Anglais, amazighe, écoles pionnières, évaluation des acquis : les nouveautés de la rentrée scolaire 2023-2024

Amélioration des seuils d’apprentissage et de la participation des élèves à la vie scolaire, et lutte contre l’abandon scolaire. Ce sont là les trois principaux objectifs de la feuille de route de la réforme de l’éducation nationale à l’horizon 2026. De nouvelles mesures seront mises en place dès la rentrée scolaire 2023-2024. 

Ph. MAP

Anglais, amazighe, écoles pionnières, évaluation des acquis : les nouveautés de la rentrée scolaire 2023-2024

Le 30 août 2023 à 10h33

Modifié 30 août 2023 à 14h35

Amélioration des seuils d’apprentissage et de la participation des élèves à la vie scolaire, et lutte contre l’abandon scolaire. Ce sont là les trois principaux objectifs de la feuille de route de la réforme de l’éducation nationale à l’horizon 2026. De nouvelles mesures seront mises en place dès la rentrée scolaire 2023-2024. 

Il s’agit principalement de la généralisation des langues anglaise et amazighe, du déploiement des écoles pionnières − dont l’expérimentation sera élargie à plus de 600 écoles primaires − et de l'amélioration des apprentissages au niveau de 300 collèges et lycées à travers des actions de soutien pédagogique, le but étant de réguler les apprentissages et améliorer les méthodes d’enseignement.

Généraliser l’amazighe et l’anglais

Ces deux langues sont déjà enseignées dans certains établissements, du primaire pour la langue amazighe, et du collège pour la langue anglaise. L’objectif du ministère de l’Education nationale est de les généraliser.

En ce qui concerne l’anglais, la généralisation se fera sur trois étapes, pour couvrir les trois niveaux du collège à la rentrée 2025-2026. A la rentrée 2023-2024, l’anglais sera instauré en tant que langue étrangère enseignée en première année de collège, avec une couverture de 10% des effectifs, et en 2e année avec une couverture de 50%. Ces taux seront portés à 50% pour la première année de collège en 2024-2025, et à 100% pour la seconde, pour atteindre les 100% pour les deux niveaux en 2025- 2026.

Le nombre d’heures enseignées sera, lui, limité à deux heures par semaine, chaque enseignant étant dédié à 12 classes, soit 24 heures par semaine par enseignant.

L'anglais deviendra langue d'enseignement en 2027

Cette mesure permettra d’améliorer le niveau des lycéens en anglais, qui deviendra, à partir de 2027, la langue d’enseignement de certaines matières, comme c’est le cas actuellement du français. Le but est donc de mieux préparer les bacheliers.

La langue amazighe est pour sa part déjà enseignée dans 1.660 établissements primaires. A l’horizon 2030, le ministère envisage d’augmenter ce nombre à 12.000 établissements, profitant ainsi à 4 millions d’élèves, contre 330.000 actuellement, soit une généralisation à l’ensemble des écoles primaires du Royaume. Un taux de couverture de 50% est prévu au cours de l’année 2025-2026.

Le nombre d’enseignants sera également revu à la hausse, notamment ceux disposant d’une double spécialisation. Entre 1.500 et 2.000 enseignants avec une double spécialisation seront ainsi recrutés chaque année.

"Ces mesures ont été précédées d’une identification du besoin, essentiellement en termes de ressources humaines, dont le nombre doit être suffisant", explique une source du secteur de l’enseignement jointe par nos soins. "Ces derniers ont déjà été identifiés et formés, et seront opérationnels à partir de cette rentrée. Nous avons donc déjà pris les dispositions nécessaires pour pouvoir mettre en place l’extension de ces deux disciplines, en vue de leur généralisation".

Etendre le modèle des écoles pionnières

Et d’ajouter : "Cette rentrée scolaire se démarquera de façon très nette par la mise en place de la feuille de route de la réforme de l’enseignement". Outre la généralisation de ces deux langues, "l’expérimentation des écoles pionnières sera élargie à 630 écoles primaires".

"Les trois principaux objectifs de la réforme de l’éducation sont l’amélioration des seuils d’apprentissage, la réduction de près d’un tiers de l’abandon scolaire et l’amélioration de la participation des élèves à la vie scolaire, que l’on envisage de doubler. Celle-ci passera de 25% à 50% à l’horizon 2026. Les écoles pionnières, qui s’articulent essentiellement sur la manière d’enseigner aux élèves sur la base de leur niveau réel et non de leur niveau scolaire, sont donc au cœur de la transformation du secteur, construite sur la base de diagnostics nationaux et internationaux, qui ont rappelé à plusieurs reprises que le niveau des élèves marocains dans les différents cycles est en deçà de nos souhaits", rappelle notre source.

