé par la Banque mondiale au Maroc en 2020 pour soutenir les politiques de développement visant à promouvoir l’inclusion numérique et financière.

Médias24 : Que représente pour la Banque mondiale la tenue des Assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods au Maroc ?

Jesko Hentschel : Avant de répondre à votre question, je souhaite tout d’abord présenter mes plus sincères condoléances au nom de la Banque mondiale au peuple marocain suite au séisme du 8 septembre dernier, et je réitère notre engagement auprès du Royaume en cette période difficile.

Les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international de Marrakech 2023 sont maintenues, tel qu’annoncé dans le cadre d’un communiqué tripartite Banque mondiale, FMI et Maroc, datant du 18 septembre 2023. Avec nos partenaires, il était essentiel de procéder à une évaluation approfondie de la capacité d’accueillir ces assemblées à Marrakech, y compris les aspects de sécurité pour les participants mais, surtout, sans perturber les efforts d’aide et de reconstruction dans les zones sinistrées. Il nous a paru important de maintenir les Assemblées annuelles en signe de soutien de la communauté internationale au Maroc et à son peuple, qui a fait preuve d’un courage, d’une mobilisation et d’une solidarité à toute épreuve face à cette tragédie.

 Un moment majeur pour le Maroc

Il s’agit des premières Assemblées annuelles qui se tiennent sur le continent africain depuis 50 ans, après celles tenues au Kenya en 1973. Cet événement d’importance réunira des décideurs du monde entier, ainsi que de nombreux représentants de pays, de la société civile, du secteur privé et du monde académique, pour des discussions approfondies sur des questions de développement social et économique à l’échelle mondiale.

Ce sera un moment majeur pour le Maroc, qui aura l’opportunité de mettre en lumière et de présenter à la communauté internationale les réalisations et les progrès accomplis dans divers domaines de développement. Les enjeux sont considérables, car les Assemblées annuelles réunissent des milliers de personnes, qui auront l’opportunité d’en apprendre davantage sur le Maroc. Cela suscitera un intérêt général, permettant au Royaume de se positionner en tant que nation moderne et pont naturel entre l’Afrique et l’Europe, doté d’un riche patrimoine culturel et historique, autant d’atouts qui le rendent également attrayant sur le plan touristique.

Les sujets abordés lors des discussions d’octobre prochain traiteront du changement climatique, qui occupera une place centrale. D’autres questions de fond seront également débattues, notamment les répercussions de l’inflation, la réforme du système financier pour une meilleure gestion des crises, en particulier dans les pays les plus vulnérables, ainsi que l’avenir du système financier international.

Le portefeuille actif actuel de la Banque mondiale au Maroc, a connu une croissance significative ces dernières années..

- Quels sont les principaux projets actifs qui composent le portefeuille de la Banque mondiale au Maroc ainsi que le montant total d’engagement ?

- Permettez-moi de revenir un instant sur le tremblement de terre et sur l’engagement de la Banque mondiale au lendemain de cette tragédie. Le Royaume a réagi très rapidement et efficacement à cette catastrophe. Nous avons tous été émus par l’élan de solidarité affiché par de nombreuses franges de la société envers les personnes touchées par le tremblement de terre. Le plan de reconstruction et de développement annoncé le week-end dernier par les autorités définit un cadre permettant à la Banque mondiale de soutenir le Royaume dans sa réponse face à la tragédie. Nous disposons d’un important portefeuille de projets en cours de mise en œuvre, dont l’un vise à mettre en place et à renforcer les institutions chargées de la gestion des catastrophes et de la résilience. Il s’agit d’une plateforme que diverses institutions et ministères pourraient utiliser à l’avenir. Nous sommes également prêts à fournir des financements supplémentaires, ainsi qu’à mettre en place un soutien technique pour nos homologues gouvernementaux, et cela au fur et à mesure de la mise en œuvre des plans annoncés. Il est par ailleurs important de préciser que cet engagement auprès du Royaume s’appuie sur le Partenariat Stratégique (CPF ou Country Partnership Agreement) entre la Banque mondiale et le Maroc. Ce cadre, parfaitement aligné avec le Nouveau Modèle de développement (NMD) de 2021, a récemment fait l’objet d’une évaluation et d’une prolongation jusqu’en 2025.

