Au Parlement, Akhannouch défend le modèle agricole marocain

Le chef de l’exécutif Aziz Akhannouch a exposé les acquis du plan Maroc Vert et souligné l’engagement de son gouvernement à poursuive son action à l’appui des grands axes formant la stratégie "Génération Green".

Au Parlement, Akhannouch défend le modèle agricole marocain

Le 8 mai 2023 à 19h23

Modifié 9 mai 2023 à 10h14

Le chef de l’exécutif Aziz Akhannouch a exposé les acquis du plan Maroc Vert et souligné l’engagement de son gouvernement à poursuive son action à l’appui des grands axes formant la stratégie "Génération Green".

Le plan Maroc Vert a contribué à exploiter pleinement le potentiel agricole du Maroc et à doubler le produit intérieur brut agricole, en dépassant les 127 milliards de DH en 2021, a déclaré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de son passage, ce lundi 8 mai, à la Chambre des représentants à l'occasion de la séance mensuelle consacrée à la politique générale.

Répondant à une question centrale sur la souveraineté alimentaire, il a souligné que le Plan Maroc Vert a contribué à tripler les exportations, tout en permettant la création de plus de 50 millions de journées de travail supplémentaires avec un taux d'emploi de 75% en milieu rural.

Le chef du gouvernement a ajouté que le Plan a contribué à améliorer de 66% le revenu agricole moyen en milieu rural. Tout cela à travers la mobilisation, a-t-il dit, d'investissements globaux de près de 160 MMDH, dont 60% sont des investissements privés.

Il a, à cet égard, cité les principales mesures visant à développer les filières de production et à assurer leur pérennité, notamment celles dans lesquelles le Maroc bénéficie d'avantages compétitifs, notant que les superficies irriguées au goutte-à-goutte ont été quadruplées, alors que plus de 590.000 hectares ont été plantés d'arbres fruitiers, outre la réduction des maladies végétales et animales et le renforcement de la surveillance continue de la santé du cheptel.

Il a également fait état de l'élaboration de stratégies dédiées aux zones fragiles, tel que le programme visant le développement des zones oasiennes et de l'arganier, et le développement du programme national pour le développement des parcours dans un objectif de gestion durable des ressources pastorales.

Tous ces facteurs ont permis à l'activité agricole d'enregistrer des résultats "très positifs" au cours de la période 2008-2020, notamment en multipliant la contribution du secteur agricole aux taux de croissance économique, en réduisant les fluctuations de la croissance agricole et en limitant son association avec les variables saisonnières et climatiques, a-t-il fait remarquer.

Dans ce sens, le chef du gouvernement a souligné le taux de couverture nationale, compris entre 98% et 100%, en termes de besoins de consommation de base de viande rouge, de volaille, d'œufs, de légumes, de fruits et de lait, enregistrant ainsi "des indicateurs des plus élevés dans la région MENA", en plus de l'augmentation du taux de couverture des besoins croissants en céréales, sucre, et huiles.

Aussi, il a relevé que les efforts déployés ont permis de réduire le déficit de la balance commerciale agricole, puisque le taux de couverture agricole est passée de 49% en 2008 à 65% en 2020, soulignant que le Royaume a enregistré, durant la période entre 2008 et 2020, une stabilité de son indice des prix à la consommation des produits alimentaires à 0,2%, contre 1,7%, comme moyenne mondiale pour cet indicateur.

Et de préciser que l'ensemble de ces réalisations avaient prouvé leur efficacité lors de la crise sanitaire, "puisqu'elles ont permis à la capacité de production du secteur agricole national d'assurer la souveraineté alimentaire du Royaume et d'approvisionner le marché local en divers produits alimentaires de base d'une manière stable et sûre, sans être affecté par les fluctuations que connaissaient la plupart des marchés et économies sur le plan international".

"Maintenir ce rythme haussier de progrès réalisé dans le secteur agricole nécessite de consolider les acquis d'une manière bien étudiée et programmée, et d'éviter de traiter la question par une idéologie excessive", a ajouté le chef du gouvernement.

Un système alimentaire durable

Une agriculture durable exige une approche intégrée qui "s'appuie en amont sur nos réelles potentialités et ressources naturelles et qui soit aussi capable de faire face aux défis et risques posés", a indiqué le chef du gouvernement lors de son passage devant la Chambre des représentants.

Il a assuré que "le gouvernement s'engage à poursuive son action dans ce sens à l'appui des grands axes formant la stratégie 'Génération Green' qui vise d'ici à 2030 à favoriser une agriculture durable selon une démarche responsable, participative et globale".

