Plus la date de Aïd al-Adha approche, plus la tension sur le marché est palpable, et les rumeurs vont bon train à la fois sur la question des prix et sur celle de la disponibilité. Sondée par Médias24, une source professionnelle se veut rassurante.

"Les rumeurs sont nourries par les spéculateurs pour faire augmenter les prix", alerte-t-elle. La question la plus importante et déterminante concerne la disponibilité de l'offre. Sur cet aspect, notre interlocuteur est formel : "Il n'y aura aucun problème d'offre. Le cheptel national couvrira toute la demande et la dépassera même."

"À ce jour, nous sommes à 5,5 millions de têtes identifiées entre l'ANOC et la FIVIAR dans le cadre de l’opération d’identification des ovins et caprins destinés à Aïd al-Adha. Et ce chiffre va augmenter dans les prochains jours et dépassera fort probablement les 6 millions de têtes identifiées", assure-t-il.

Pour les prix, notre source professionnelle est plus nuancée. "Les prix resteront stables ou légèrement au-dessous des prix pratiqués l'année dernière."

"Le mouton importé aussi cher que le local"

En ce qui concerne l'importation qui a été encouragée par le ministère de l'Agriculture via une subvention par tête, notre source la qualifie de "timide".

Le ministère a instauré une prime par tête avec pour objectif d'importer 500.000 têtes à l'approche de l'Aïd. "Il n'y a pas encore d'entrées massives de têtes d'ovins, simplement parce que le produit est cher".

Selon notre source, "le prix à l'international a sensiblement augmenté par rapport aux calculs faits au préalable, à cause de la demande des pays du Moyen-Orient et des pays arabes".

En conséquence, le produit importé est aussi cher que le marocain. "Le produit arrive au Maroc avec un prix de 4,3 euros le kilo, presque 50 DH/ le kilo."

"Or, la culture marocaine est spéciale quand il s'agit du mouton du sacrifice. L'ovin doit avoir certaines caractéristiques visuelles, si on peut dire les choses ainsi, qu'on ne retrouve pas dans certaines races de croisement industriel", précise-t-il. Comprenez, à prix égal, le choix fait par les Marocains sera en faveur du produit national.

En attendant les chiffres officiels du ministère qui doit faire une présentation des préparatifs de Aïd al-Adha lors du Conseil de gouvernement ce jeudi, notre source professionnelle est formelle : "Le nombre de têtes importées sera en deçà des prévisions et n'aura pas d'impact significatif sur le marché national."

Aïd al-Adha : selon les professionnels, l'offre sera suffisante et les prix en hausse de 10% à 15%