"A titre d’exemple, nous avons des élèves de différents niveaux (première, deuxième ou troisième année du primaire), mais si l’on réalise des tests objectifs de mesure, on se rendra compte que, abstraction faite de leur niveau scolaire, ils ont presque des niveaux similaires en arabe, en français ou en mathématiques. Ils doivent alors être traités selon leur niveau réel et non leur niveau scolaire, à travers des tests de vérification d’apprentissage et des tests de positionnement, suivis par la mise en place d’un dispositif de soutien pédagogique adapté. C’est donc une manière de se focaliser sur la classe et les élèves, et de focaliser l’enseignement sur le ludique pour capter l’attention des élèves".

"Ce modèle d’école, qui a déjà été vérifié et mesuré en interne et avec des partenaires externes, sera à présent élargi à 630 écoles, dont 79 dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (TTAH). En amont de cette généralisation, il y a eu tout un travail de préparation de guides, d’outils, de formation des inspecteurs et des enseignants, de mise en place logistique, d’équipement des salles de classe de Datashow notamment, et de réorganisation des élèves… Durant cette expérience, les enseignants seront, eux, étroitement accompagnés par les inspecteurs, dans le cadre d’un projet intégré pédagogique, en tant qu'outil de gouvernance au niveau des établissements scolaires".

"Les écoles qui ont été choisies pour cette expérimentation élargie sont des écoles volontaires qui ont postulé pour participer à cette réforme. Un juré aux niveau provincial, régional et national les ont adjugés pour améliorer les acquis de leurs élèves et mettre en place ce projet d’établissement, moyennant une certaine logistique, formation et accompagnement de proximité."

"Nous avons déjà travaillé sur plusieurs réformes sur l’aspect quantitatif, visant notamment à élargir l’offre et à construire des écoles, mais les diagnostics nous rappellent à chaque fois qu’il faut plutôt mettre le focus sur les apprentissages."

Et notre interlocuteur de noter : "Une école pionnière, c’est énormément de choses sur le volet pédagogique et didactique, ainsi que les outils de travail des enseignants, leur façon de gérer les groupes, d’enseigner, de corriger les apprentissages et de communiquer. Leur mise en place en préparation à cette rentrée scolaire est presque finie. Il nous reste de petites choses que l’on est en train de régler, telles que la mise en place de projecteurs dans toutes les salles de classe. Une formation de rappel de 48 heures est également prévue pour les enseignants, avant la rentrée."

L’apprentissage sera évalué dans 300 collèges et lycées

L’autre nouveauté de cette année est liée à l'amélioration de l’apprentissage dans 300 collèges et lycées, dont 30 dans la région TTAH. "Des tests de positionnement par matière seront ainsi réalisés au niveau de ces établissements, qui seront suivis par des actions de soutien pédagogique pour réguler les apprentissages et améliorer la méthode des enseignants", explique notre interlocuteur. "Nous allons ensuite évaluer l’élargissement de cette méthode, pour pouvoir apporter des réponses adéquates aux différents diagnostics qui ont été faits, qui englobent également le collège et le lycée, afin d’améliorer l’apprentissage des matières essentielles, à savoir le français, l’arabe, la physique et les mathématiques, avant de passer à une nouvelle étape qu’est la généralisation de cette méthode de manière graduelle, pour permettre sa réussite", ajoute notre source. "Des tests initiaux d’évaluation sont prévus avant le 11 septembre prochain dans ces établissements", souligne-t-elle.

Concrètement, dans un collège par exemple, il y a trois niveaux. Lorsque l’on évalue les acquis des différents élèves, nous pouvons retrouver certains de deuxième année collège qui ont le niveau de première année en français par exemple, ou encore des élèves en troisième année collège qui ont un niveau de première année en mathématiques. Ces derniers poursuivront leurs études normalement, mais seront regroupés lors des cours de soutien qui seront mis en place par les établissements scolaires dans des groupes selon leur niveau réel de français ou de mathématiques, abstraction faite de leur niveau scolaire.

Et de conclure : "Ce sont toutes des transformations qui partent du terrain et qui y reviennent. Nous commençons toujours par évaluer le besoin, mener des expérimentations pilotes élaborées dans différentes régions et provinces, trouver les solutions adéquates qui prennent en considération chaque cycle et milieu d’enseignement, les valider en interne et surtout en externe, avant leur généralisation".

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