Le portefeuille actif actuel de la Banque mondiale au Maroc, qui a connu une croissance significative ces dernières années, compte 25 projets d’une valeur d’environ 74 milliards de dirhams, soit 7,28 milliards de dollars américains. Ces projets englobent une gamme variée d’initiatives socioéconomiques visant à réduire la pauvreté et à promouvoir l’inclusion sociale. Ils ciblent également les impacts du changement climatique sur l’économie marocaine, en particulier dans le secteur agricole.

Des niveaux record de prêts

La Banque mondiale accompagne également le Maroc face à des défis imprévus et des crises émergentes, telles que l’impact socioéconomique de la pandémie de Covid‑19 et, désormais, l’impact post-séisme. Le soutien apporté au Royaume en de telles situations d’urgence, ainsi que l’appui à son programme de réformes, ont conduit à des niveaux record de prêts, totalisant près de 1,8 milliard de dollars par an entre 2020-2021 et 2022-2023.

Un pilier essentiel de la collaboration entre le Maroc et la Banque mondiale consiste à promouvoir la création d’emplois pour les femmes et les jeunes, tout en poursuivant un engagement continu dans des domaines tels que la transition climatique, la numérisation, la gouvernance, la participation citoyenne et le développement du capital humain.

Parmi les programmes les plus récents, figurent ceux axés sur la transition climatique, notamment pour résoudre les problèmes liés à la rareté de l’eau. A titre d’exemple, pour soutenir le gouvernement du Maroc dans la mise en œuvre de son Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI, 2020-2027), la Banque mondiale a récemment approuvé un programme axé sur les résultats, qui vise à économiser 25 millions de m³ d’eau potable dans les réseaux de distribution, mais aussi à mettre à disposition 52 millions de m³ d’eaux usées traitées pour réutilisation, ce qui représente 52% de l’objectif du PNAEPI, soit 100 millions d’eaux usées traitées d’ici 2030.

L’objectif du financement additionnel est de couvrir, au total, 6 millions de bénéficiaires, dont 45% de femmes et 5% de personnes en situation de handicap

- En juin 2023, la Banque mondiale a octroyé un prêt supplémentaire de 350 millions de dollars au Maroc pour soutenir la conception du programme d’allocations familiales universelles. Et ce, après le déblocage en 2020 de près de 400 millions de dollars destinés au transfert monétaire pour la lutte contre les méfaits du Covid-19. Quelles sont les raisons sous-jacentes de cette augmentation significative des fonds alloués ?

- Ce financement additionnel a pour vocation de renforcer le soutien de la Banque mondiale à la conception et à la mise en œuvre de la réforme de la protection sociale initiée par le gouvernement en réponse à la crise du Covid-19. En effet, en plus de soutenir la conception du programme d’allocations familiales, ce nouvel apport financier vise à appuyer les premières phases de la mise en œuvre de l’AMO-TADAMON, et à protéger les ménages modestes et vulnérables face aux risques sanitaires. De plus, il favorise la conception et la mise en œuvre du Système d’évaluation du handicap, un outil essentiel permettant de garantir l’inclusion des personnes en situation de handicap dans divers programmes sociaux, notamment les allocations familiales et l’AMO-TADAMON. L’objectif du financement additionnel est de couvrir, au total, six millions de bénéficiaires, dont 45% de femmes et 5% de personnes en situation de handicap.

Enfin, cette augmentation des ressources s’explique également par la nécessité d’assurer une transition en douceur entre les programmes existants et les nouvelles initiatives, tout en assurant une meilleure couverture, davantage d’inclusion et la mise en place de catégories spécifiques pour les populations les plus vulnérables.

- Dans le rapport "Climat et Développement" consacré au Maroc, qui a été publié en 2022, les experts de la Banque mondiale ont élaboré un scénario pour la décarbonation de l’économie marocaine à l’horizon 2050. Selon leurs estimations, cela nécessiterait des investissements d’une valeur de plus de 52 milliards de dollars. Selon vous, comment le Maroc pourrait-il mobiliser une somme aussi considérable au regard de la taille de son économie ?

