Ce que l'on sait sur la mort de Prigojine, patron du groupe paramilitaire Wagner
Evgueni Prigojine, son adjoint et huit autres personnes ont été tués dans le crash d'un avion privé, le mercredi 23 août au nord-ouest de Moscou, a indiqué l'agence russe du transport aérien Rosaviatsia.
Evguéni Prigojine. AFP.
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Le 24 août 2023 à 11h19
Modifié le 24 août 2023 à 15h51Evgueni Prigojine, son adjoint et huit autres personnes ont été tués dans le crash d'un avion privé, le mercredi 23 août au nord-ouest de Moscou, a indiqué l'agence russe du transport aérien Rosaviatsia.
L'agence Rosaviatsia a confirmé qu'Evgueni Prigojine se trouvait, avec son bras droit Dmitri Outkine, à bord de l'avion effectuant la liaison Moscou-Saint-Pétersbourg qui s'est écrasé dans la région de Tver, tuant tous les occupants.
"Il y avait dix personnes à bord, dont trois membres d'équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées", avait indiqué un peu auparavant sur Telegram le ministère russe des Situations d'urgence.
Selon un responsable des services de secours, cité par l'agence Ria Novosti, les corps de huit personnes ont jusqu'à présent été retrouvés sur le site du crash.
Une équipe d'enquêteurs a été envoyée sur les lieux pour établir les causes de l'accident, a indiqué, de son côté, le Comité d'enquête russe.
Selon Rosaviatsia, l'avion, un Embraer Legacy, appartenait à la société MNT-Aero, spécialisée dans le transport d'affaires.
Poutine encense les soldats
Pendant que les opérations sur le site du crash se poursuivent, le président Vladimir Poutine a prononcé un discours à l'occasion du 80e anniversaire de la bataille de Koursk au cours de la Deuxième Guerre mondiale, se rendant dans cette région du sud-ouest de la Russie, frontalière de l'Ukraine.
Sans mentionner le crash, Poutine a salué sur scène, devant la foule, les soldats russes en Ukraine, qui "combattent avec courage et détermination".
"Le dévouement à la patrie et la loyauté au serment militaire unissent tous les participants à l'opération militaire spéciale", a-t-il déclaré, en référence au conflit en Ukraine.
Evgueni Prigojine avait été, en juin dernier, à l'origine d'une rébellion dirigée contre l'état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui ont brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Vladimir Poutine l'avait traité de traître, sans prononcer son nom.
Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie qui a pris fin le 24 juin au soir, avec un accord prévoyant son départ au Bélarus, tandis que ses combattants pouvaient l'y rejoindre, entrer dans l'armée russe régulière ou retourner à la vie civile.
La vidéo en Afrique
Lundi 21 août, le patron de Wagner est apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique. Dans un paysage désertique et armé d'un fusil d'assaut, il disait travailler à "rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents, et l'Afrique encore plus libre".
Après la révolte, une partie des combattants de Wagner se sont rendus au Bélarus, où ils ont participé à la formation des forces armées de ce pays allié de Moscou.
Pour une raison inexpliquée, le patron de Wagner semblait aller et venir librement en Russie malgré son statut de paria, jusqu'à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin.
La localisation et les activités d'Evgueni Prigojine n'étaient, elles, pas connues. Malgré sa mutinerie, il avait échappé à toute poursuite judiciaire.
En Ukraine, Prigojine s'était illustré lors de la longue et sanglante bataille de Bakhmout, dans l'Est, où ses hommes, recrutés notamment dans les prisons russes, avaient capturé la ville en mai au prix de lourdes pertes. Un "hachoir à viande", disait-il lui-même.
C'est lors de cette bataille que son conflit avec les hauts responsables militaires russes s'est envenimé, Prigojine les accusant d'être incompétents et de ne pas lui livrer assez de munitions.
Notons que Wagner est également présent dans plusieurs pays d'Afrique, dont la Centrafrique, le Mali ou encore la Libye.
En juillet, Vladimir Poutine avait assuré avoir proposé aux hommes de Wagner de servir sous le commandement d'une autre personne au sein de l'armée, mais que leur chef, Evgueni Prigojine, avait refusé cette offre.
(avec Agences)
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Le 24 août 2023 à 11h19
Modifié 24 août 2023 à 15h51
