Passe d'armes entre Omar Hilale et le nouveau représentant permanent de l’Algérie à l’ONU

La session annuelle du Comité du 24 de l’ONU a été le théâtre d'une passe d’armes corrosive entre l’ambassadeur du Maroc à l’organisation internationale, Omar Hilale, et le nouveau représentant permanent algérien, Amar Bendjama.

Passe d'armes entre Omar Hilale et le nouveau représentant permanent de l’Algérie à l’ONU

Le 15 juin 2023 à 16h09

Modifié le 15 juin 2023 à 16h23

La session annuelle du Comité du 24 de l’ONU a été le théâtre d'une passe d’armes corrosive entre l’ambassadeur du Maroc à l’organisation internationale, Omar Hilale, et le nouveau représentant permanent algérien, Amar Bendjama.

Le diplomate algérien, après avoir fait sa déclaration initiale lors de cette session, a cru bon d’user de ses droits de réponse à l’intervention de l’ambassadeur Hilale, en rabâchant les positions désuètes de son pays et distordant les réalités historiques sur le Sahara marocain. En réaction, Omar Hilale a fait remarquer que lesdits droits de réponse sont "regrettablement dénués de sens, de vérité, de preuves, de rationnel juridique ou d’argumentaire politique".

L’ambassadeur du Maroc a rappelé à son homologue algérien que c’est bel et bien l’Algérie, par la voix de son ancien président, feu Abdelaziz Bouteflika, qui avait saisi l’ancien envoyé personnel, James Baker, en 2001, pour proposer que le Sahara soit partagé entre le Maroc et le groupe armé séparatiste "polisario", financé et hébergé par l’Algérie, ce que le Maroc avait vigoureusement rejeté, "car l’unité territoriale du Maroc est une. L’intégrité de son Sahara est une. Et la population des provinces du Sud est une. C’est pourquoi le Maroc ne saurait accepter d’être dépossédé de son Sahara, ni accepter son partage, quel qu’en soit le sacrifice", a-t-il souligné.

Réagissant à l’insistance de l’ambassadeur algérien sur l’autodétermination, Omar Hilale a regretté que l’interprétation de ce principe par l’Algérie ne soit pas conforme aux résolutions 1541 et 2625 de l’Assemblée générale des Nations unies. Il lui a reproché d'avoir sciemment omis de mentionner ces deux résolutions, alors qu’elles réglementent la mise en œuvre de ce principe, précisant que ces dernières ne prévoient guère, comme le souhaiterait l’Algérie, la création d’un Etat fantoche sous son autorité, qui lui aurait permis d’avoir un accès direct à l’océan Atlantique.

Notant que si les Nations unies venaient à appliquer le principe de l’autodétermination selon l’interprétation algérienne, cette organisation compterait plus de 600 Etats membres au lieu de 193 et l’Algérie compterait 3 pays. Omar Hilale a rappelé à son collègue algérien que l’autodétermination ne peut être revendiquée pour les uns et refusée pour d’autres.

Par ailleurs, et rétorquant à des assertions ironiques de l’ambassadeur algérien sur la soi-disant "prétention" du Maroc que le Sahara est un paradis, Omar Hilale a indiqué que le Maroc n’a jamais prétendu que le Sahara était un paradis et qu’il est conscient que, comme partout ailleurs, il y a toujours des progrès et améliorations à réaliser. Cependant, le Sahara marocain "jouit du respect des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’élection libre et transparente des représentants légitimes de sa population, qui interviennent régulièrement devant le C24", a-t-il souligné.

Et l’ambassadeur Hilale d’ajouter qu’à l’opposé, les populations séquestrées dans les camps de Tindouf se voient imposer, depuis plus de quarante-cinq ans, les représentants du "polisario", entité créée par l’Algérie. Ces représentants ne sont nullement élus, mais désignés, imposés et financés par le gouvernement algérien, dans une absence totale de démocratie, a-t-il indiqué.

Le Représentant permanent du Maroc a ajouté qu’il comprenait la jalousie de son homologue algérien au sujet de l’élan et de la dynamique économique que connaît la région du Sahara marocain, soulignant que l’ambassadeur algérien n’est pas sans ignorer que les régions de Laâyoune et Dakhla, qu’il prétend fallacieusement être "occupées", sont plus développées que certaines régions de l’Algérie, qui sont indépendantes depuis plus de soixante ans. Établissant une comparaison entre le Sahara marocain et l’Algérie, Omar Hilale a indiqué que la population des provinces du Sud ne faisait pas la queue pour se procurer de la farine ou acheter des bananes.

En outre, Omar Hilale a déclaré que la population des provinces du Sud du Maroc se déplace librement, fait des déclarations aux médias, même à la presse et à la télévision algériennes, sans être gênée ni préoccupée. D’autant qu’elle participe à la vie et à l’émancipation politiques du pays, ce qui est loin d’être le cas en Algérie où les journaux sont fermés, les télévisions censurées, les opposants politiques emprisonnés et les associations des droits de l’Homme et les partis politiques dissous, a-t-il martelé devant les membres et observateurs du C24.

(Avec MAP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.