Le Plan d’action communal (PAC) 2022-2027 de la ville d’Agadir, adopté le 30 décembre 2022 lors de la session ordinaire du conseil de la ville, s’articule autour de quatre dimensions, chacune comportant trois principaux axes. Le budget total pour la période 2022-2027 est fixé à 4,38 MMDH, dont 2,7 MMDH financés par la commune d’Agadir. Les projets détaillés ci-dessous montrent comment cette enveloppe de 2,7 milliards de DH sera dépensée et ne concernera donc que la part de la commune.

Déficit en ressources humaines, espaces verts et espaces de loisirs

Les grands axes de ce programme ont fait l’objet d’une large approche participative avec les différents acteurs sociaux de la ville. Au total, cinq consultations, marquées par la participation de plus de 1.000 personnes et 140 instances et associations locales, ont précédé l’élaboration de ce document de 150 pages.

Les résultats de ces consultations font état d’un déficit en termes d’infrastructures, d’attractivité et de qualité de vie à Agadir.

En effet, l’analyse des ressources humaines de la commune a démontré l’importance de recruter des personnes qualifiées pour assurer le suivi des nombreux projets lancés dans la ville. Actuellement, seuls 21% du personnel sont des cadres supérieurs, 10% ont un niveau d’éducation moyen et 60% sont des assistants. En termes d’âge, 64,6% ont entre 51 et 63 ans, et nombre d’entre eux sont sur le point de prendre leur retraite.

Sur le front de la qualité de vie et de l’attractivité de la ville, les consultations ont pointé le manque d’espaces verts et de centres de loisirs, avec seulement 3,5 m2 d’espaces verts par habitant contre 20 m2 à Rabat et 8 m2 à Marrakech. La ville dispose aussi d’une seule salle de cinéma, contre 3 à Meknès, 4 à Tanger, 5 à Rabat, 4 à Marrakech et 9 à Casablanca.

En ce qui concerne les centres socio-sportifs, le ratio s’élève à 0,2/1.000 habitants, contre 3/1.000 hab à Oujda et 2,2/ 1.000 hab à Rabat.

Par ailleurs, une analyse complète a été réalisée sur les axes de la communication, la gouvernance et les compétences de la commune. Elle a permis de détecter les chantiers à améliorer pour permettre un fonctionnement optimal de la commune, notamment une meilleure communication avec la presse et le grand public.

Agadir doit être transformée en métropole attractive, moderne et ouverte sur ses citoyens

Ce plan d’action vise donc à répondre à ces besoins par la réalisation d’un espace territorial attractif, améliorant la qualité de vie à Agadir et renforçant le caractère durable et intelligent de la ville.

L’approche adoptée pour son élaboration inclut un système d’amélioration continue, avec un point d’étape important au bout de trois ans. L’objectif principal est de faire d’Agadir une métropole attractive, moderne et ouverte sur ses citoyens.

Le PAC d’Agadir se décline en quatre dimensions ;

- un territoire attractif (521 millions de DH) ;

- une ville durable et intelligente (413 MDH) ;

- une assemblée ouverte (15 MDH) ;

- et une infrastructure moderne (1.796 MDH).

Près de 1,38 MMDH pour le renforcement de la voirie et l’éclairage

La quatrième dimension est donc la plus importante du PAC. Elle vise notamment à doter la ville d’une infrastructure solide et à même de l’accompagner dans sa mutation en métropole moderne, mais aussi à assurer un déplacement fluide et confortable des personnes et des biens à travers une mobilité multimodale efficiente.

Parmi les projets phares prévus sur ce volet durant la période 2022-2027, figure notamment le renforcement de 250 km de voirie et d’éclairage pour un budget de 1.376 MDH. En vue du développement des infrastructures de base en fonction des besoins de mobilité, la commune d’Agadir lance un nouveau programme d’infrastructures concernant :

- le réaménagement ou la construction des voies, des trottoirs et des parkings ;

- la signalisation horizontale/verticale sur 36 axes importants et traversées des piétons ;

- l’aménagement de 94 carrefours ;

- l’aménagement des placettes, jardinières et le mobilier urbain ;

- le renforcement et l’extension du réseau pluvial existant ;

- la généralisation de l’éclairage LED.

