La valorisation du caroube conditionnée par le prix de la matière première, les coopératives dans l'expectative
Des acteurs du secteur de la valorisation du caroube attendent une baisse des prix au kilo pour relancer leur activité après une année quasiment blanche. Le recul prévu en termes de production risque de ne pas arranger la situation.
La valorisation du caroube conditionnée par le prix de la matière première, les coopératives dans l'expectative
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Chady Chaabi
Le 5 juillet 2023 à 18h57
Modifié 5 juillet 2023 à 19h12Des acteurs du secteur de la valorisation du caroube attendent une baisse des prix au kilo pour relancer leur activité après une année quasiment blanche. Le recul prévu en termes de production risque de ne pas arranger la situation.
Le plan caroubier prévoit jusqu'à 100.000 hectares à planter dans différentes régions du Maroc. Le caroube est en effet une plante peu gourmande en eau et dont la production atteint des valeurs élevées. Mais, aujourd'hui, se pose le problème de la valorisation de la production.
En effet, le temps où le kilo de caroube atteignait 1 DH est révolu. En 2023, il a bondi pour s’établir à 70 DH. Face à cette flambée, plusieurs coopératives de valorisation du caroube ont pris la décision de suspendre leur activité. C’est le cas de la coopérative Biobenzar.
"L’année dernière fut blanche pour notre structure. Nous sommes plusieurs coopératives à avoir décidé de ne pas acheter de gousses de caroube en 2022 afin de ne pas favoriser les desseins des spéculateurs et faire baisser les prix. Idem pour les concasseurs. D’ailleurs, nous n’avons signé aucun contrat avec nos clients en 2022", regrette Khadija Lyahmouty, présidente de Biobenzar.
Il y a un mois, le prix du stock de l’année dernière est redescendu à 10 DH le kilo "contre 70 DH en 2022 et 2023, soit dix fois son prix lors de deux années consécutives. Il y a bien évidemment une crise relative à l’ensemble des secteurs, mais la spéculation a eu un grand impact sur les tarifs", dénonce la même source.
Des circonstances exceptionnelles
Contacté par Médias24, Jamal Eddine Ouchkif, directeur de l’Economie forestière, du partenariat et de l’animation à l’Agence nationale des eaux et forêts, assure que "10 DH le kilo, c’est le prix normal des gousses de caroubier lors de la vente par adjudication". Et de poursuivre : "Ce qui s’est passé les deux dernières années relève de circonstances exceptionnelles." Selon nos informations, une importante demande à l’international est derrière cette hausse vertigineuse des prix.
Quid des prix relatifs à la récolte de cette année, réalisée entre les mois de juin et juillet ? D’après Jamal Eddine Ouchkif, les résultats de la vente par adjudication devraient être disponibles à la mi-juillet, tout en soulignant que l’ANEF n’a pas vocation à juguler la hausse des prix, "qui est la conséquence de l’équilibre du marché, des intermédiaires et de la spéculation".
Toutefois, sur les réseaux sociaux et principalement sur les groupes Facebook dédiés à la vente de caroube, les prix au kilo sont compris entre 50 et 70 DH. De leurs côtés, les coopératives sont toujours dans l’expectative. "Nous attendons de voir les prix qui seront pratiqués afin de prendre une décision pour cette année. Si les prix sont compris entre 7 et 10 DH, alors nous reprendrons notre activité", assure Khadija Lyahmouty.
"Autrement, on aura une seconde année blanche et ce sera très grave pour notre activité. Une décision devrait être prise d’ici au mois d’août", affirme-t-elle, tout en affichant son optimisme : "Nous nous attendons à une bonne récolte. Car d’habitude, quand une année est moins bonne, la suivante est meilleure."
Des récoltes prévisionnelles en baisse
Cet optimisme risque de ne pas résister aux caprices du climat, surtout après deux années de sécheresse consécutives. Il est vrai qu’à l’image de l’ensemble de l’écosystème forestier marocain, le caroubier est un arbre résilient.
En cas de dégradation, il arrive à se régénérer. Autrement dit, "les conditions climatiques difficiles vont affecter la production et en aucun cas l’arbre qui, lui, va résister grâce à des facteurs de résistance importants", assure Jamal Eddine Ouchkif.
"Après deux années de sécheresse successives, il est normal que la production soit en recul par rapport à l’année précédente et surtout par rapport à une année de pluviométrie normale. C’est une problématique nationale", poursuit-il, en donnant l’exemple du liège dont la récolte est passée de 80.000 tonnes à environ 20.000 tonnes en 2023.
Ainsi, les 68.000 ha que compte le domaine forestier marocain devraient assurer une production inférieure à celle de l’année dernière, qui était de 60.000 tonnes, ce qui risque de ne pas favoriser une baisse importante des prix au kilo.
La majeure production de cet arbre à la longévité bicentenaire, à la cime très étalée et qui peut atteindre 8 à 17 m de hauteur, est principalement issue de la région de Béni Mellal-Khénifra (80%), mais aussi des régions de Souss-Massa, Marrakech-Safi et Fès-Meknès.
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Le 5 juillet 2023 à 18h57
Modifié 5 juillet 2023 à 19h12