À Rome, Bourita expose les fondamentaux de la vision royale sur la question migratoire

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a mis en avant, le dimanche 23 juillet à Rome, les fondamentaux de la vision royale sur la question migratoire.

À Rome, Bourita expose les fondamentaux de la vision royale sur la question migratoire

Le 24 juillet 2023 à 10h58

Modifié 24 juillet 2023 à 15h59

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a mis en avant, le dimanche 23 juillet à Rome, les fondamentaux de la vision royale sur la question migratoire.

"Le Maroc a été de tous les débats sur la migration", a affirmé le ministre, qui s’exprimait lors d’une Conférence internationale sur le développement et la migration, présidée par la Première ministre italienne, Giorgia Meloni.

"SM le Roi Mohammed VI est Leader de l’Union africaine sur la question de la migration", a souligné Nasser Bourita. La vision du Souverain sur la migration est contenue dans l’Agenda africain pour la migration et incarnée par la création de l’Observatoire africain des migrations, a-t-il ajouté.

Dépositaire moral du Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières (Pacte de Marrakech), le Maroc place l’être humain au centre de l’équation migratoire, a fait savoir le ministre. La vision du Royaume considère qu’''une approche humaine n’est pas incompatible avec une gouvernance rationnelle".

La vision du Maroc est aussi tournée vers l’Afrique, a-t-il poursuivi, indiquant qu’elle consiste à refuser le décalage entre la perception de la migration et son poids.

La migration africaine a lieu d’abord en Afrique, a-t-il fait observer, appelant à regarder la migration pour ce qu’elle est. Selon Nasser Bourita, "la migration n’est ni un fardeau insupportable ni une richesse absolue, mais peut être un catalyseur du développement".

Il a également insisté sur l’impératif de "ne pas céder aux passions et aux tentations des discours simplistes, stéréotypés et sommaires".

En ce sens, "le Maroc considère que le tout-sécuritaire est une erreur de jugement. La migration ne peut pas être régulée sans un accompagnement pour assurer des voies légales pour la mobilité humaine et une lutte résolue contre les réseaux de trafic d’êtres humains et de migrants, sans confondre les criminels avec les victimes", a rappelé Nasser Bourita.

Ainsi, le ministre a exprimé la disposition du Maroc à contribuer au processus de Rome, appelant à s’interroger sur les raisons de l’inefficacité des partenariats existants avant de se lancer dans une nouvelle initiative.

Renforcer la migration régulière

La véritable faiblesse des partenariats du passé, c’est qu’ils n’ont pas été suffisamment appliqués, a-t-il estimé. Il conviendrait de "s’entendre de manière claire sur la place de nos engagements multilatéraux, particulièrement nos engagements par rapport au Pacte de Marrakech, adopté dans le cadre des Nations unies".

"Il faut se départir de la tentation de faire peser de manière disproportionnée la responsabilité sur l’Afrique alors que 80% des flux migratoires s’opèrent en Afrique elle-même", a plaidé Nasser Bourita.

"Aucun pays ne peut jouer seul sa propre partition", a-t-il souligné, mettant en garde contre la sous-traitance de la gestion des migrations et l’externalisation des frontières.

D’après lui, les pays de transit ne doivent pas être injustement singularisés. "Faire peser ce poids sur ces pays serait aux antipodes de la responsabilité partagée", a-t-il pointé, notant que "la responsabilité partagée consiste aussi en des partenariats équilibrés, qui privilégient le traitement d’égal à égal, car l’Afrique n’est pas à la poursuite d’aides, elle est à la recherche de partenaires".

"Nous regrettons par ailleurs que tout le monde s’empresse de trouver des solutions à la migration irrégulière, mais que personne ne songe à renforcer la migration régulière", a-t-il indiqué. Il y a des "concepts dont le sens et les modalités pratiques de mise en œuvre nous semblent inadéquats et contreproductifs par rapport à la nature coopérative que ce processus a l’ambition de construire".

Le Maroc est disposé à contribuer à ce Processus, conformément à sa législation nationale, ses engagements internationaux et régionaux, pourvu que le Processus de Rome puisse compléter les autres processus régionaux existants et apporter une valeur ajoutée tenant compte des besoins et spécificités de chaque pays, a affirmé le ministre. Le processus de Rome peut s’inscrire dans le cadre global du référentiel existant en matière de migration, et notamment du Pacte de Marrakech, a-t-il souligné.

Par ailleurs, Nasser Bourita a estimé que le lien entre les migrations internationales et le développement mérite d’être repensé selon une approche fondée sur le potentiel et non le risque, faisant part d’un message de solidarité, de responsabilité partagée et d’humanité.

Cet événement a été organisé à l’initiative du gouvernement italien, sur le thème "Engagements et solutions partagées pour la Méditerranée et l'Afrique". Il a réuni des dirigeants des États de la rive sud de la Méditerranée élargie, du Moyen-Orient et du Golfe, ainsi que les États membres de l’Union européenne de première arrivée et un certain nombre de pays du Sahel et de la Corne de l’Afrique, ainsi que les chefs des institutions européennes et des institutions financières internationales.

Selon le Conseil des ministres italien, cette conférence tend notamment à lancer une feuille de route internationale pour la mise en œuvre de mesures concrètes pour la croissance et le développement dans l’ensemble de la Méditerranée et de l’Afrique, à s’attaquer aux causes profondes des flux migratoires irréguliers pour vaincre les activités criminelles des trafiquants d’êtres humains et à trouver des solutions pour protéger l’environnement et relever les défis de la diversification énergétique et du changement climatique.

(Avec MAP)

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