La commune vise également à transformer la ville d’Agadir en métropole moderne via le Programme de développement urbain (PDU) 2020-2024. Ce dernier s’articule autour de six volets et 94 projets couvrant l’infrastructure, la mobilité, la santé, l’éducation, le sport et la culture. L’enveloppe de réalisation de ce programme, qui s’élève à 6,2 MMDH, a mobilisé plusieurs partenaires, dont la commune qui finance le programme à hauteur de 2 MMDH. Le présent PAC inclut le financement du reliquat du PDU à hauteur de 1,7 milliard restant à la charge de la commune.

200 MDH pour trois lignes de bus à haut niveau de service

La ville va aussi mettre en place trois lignes de BHNS sur 45 km de longueur et assurer des pôles d’échange performants pour 200 MDH. Les travaux de ces lignes sont déjà en cours.

Afin de doter le Grand Agadir d’une offre de transport collectif de qualité visant l’augmentation de la part modale de déplacements en transports collectifs par autobus, une étude de restructuration du réseau bus a été lancée par la SDL Agadir Mobilité. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la première ligne BHNS, dans le but de définir un réseau de bus intégré et complémentaire. Ce réseau constituera l’ossature sur la base de laquelle sera définie l’offre physique du futur contrat de gestion déléguée du service public de transport collectif de personnes par autobus, dont le lancement est prévu au cours de l’année 2023.

Le réseau de transports collectifs (bus et BHNS) permettra, à termes, de transporter environ 290.000 passagers par jour. La première ligne du BHNS reliera Agadir à Tikiouine, la seconde Agadir à Inezgane et Ait Melloul en réponse à la forte demande entre ces trois communes, et la troisième ligne reliera Drarga à Inezgane.

Par ailleurs, une étude de faisabilité de deux lignes de Transport collectif en site propre (TCSP) sera lancée incessamment. La première concernera le corridor Agadir - Bensergao - Dcheira - Inezgane - Ait Melloul et la deuxième portera sur le corridor Inezgane - Dcheira - Tikiouine - Drarga. Le but de la réalisation de ces deux lignes étant de doter la ville d’un réseau TCSP qui constituera à terme une armature du réseau de transport collectif et se positionnera comme les lignes structurantes du réseau.

Pour assurer la liaison des stations avec le centre-ville, la ville prévoit d’intégrer une démarche de transport intelligent qui permettra d’assurer la sécurité des habitants et des touristes, la lisibilité des prix et le contrôle des abus via une application multimodale regroupant l’ensemble des transports publics de la ville (BHNS, bus, taxis, etc.), la localisation en temps réel de bus appartenant à une ligne de bus spécifique, ainsi que la possibilité d’acheter des tickets ou de souscrire à des abonnements, et de valider son ticket à bord des transports publics.

Un total de 73.000 places de stationnement à l’horizon 2027

Pour améliorer la mobilité dans la ville et faciliter les déplacements, le PAC prévoit de renforcer l’offre de stationnement via la construction de deux nouveaux parkings souterrains, portant les places de stationnement à 73.000 à l’horizon 2027.

La commune compte également revoir le mode de gestion des parkings de la ville pour améliorer la qualité des services aux utilisateurs. Chaque place de stationnement de la ville a été recensée et géolocalisée dans l’objectif de créer 15 lots équilibrés.

Un cahier des charges pour l’attribution de la gestion de ces parkings sera mis en place. Ceci devrait tripler les revenus de l’offre de stationnement pour la ville. Ces nouveaux aménagements permettront de limiter le stationnement gênant sur les espaces publics et la circulation dans certains secteurs, d’optimiser l’utilisation des transports en commun et de sécuriser l’utilisation des parkings.

La commune vise également :

- la couverture de l’ensemble de la ville par des plans d’aménagement sectoriels pour plus d’équilibre et une meilleure intégration entre les différents types d’espaces ;

- le rééquilibrage de ses quartiers à travers l’aménagement de sept nouveaux centres urbains bien desservis ;

- la sécurisation de son patrimoine et sa préservation pour les générations futures ;

- la couverture de l’ensemble de son territoire avec un schéma d’adressage complet et une délimitation territoriale efficace ;

- l’amélioration des conditions de vie des habitants des quartiers sous-équipés suivants : Anza/Taddart, Piémonts, Aghrod/Bensergao ;

- la végétalisation de la ville à travers des parcs, jardins et jetées vertes pour un budget de 280 MDH ;

- le renforcement des équipements sociaux, culturels et sportifs.