Et d'indiquer que les principaux fondamentaux de la transition sur le plan de la stratégie "Génération Green" sont l'augmentation de la production agricole, de manière à être en phase avec l'évolution de la consommation intérieure, la consécration de la transition vers un système alimentaire durable grâce au doublement du produit intérieur brut agricole, ainsi que la réalisation de l'objectif d'une valorisation de la production agricole à hauteur de 70%.

"Préalable stratégique pour la promotion du monde rural, le Souverain a plaidé, à maintes fois, en faveur de l'augmentation de l'indice du développement humain et de la réduction des disparités sociales et spatiales", a souligné le chef du gouvernement, avant d'ajouter, sur ce registre, que la qualification du capital humain est un axe fondamental de la stratégie "Génération Green", qui représente un levier favorisant la création de nouveaux emplois directs dans le monde rural ainsi que l'émergence d'une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, outre le développement agricole à travers la consolidation des programmes d'investissement.

Il a aussi noté que cet acquis qualitatif dans le secteur agricole n'est point à l'abri de la survenue de certaines périodes exceptionnelles et passagères dans le pays et qui ont eu un impact direct sur la production agricole, et par ricochet, sur le système des prix des produits agricoles, soulignant qu'il existe une complémentarité entre le Plan Maroc Vert (2008-2020) et la stratégie "Génération Green" (2021-2030), qui a donné lieu à de nouvelles cultures (caroube et arganier), outre l'intérêt particulier accordé à la culture du figuier de barbarie.

Répondre aux grands défis

Le chef du gouvernement a fait état de trois principaux défis posés dans le domaine agricole :

- les incidences de la crise sanitaire qui a impacté de manière directe l'équilibre dans la filière animalière, ce qui a eu de fâcheuses incidences sur les filières laitière et viandes rouges ;

- les changements climatiques et la sécheresse, surtout en 2022, sans précédent depuis quatre décennies ;

- l'inflation.

La sécurité alimentaire stratégique est devenue, dans le contexte international actuel, l'un des enjeux majeurs de l'action gouvernementale, en droite ligne des instructions royales, et compte tenu des menaces qui pèsent sur la sécurité des systèmes alimentaires mondiaux, a-t-il affirmé.

"Loin des discours politiciens et superficiels, force est de constater que les mutations survenues sur la scène internationale laissent présager davantage de défis dont la portée et l'ampleur échappent au contrôle, notamment dans le sillage de la course engagée par les différentes pays du monde, après la crise sanitaire, pour obtenir des ressources en vue de consolider leur souveraineté nationale".

La prise de conscience de ces problèmes difficiles dans le contexte national représente, pour le gouvernement, "une opportunité idoine pour mobiliser les atouts nationaux et en tirer profit de manière optimale afin de faire face à la conjoncture actuelle et d'améliorer la résilience de l'économie nationale aux chocs externes", a-t-il poursuivi.

L'intensité des tensions géostratégiques et des conflits régionaux, en plus des répercussions de la pandémie, a provoqué un effondrement généralisé des activités économiques et une perturbation des chaînes de valeur mondiales, "qui ont conduit à une expansion de l'inflation alimentaire en raison des restrictions excessives imposées par un groupe de pays sur les exportations d'huiles, de blé et de sucre", a-t-il fait observer.

Aziz Akhannouch a également fait remarquer que cette situation ne cesse de s'aggraver en raison de la place qu'occupent les deux parties au conflit russo-ukrainien sur le marché mondial des céréales, en ce sens qu'elles contribuent à hauteur de 50% du programme alimentaire mondial lié aux céréales. L'impact de ces différents problèmes internationaux complexes, les pressions inflationnistes qui les accompagnent, la hausse des prix de l'énergie, des matières premières et des denrées alimentaires et la perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales ont eu des répercussions sur l'état de l'économie nationale, entraînant des coûts supplémentaires pour le budget de l'État, a-t-il souligné.

Cependant, a-t-il ajouté, malgré ces défis conjoncturels difficiles, le gouvernement s'emploie, sous la conduite du Roi, à instaurer les bases d'un système alimentaire durable basé sur une agriculture moderne à forte valeur ajoutée pour atteindre la souveraineté alimentaire escomptée.

Le Maroc a tenu, depuis l'indépendance, à accorder l'attention nécessaire à l'enjeu de la sécurité alimentaire, en approuvant des politiques publiques et des plans agricoles soucieux d'atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, a-t-il noté, soulignant que le Royaume a su mettre en place un modèle agricole innovant, doté d'options stratégiques à long terme pour le développement de la production alimentaire.

Dans ce sens, le chef du gouvernement a indiqué que le plan Maroc Vert, lancé en avril 2008, a constitué un programme ambitieux pour faire de ce secteur le principal moteur du développement socio-économique, en particulier dans le monde rural.

(Avec MAP)

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