Annoncée pour janvier 2022, la transformation de 150 salles appartenant au ministère de la Culture en salles polyvalentes de cinéma, de théâtre et de concerts devrait démarrer en juin prochain, pour commencer à ouvrir à partir de septembre prochain et devenir totalement opérationnelles au plus tard au début de l’année prochaine, affirme le ministre de tutelle, dans un échange avec Médias24.

"En quête d’un modèle de gouvernance propre à chaque région"

Sur le retard du chantier qui devait s’achever fin 2022, Mehdi Bensaïd explique que si la fermeture pendant trois mois des frontières entre le Maroc et la Chine a retardé la livraison des équipements nécessaires, les premiers containers sont maintenant arrivés.

Le ministre affirme que la totalité des matériaux de projection seront livrés entre mai et juin prochain, mais qu’entretemps, son département planche sur les modèles de gestion et le type de gouvernance qui seront appliqués à ces espaces culturels.

"Des fondations régionales pour gérer chaque salle"

"Sachant que chaque région a ses spécificités, nous sommes en train de chercher des partenaires locaux pour mettre en place des stratégies de gestion commune, à l’image de la Fondation Hiba qui propose aussi des programmations polyvalentes au cinéma Renaissance de la capitale, où il y a du cinéma, du théâtre et des concerts de musique", cite Mehdi Bensaïd, pour qui la quête de modèles propres à des villes différentes comme Rabat ou Oujda devra passer par la création de fondations régionales qui proposeront une offre culturelle complète.

L’idée étant de trouver une gouvernance capable d’offrir une programmation polyvalente, et surtout constante, pour ne pas limiter l’ouverture des salles à quelques jours par semaine.

Pour cela, le ministère, en coordination avec les régions, compte faire appel dans certains cas à des acteurs culturels de la société civile pour mettre en œuvre un programme en commun.

"Les premiers espaces ouvriront fin juin"

Sur la date d’ouverture des 150 salles, le ministre avance que les premiers espaces culturels équipés devraient être opérationnels à partir de la fin du mois de juin, mais qu’il faudra certainement patienter jusqu’à la fin de l’année pour que l’ensemble soit disponible.

"Nous allons démarrer les ouvertures crescendo par paquet de 30 ou 40 salles pour que, d’ici la prochaine rentrée scolaire, une bonne partie soient ouvertes au public", déclare Mehdi Bensaïd. Selon lui, le vrai défi sera plutôt de trouver un modèle de gouvernance et une programmation durable pour chacune des 12 régions du Maroc.

"Une programmation nationale qui contribuera au développement de l’industrie cinématographique"

A la question de savoir si ces espaces publics au droit d’entrée modeste de 20 dirhams pourraient menacer la rentabilité des cinémas privés, le ministre exclut tout risque de concurrence, avec une programmation centrée sur les films nationaux et pas sur les dernières sorties mondiales comme les blockbusters américains.

"Entre la trentaine de long-métrages marocains qui sortent chaque année, ceux produits par la SNRT et les festivals régionaux qui mettent à l’honneur des cycles africains, européens ou américains, il n’y aura pas de problèmes de programmation cinématographique", estime le ministre, citant aussi les compagnies théâtrales qui proposeront des pièces de théâtre.

En privilégiant le cinéma marocain, Mehdi Bensaïd pense qu’à terme, cette programmation permettra de multiplier les productions nationales en faisant passer leur nombre de 30 à 60 par an, mais aussi de générer une concurrence qui devrait améliorer la qualité des films projetés dans les 150 espaces culturels, et enfin de faciliter la recherche de financements.