- Le rapport sur le Climat et Développement (CCDR) lancé au Maroc en novembre 2022 propose un scénario ambitieux visant à la décarbonation de l’économie marocaine d’ici 2050. Ce scénario repose sur l’expansion des énergies renouvelables dans la production électrique et sur l’électrification des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre, notamment le transport et l’industrie.

Pour concrétiser cette trajectoire de décarbonation, l’analyse a identifié un besoin en financement significatif, estimé à environ 52,8 milliards de dollars américains en valeur actuelle d’ici à 2050. Cela représenterait un effort d’investissement équivalent à 2,4% du PIB en moyenne pendant cette période. Cela parait abordable, notamment en raison du taux d’investissement moyen de l’économie marocaine au cours des deux dernières décennies, ce dernier ayant atteint presque 30% du PIB.

Le secteur privé, maillon central

Compte tenu de la nature de ces investissements, le rapport estime que près de 85% de ce montant, soit environ 45 milliards de dollars américains, pourrait être mobilisé par le secteur privé. Cependant, pour attirer ces investissements privés, des réformes substantielles doivent être entreprises dans le secteur de l’électricité. Ces réformes incluent la séparation des activités de production, de transport et de distribution d’électricité, la création de marchés de gros et d’équilibrage, l’instauration de tarifs reflétant pleinement les coûts d'accès au réseau et de consommation, ainsi qu’une intégration accrue du marché avec l’Union européenne (UE). En outre, des politiques et des incitations visant à promouvoir la mobilité électrique (e-mobilité) et l’hydrogène vert sont nécessaires.

En retour, une économie décarbonée offrirait au Maroc l’opportunité de générer des emplois dans le secteur des énergies vertes, d’accroître sa part de marché dans les exportations industrielles vertes à l’échelle mondiale, notamment vers l’Europe, et d’attirer davantage d’investissements directs étrangers.

En outre, le secteur public pourrait considérer l’adoption de mesures fiscales pour mobiliser des recettes qui pourraient contribuer à financer l’agenda climatique. Par exemple, le CCDR propose la possibilité d’une réforme de la fiscalité environnementale, qui éliminerait progressivement les subventions dites "brunes", implicites et découlant de la sous-tarification des carburants, et qui proposerait l’adoption d’une taxe carbone. Cette dernière mesure aurait l’avantage supplémentaire de répondre au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières ou CBAM, adopté récemment par l’Union européenne, tout en assurant la collecte de ces recettes au niveau national, et non pas aux frontières. Au-delà des recettes potentiellement générées par ces mesures, la fiscalité environnementale constitue un instrument effectif pour changer les comportements et ainsi, créer des incitations alignées avec les objectifs de décarbonation du Royaume.

.. L’ensemble des projets de la Banque mondiale visent soit à mieux comprendre les inégalités de genre et les contraintes auxquelles les femmes font face, soit à tâcher de réduire ces inégalités.

- L’article "Tendances et déterminants de la participation féminine au marché du travail au Maroc", publié par la Banque mondiale en 2021, mettait en lumière le fait que la participation des femmes au marché sur le travail au Maroc était parmi les plus faibles au niveau mondial. Au cours des dernières années, quelles initiatives concrètes la Banque mondiale a-t-elle pris pour encourager l’augmentation du taux d'activité des femmes au Maroc ?

- L'égalité des genres est un sujet d’importance pour le Maroc, tel que souligné par Sa Majesté le Roi Mohamed VI à l’occasion de son discours à la Nation (la Fête du Trône) en date du 30 juillet 2022. Ainsi, l’ensemble des projets soutenus par la Banque mondiale comporte une étiquette genre ou "Gender Tag", un outil conçu pour suivre systématiquement la mise en œuvre de la stratégie genre de la Banque dans ses différentes opérations, en mettant particulièrement l’accent sur l’inclusion économique des femmes et l’identification des obstacles liés à l’employabilité des femmes.