Agadir bientôt positionnée comme cité olympique

Une enveloppe budgétaire de 317 MDH sera par ailleurs mobilisée pour faire d’Agadir une destination sportive par excellence pour toutes catégories de praticiens.

Au total, 85 nouveaux équipements sportifs seront construits, notamment six salles couvertes et 62 équipements de proximité dont quatre piscines en plein air, intégrées dans des parcs et des espaces verts.

La commune réaménagera également entre 6 et 11 terrains, et en créera quatre nouveaux. Elle prévoit aussi des installations sportives de qualité à côté du Grand Stade d’Adrar, dans la perspective de réalisation d’un village sportif mondial, ainsi que d’un centre de médecine sportive.

Le service sportif de la commune mettra en œuvre des solutions en ligne qui fourniront des services 100% électroniques pour la gestion collective et l’organisation sportive de la ville d’Agadir.

Vers la valorisation de 40% des déchets collectés

Pour améliorer la propreté de la ville, la commune va lancer un plan consacré à la gestion de la propreté publique. Ce plan est composé d’un ensemble d’actions coordonnées visant à réduire la présence de déchets sauvages et de dépôts clandestins sur le territoire de la commune.

Elle compte également mettre en place un premier système intelligent offrant la possibilité d’obtenir des données précises sur les tournées et sur le taux de remplissage des poubelles en temps réel, afin d’éviter les débordements qui obligent les usagers à mettre leurs déchets en dehors de la corbeille et pour optimiser les tournées de collecte.

La commune compte, dans ce sens valoriser, jusqu’à 40% des déchets collectés, et pour 15 MDH, traiter quotidiennement entre 200 et 300 m3 de lixiviat, trier jusqu’à 1.000 tonnes de déchets par jour et améliorer la décharge. 70 MDH seront par ailleurs alloués au renouvellement du parc.

3 MDH dédiés à un refuge pour chiens et chats errants

En vue de protéger les citoyens, la commune prévoit de mettre en place un refuge d’envergure régionale, apte à l’accueil et à la garde des chiens et chats errants.

Elle prévoit également la modernisation du centre antirabique.

Amélioration de l’attractivité économique de la ville

Afin d’améliorer l’attractivité économique de la ville et d’attirer les investisseurs, la commune d’Agadir accompagnera, entre autres, la création de nouveaux pôles de compétitivité économique (notamment sur l’économie circulaire, le digital, le cosmétique et l’artisanat). Elle mettra aussi en place un palais des congrès et accompagnera l’émergence de startups, notamment digitales, via des hackathons et des programmes d’incubation.

Une attention particulière sera en outre accordée aux marchés de la ville. La commune va notamment mettre à niveau les anciens marchés et créer dix nouveaux marchés de proximité à Assafa, Hay Mohamadi, Bouargane, Bensergao, Lakhyam, Al Qods, Al Houda, Tilila, Aghrod et Tikiouine, à raison d’une moyenne de 3,5 MDH pour chacun d’entre eux. Elle mettra également en place un modèle de gestion innovant en collaboration avec les commerçants et les exploitants, et augmentera les recettes communales émanant des marchés.

Élargissement de l’assiette des revenus fiscaux

La performance financière reflète la santé financière de la commune, rassure les partenaires publics et permet de dégager des excédents budgétaires pour améliorer en continu le développement de la ville. La priorité dans ce volet sera donnée aux actions suivantes :

- élargissement de l’assiette des revenus fiscaux par la révision des taux et des bases d’imposition ;

- dynamisation du recouvrement par l’assainissement des restes à recouvrir et le suivi et l’évaluation des campagnes de recouvrement afin d’augmenter les recettes de la commune ;

- maîtrise et rationalisation des dépenses de fonctionnement par la réduction des dépenses non essentielles et l’apurement des anciens dossiers en attente (appels d’offres).