Abdessamad Nasser a été licencié pour avoir refusé d'effacer un tweet [ci-dessous] ainsi libellé : "Ceci est un exemple flagrant de la dépravation des médias du régime officiel en Algérie. La télévision officielle algérienne attaque le Maroc de manière vile et accuse l'État marocain avec toute la perfidie possible de traite de la dignité et de l'honneur des femmes marocaines. Quelle dépravation sans précédent est-ce là ? Quelle bassesse est-ce là, ô gens sans morale ? Votre média haineux est détestable et vos actions sont méprisables."

Selon les constats effectués par l'Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), qui a eu entre autres des contacts avec l'intéressé, ce dernier a été sommé par la chaîne de supprimer ce tweet. Face à son refus, elle l'a licencié.

هذا نموذج صارخ لفجور إعلام نظام #الجزائر الرسمي.
التلفزيون الجزائري الرسمي يهاجم #المغرب بسفالة ويتهم الدولة المغربية بكل نذالة بالاتجار بعرض وشرف نساء المغربيات.
أي فجور غير المسبوق هذا؟ وأي وضاعة هذه يا عديمي الأخلاق؟
بئس الإعلام إعلامكم الحقود وبئس ما تفعلون. pic.twitter.com/HJsGUh6XCN

— عبد الصمد ناصر (@NacirAbdessamad) April 30, 2023

L'ANME a publié un communiqué dans lequel elle exprime sa solidarité avec Abdessamad Nasser et annonce des actions de protestation.

Voici le texte du communiqué :

"L'Association nationale des médias et des éditeurs suit avec une profonde inquiétude les péripéties de la décision arbitraire de licenciement prise par la chaîne Al Jazeera à l'encontre de notre collègue expérimenté et professionnel, Abdessamad Nasser. Il est l'un des journalistes les plus brillants de la chaîne qatarie depuis son lancement en 1997, faisant preuve d'un professionnalisme reconnu, jusqu'à cette décision injuste et injustifiée.

"Selon les informations disponibles pour l'Association nationale des médias et des éditeurs, immédiatement après avoir pris connaissance de cette décision arbitraire, il est apparu que la direction d'Al Jazeera, ou du moins l'entité responsable de cette décision, a adopté la pire approche dans la gestion des relations entre ses journalistes et les médias sociaux. Ces derniers permettent à tout journaliste d'exprimer son point de vue sur les questions abordées dans le cadre du professionnalisme, du respect, du droit de réponse et de la défense des intérêts vitaux du pays auquel il appartient, sans porter atteinte à la ligne éditoriale du média dans lequel il travaille, et dans le respect des codes de déontologie professionnelle.

"En connaissant bien notre confrère Abdessamad Nasser, issu de la chaîne nationale marocaine, il n'a jamais été démontré que ce journaliste respecté ait jamais franchi les limites de la décence, même dans les pires situations où certains membres de la chaîne qatarie, y compris ses filiales spécialisées dans le sport, ont proféré des injures et les insultes les plus odieuses à l'encontre du peuple marocain, de ses hommes, de ses femmes et de ses institutions (y compris l'institution royale) ainsi que de son intégrité territoriale sacrée.

"Tout en critiquant la direction d'Al Jazeera avec la plus grande sévérité pour son traitement de ce que publient les autres journalistes algériens, nous considérons que la décision hâtive et arbitraire à l'encontre de notre confrère est une tâche sur le front de cette chaîne, qui jouit d'un grand respect de la part du peuple marocain, tout en étant liée par des relations fraternelles, amicales, de coopération et de fraternité avec le pays dont elle émane.

"En même temps, l'Association nationale des médias et des éditeurs souligne que les séries de publications de notre confrère Abdessamad Nasser représentent tous les journalistes marocains, et nous le considérons comme notre porte-parole dans les questions vitales pour le pays, notamment lorsque certains opportunistes des médias et certaines voix arrogantes en provenance d'Alger s'en prennent aux femmes marocaines, portant atteinte à leur dignité, à leur honneur et à leur réputation. Nous considérons cela comme une ligne rouge qui ne peut être franchie.

"Quelles que soient les circonstances, nous affirmons que la chaîne qatarienne a commis une erreur envers notre confrère Nasser avec cette décision partiale qui ne tient pas compte des principes de respect, de décence et d'éthique professionnelle, ainsi que du droit à l'opinion et au contre-argument, que cette chaîne revendique comme un slogan.

"L'Association nationale des médias et des éditeurs exprime son soutien total et inconditionnel à notre confrère Abdessamad Nasser, et toutes ses composantes se déclarent prêtes à ne pas se limiter aux communiqués de condamnation et de désapprobation, mais à attaquer cette décision ignoble et injuste par tous les moyens légaux autorisés, nationaux et internationaux.

"L'association considère que porter atteinte à l'un de nos confrères dans n'importe quelle chaîne ou organe de presse, au Maroc ou à l'étranger, équivaut à porter atteinte à l'ensemble du corps journalistique.

"Dans ce cadre, l'Association nationale des médias et des éditeurs appelle à une réunion d'urgence de ses organes décisionnels afin de prendre des mesures décisives pour protester de toutes les manières possibles contre cette décision et révéler les complots qui se trament en secret contre les intérêts du Maroc par le biais de ses journalistes".