Pour ce faire, nous nous appuyons sur des analyses, des données et des preuves empiriques. Une note récemment publiée présente ces obstacles ainsi que des solutions potentielles pour accroître la participation des femmes marocaines au marché du travail. Ces travaux ont servi de base pour engager un dialogue avec le gouvernement, la société civile, le secteur privé et les partenaires au développement en vue de trouver des solutions pour inverser la tendance à la baisse du taux d’activité des femmes au cours de la dernière décennie.

Afin de mieux comprendre les dynamiques du marché du travail marocain, le rôle des femmes et les contraintes spécifiques auxquels elles font face, une étude a récemment été produite conjointement avec le Haut-Commissariat au Plan (HCP), donnant ainsi naissance à toute une série d’études autour du sujet.

Plusieurs activités spécifiques soutenues par la Banque mondiale

La Banque mondiale soutient par ailleurs des activités spécifiques dans le cadre de ses opérations au Maroc. A titre d’exemple, le lancement d’un projet visant à favoriser l’inclusion économique des jeunes dans la région de Marrakech-Safi, notamment par le biais de la formation en apprentissage et du soutien technique et financier à l’entreprenariat. Dans le cadre de ce projet, une attention particulière a été accordée aux défis spécifiques auxquels font face les jeunes femmes vivant en milieux urbain et rural. Pour surmonter ces défis, une approche de proximité a été privilégiée, impliquant notamment l’utilisation d’unités mobiles pour rendre les services plus accessibles aux jeunes femmes vivant en milieu rural, qui sont souvent confrontées à des contraintes de mobilité importantes.

Pour renforcer la représentativité féminine dans les organes d’administration et de contrôle, une loi promulguée en 2021 sur les quotas a établi des quotas obligatoires pour garantir la mixité dans les conseils d’administration des sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne. Tel que précédemment indiqué, un objectif minimum de 30% de représentation féminine d’ici à 2024, et de 40% d’ici à 2027, est à atteindre. Cette loi, élaborée grâce à une coopération exemplaire entre le gouvernement, le Parlement et la société civile, a bénéficié du soutien d’un groupe de travail créé à l’initiative d’ONU Femmes, composé de femmes engagées dans la défense des droits des femmes, ainsi que de représentantes du Club des femmes administrateurs au Maroc. La Banque mondiale a soutenu cette initiative en l’incluant parmi les réformes clés de son appui budgétaire de 450 millions de dollars au profit du gouvernement marocain en 2021, au travers de l’opération de politique de développement de l’inclusion financière et numérique.

De manière plus générale, l’ensemble des projets de la Banque mondiale visent soit à mieux comprendre les inégalités de genre et les contraintes auxquelles les femmes font face, soit à tâcher de réduire ces inégalités. D’un point de vue analytique, la Banque mondiale a récemment produit des études identifiant les actions nécessaires pour renforcer l’inclusion économique des femmes. A l’avenir, ces analyses fondées sur des faits et des données permettront d'informer directement le portefeuille.

 

Nous avons pour objectif d’ici fin 2024 que trois millions de bénéficiaires du Programme Tayssir disposent d’une identité numérique

- Pouvez-vous nous faire part de vos observations et réalisations en ce qui concerne le financement de 500 millions de dollars octroyé par la Banque mondiale au Maroc en 2020 pour soutenir les politiques de développement visant à promouvoir l’inclusion numérique et financière ?

