Le tourisme post-Covid a-t-il changé ? Pour la première société marocaine d’investissement touristique, c’est surtout le "mode de consommation du voyage" qui a changé. Contactée par Médias24, Madaëf explique comment elle compte répondre aux attentes de la clientèle et dévoile sa préparation à la saison estivale 2023, avec des prévisions en matière de taux de récupération qui dépasseront les 100% d’ici la fin d’année, par rapport à l’année de référence avant Covid (2019).

À titre d’exemple, par rapport à 2019, les taux de récupération observés et projetés sur le portefeuille Madaëf sont prometteurs : près de 120% pour les actifs au niveau de la région de Fès, et plus de 135% pour les actifs au niveau de Tamuda Bay. "Des destinations émergentes comme Saïdia Resorts affichent également des taux de croissance intéressants par rapport à 2019, dépassant les 150% pour certains actifs", indique Basma Kharbach, directrice asset management - portfolio Nord-Centre chez Madaëf.

"Un hôtel ne se résume plus à la capacité d’hébergement"

Pour Madaëf, "un hôtel ne se résume plus, aujourd’hui, à la capacité d’hébergement, mais à une offre plus riche de divertissements, de loisirs, de restauration, adaptés à différents âges". La société a lancé "une vingtaine de concepts" dans ce sens, qui "s’implantent" dans les actifs d’une quinzaine de villes sur le territoire marocain.

Certains de ces concepts sont développés en propre, en partenariat avec les chaînes hôtelières partenaires, tandis que d’autres sont le fruit de collaborations avec des enseignes reconnues de la restauration et du loisir. "Cela permet de donner plus de notoriété aux actifs hôteliers, et par conséquent aux destinations touristiques, mais surtout d’améliorer l’expérience des clients attendus sur la saison et au-delà, et de permettre de contribuer à la performance globale des destinations", poursuit-on de même source.

Attentes de la clientèle, orientation de la destination et expertise des partenaires

Selon Basma Kharbach, le choix des collaborations est basé sur trois critères. D’abord, le retour sur expérience des clients. "Nous sommes présents en tant que leader sur certaines destinations, avec plusieurs actifs. Nous pouvons donc recouper les différentes données recueillies à travers nos actifs, ce qui nous permet d’avoir une lecture globale des attentes des clients."

Le second critère est celui de l’orientation du département de tutelle. Ainsi, l’objectif est de "rester en ligne avec le positionnement des destinations. Par exemple, Tamuda Bay est une destination de luxe. L’idée, c’est d’avoir des composantes d’animation, de restauration et de loisirs qui soient en ligne avec ce positionnement, pour contribuer positivement à l’essor de la destination".

Le troisième paramètre est celui de "l’expertise des partenaires", l’essentiel étant "le professionnalisme, la capacité à répondre aux cahiers des charges et aux deux premiers critères", poursuit-elle.

Ainsi, sur les concepts développés au niveau des hôtels, stations et clubs de sports et de loisirs (Club Wifaq Rabat et Golfs MG), Madaëf partage quelques exemples dans différentes villes, notamment le "WiZone kids & teens Club", adossé au Pullman Mazagan Royal Golf & Spa, "un espace innovant dédié aux adolescents et aux enfants, avec un skate park, un mur d’escalade, une zone de gaming, un studio TikTok et des activités culturelles, artistiques et pédagogiques". Le concept a été conçu pour "favoriser l’apprentissage, la créativité et le plaisir des jeunes générations", explique Kenza Fassihi, directrice marketing et communication chez Madaëf.

Toujours au Pullman Mazagan, le concept "Spa" a pour but d’offrir une "expérience bien-être" avec des "cabines de massages, une piscine chauffée à débordement, des douches sensorielles et des équipements fitness de nouvelle génération. Le concept est déployé depuis un an au Marriott Rabat hôtel, et d’autres sont en cours de développement".

Selon Kenza Fassihi, Madaëf a également ouvert le "Wright Tea", une marque marocaine au niveau du Marriott Fès Jnane Palace, "un salon de thé avec un concept store autour du thé qui permet d’avoir une offre complémentaire pour les locaux, mais aussi de valoriser le patrimoine thé". Cette marque marocaine "permet de faire découvrir cet univers à la clientèle étrangère de l’hôtel, notamment de provenance américaine, asiatique et israélienne".

En outre, le "Banyan Tree Tamouda Bay renforce son positionnement d’adresse gastronomique branchée avec l’arrivée du Buddha Bar Beach & Rooftop, la référence internationale de la restauration-entertainment". De plus, le "Sofitel Tamuda Bay Beach & Spa accueille trois nouvelles adresses en son sein. Le Milos, pour une expérience grecque avec show artistique et terrasse branchée en front de mer, ainsi que le LOV, un pop-up culinaire en collaboration avec Organic Kitchen, ainsi que le Iloli to go, l’adresse japonaise premium de Casablanca, qui s’invite au Sofitel et proposera durant l’été un sushi bar destiné aux clients de l’hôtel, tout comme à la clientèle externe, en take away ou delivery".

"Le Hyatt Regency Taghazout, quant à lui, se dote d’une nouvelle piscine Adults Only pour compléter l’offre du Sud km 17, ainsi que d’un Beach Club pour une expérience Boho-chic sur l’une des plus belles plages de la baie de Taghazout", poursuit-elle. "Des événements inédits au niveau du réseau golfique, sous l’égide de Madaëf Golfs et des stations Taghazout Bay et Saïdia Resorts, ont déjà été lancés, et d’autres restent à venir sur toute la saison."

À noter que pour Madaëf, si le mode de consommation du voyage a changé après le Covid, la segmentation commerciale et celle par pays émetteurs n’ont pas du tout été modifiées. Selon les observations de la société d’investissement touristique au Maroc, "la clientèle n’a pas subi une mutation profonde en termes de marchés émetteurs. Il y a des changements que l’on observait déjà auparavant et qui découlent notamment de la capacité de promotion de la destination Maroc et des efforts de renforcement de la desserte aérienne avec certains marchés", explique Ismail Slaoui, directeur asset management - portfolio Sud chez Madaëf.

À ce sujet, il a également été observé une "venue en force de la demande du marché israélien et d’une communauté juive du monde en provenance notamment du marché américain ou européen" ; ce qui est "certainement le fruit des efforts de coopération qui ont permis de créer de fortes synergies avec la communauté juive", estime Ismail Slaoui.

Pour ce dernier "les mutations concernent le mode de consommation du voyage, avec l'accent mis sur l’expérientiel, le divertissement et la sensibilité au développement durable".

Madaëf : 50 actifs touristiques, 17.000 lits et 5.100 emplois

Madaëf est une société leader de l’investissement touristique au Maroc. Elle met à profit sa connaissance pointue du secteur pour le développement et l’exploitation d’actifs touristiques, contribuant fortement à l’émergence de nouvelles destinations touristiques, au renforcement de la capacité d’accueil et à la montée en gamme de l’offre touristique nationale.

Aujourd’hui, Madaëf détient pas moins de 50 actifs touristiques en exploitation à travers tout le Royaume. 16 enseignes hôtelières partenaires de renom, 17.327 lits en exploitation et plus de 5.100 emplois directs. Madaëf ambitionne, par ailleurs, à travers son expertise avérée en Asset Management, de centrer davantage son intervention sur l’expérience client et l’innovation.