- Ce financement est le second des trois prêts ayant eu un impact significatif sur l’inclusion financière et numérique au Maroc. Il a principalement favorisé des réformes visant à promouvoir les paiements numériques, y compris des incitations fiscales pour encourager les commerçants à accepter les paiements mobiles. De plus, il a contribué à la mise en place de l’identité numérique et d’un registre pour les programmes de protection sociale, permettant la numérisation des transferts sociaux. Un exemple concret est la mise en place d’un pilote visant à numériser le Programme Tayssir en 2021. Nous avons pour objectif d’ici fin 2024 que trois millions de bénéficiaires du Programme Tayssir disposent d’une identité numérique, simplifiant ainsi leur accès aux aides dans les zones rurales. En ce qui concerne l’inclusion numérique, ce financement a également appuyé le lancement d’un programme gouvernemental visant à étendre la couverture des réseaux internet mobiles dans près de 2.400 localités rurales sous-desservies. Ce programme, financé par le Fonds de service universel des télécommunications, a contribué à améliorer le pourcentage des ménages ruraux ayant accès à internet, passé de 71,9% en 2020 à 77,3% en 2022 (source : ANRT). L’amélioration de l’accès à internet, particulièrement dans les zones rurales, continue d’être un prérequis nécessaire pour permettre à ces populations d’accéder équitablement aux différents services numériques, tels que les paiements et les aides sociales.

Des améliorations palpables

En plus de promouvoir l’utilisation des paiements mobiles, ce Programme a également apporté son soutien à la réforme des institutions de microfinance, les transformant en "quasi-banques", leur permettant ainsi de collecter des dépôts conformément à une nouvelle loi et aux réglementations de la Banque centrale. Ces institutions de microfinance, ainsi que les prestataires de paiements mobiles, ont joué un rôle essentiel dans la distribution des transferts monétaires du gouvernement aux travailleurs informels et aux personnes à revenus limités pendant la pandémie de Covid-19, que ce soit par le biais de paiements mobiles ou par l’intermédiaire d’agents de microfinance.

En juin 2022, cinq millions de travailleurs informels ont bénéficié de transferts monétaires en réponse à la Covid-19 (contre zéro en décembre 2019). De plus, 842.784 travailleurs du secteur formel ont reçu des transferts monétaires en réponse à la Covid-19 en juin 2022 (contre zéro en décembre 2019). Il est à noter que les paiements mobiles ont enregistré une croissance significative, passant de 202 millions de dirhams en décembre 2018 à 1,1 milliard de dirhams en décembre 2021.

Un autre aspect essentiel du programme consistait à mettre en place de nouveaux mécanismes de financement pour les ménages, les entreprises en démarrage (start-up) et les petites et moyennes entreprises innovantes. Cela a été réalisé grâce à plusieurs mesures, notamment l’introduction d’une nouvelle loi et des règlements d’application sur le financement participatif, mais aussi l’adoption d’une nouvelle loi sur le capital-investissement visant à fournir du capital-risque aux start-up, et enfin, l’instauration de nouvelles lois sur les transactions sécurisées, sur les bureaux de crédit, ainsi que la réforme du système de garantie pour faciliter l’accès au crédit pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME). Selon la dernière enquête Findex de la Banque mondiale, environ 44 % des Marocains avaient accès à un compte bancaire en 2021, contre 29 % en 2017, et 30 % utilisaient des paiements numériques contre 17 % en 2017.

Ce qui compte réellement, c’est de savoir si les programmes sont utiles aux populations.

- Enfin, en termes d’exécution de projets et de programmes financés ou cofinancés par la Banque mondiale, où se situe le Maroc par rapport aux autres pays du Maghreb ?

- Le portefeuille de la Banque mondiale au Maroc est l'un des plus importants de la région MENA et, dans l’ensemble, il affiche de bonnes performances. Cela peut être mesuré à l’aide d’un certain nombre d’indicateurs − par exemple, le montant des décaissements par an (le flux financier vers le Maroc), qui demeure tout à fait conforme aux prévisions. Cependant, ce qui compte réellement, c’est de savoir si les programmes sont utiles aux populations.

Par exemple, si les enfants apprennent à l’école, si les personnes vulnérables ont accès à des soins de santé de bonne qualité, en particulier si cela les empêche de tomber malades, si les nouvelles routes et les transports publics aident de manière effective les femmes à se rendre à destination plus rapidement et en toute sécurité, etc... À cet égard, notre portefeuille d’opérations actuel est parfaitement en phase avec les objectifs fixés : les 25 projets sont tous en bonne voie pour atteindre les résultats escomptés en matière de développement. Cela est dû, en grande partie, à la capacité et au professionnalisme avec lesquels nos homologues du gouvernement mettent en œuvre les programmes.

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