Cosumar : une amélioration des marges attendue cette année
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L’année 2022 a été marquée par une forte hausse des intrants et des produits énergétiques à la suite de la guerre en Ukraine et la vague inflationniste qui en a découlé.
De plus, la campagne agricole, globalement médiocre, a impacté la production nationale. Malgré ce contexte compliqué, Cosumar est parvenue à afficher des résultats en bonne forme.
Une bonne résilience affichée en 2022
Le groupe a affiché en 2022 un chiffre d’affaires en hausse de 14,5%, au-delà de la barre des 10 MMDH. Cette amélioration a été portée par l’augmentation de l’activité de raffinage. Cosumar a également connu de bonnes performances à l’export avec une amélioration de ses volumes de ventes. Ils se sont établis à 752 kt à fin décembre 2022 contre 654 kt à la même période en 2021. La hausse des intrants et les mauvaises conditions climatiques ont cependant impacté l’excédent brut d’exploitation du groupe. Il s’établit à fin 2022 à 1,7 MMDH, en baisse de 7% par rapport à l’année précédente.
In fine, le groupe a affiché un RNPG consolidé en hausse de 8,2% à 826 MDH. Notamment du fait que l’année 2021 a été impactée par les coût de démarrage de la raffinerie de Durrah en Arabie saoudite.
Pour un expert de la place, « les résultats du groupe sont globalement en ligne avec les attentes, quoiqu’un peu en deçà des prévisions. Mais indépendamment de cela, Cosumar a su gérer ses opérations malgré un contexte assez particulier, notamment avec un retrait de 17% de sa production locale en 2022 à 321 kt de sucre blanc ».
Mais le 23 décembre 2022, le groupe a annoncé, dans un avis de réunion à son assemblée générale, différents projets de résolution, notamment la 26e résolution sur l’accord de l’étude de projet de cession de l’intégralité des parts du groupe dans la raffinerie de Durrah en Arabie saoudite.
Un levier de croissance qui pourrait disparaître
Cette annonce n’est pas passée inaperçue sur le marché. Après la publication de l’avis de réunion le 23 décembre dernier, le cours du groupe a dévissé, passant de 210 dirhams l’action jusqu’à atteindre 163,4 dirhams l’action au 6 janvier 2023. Dans un communiqué post AGO du 7 février 2023, le groupe a informé que cette résolution était adoptée à la majorité.
Source : medias24.com
En effet, la raffinerie de Durrah était l’un des leviers de développement du groupe, avec une capacité de production d’environ 840 kt, dont la moitié devait servir à combler le déficit structurel en Arabie saoudite, et le reste être exporté dans la région Mena.
Sur ce sujet, notre interlocuteur du marché nous explique : « En termes de potentiel, il y a une grande interrogation qui se dresse suite à la décision du groupe d’étudier le projet de cession de l’intégralité de ses parts dans l’usine de Durrah à l’actionnaire principal, Wilmar Sugar Holdings. En somme, cela veut dire que le potentiel sera limité et essentiellement axé sur le marché local. C’est aussi ce qui explique que le titre peine à redécoller en bourse. »
L’un des facteurs qui pourrait le redynamiser serait une éventuelle annonce d’un dividende exceptionnel à la suite de ce projet de cession de part. « Un dividende exceptionnel pourrait relancer l’intérêt des investisseurs. Cela, ou bien l’annonce d’un autre projet », poursuit notre source.
Aucune raison n’a encore été avancée par le management du groupe pour expliquer cette étude du projet de cession. Pour notre interlocuteur, « il est peu probable que cette volonté de céder soit un problème de coûts. La phase de développement majeur, avec un impact négatif sur les comptes, est derrière. A priori, l’usine de Durrah aurait dû connaître un rythme de croisière à pleine capacité en 2024 ».
« In fine, cela veut dire qu’ils se contenteront de leur marché local avec les opportunités d’export », indique notre source. Néanmoins, sur ce point, le groupe pourra se consoler avec une baisse des coûts des intrants attendue cette année.
Une amélioration des marges est anticipée cette année
En 2022, le groupe a connu de nombreux obstacles. Notamment une forte appréciation du cout des intrants qui a rogné les marges. C’est le cas du charbon dont le prix moyen à la tonne a explosé, passant de 170 dollars la tonne en 2021 à 430 dollars la tonne en 2022. D’après le rapport de recherche d’Attijari Global Research (AGR) sur les résultats annuels des sociétés cotées, la marge nette du groupe a baissé de 8,4% en 2021 à 7,9% en 2022.
De plus, la saison agricole l’an dernier n’a pas été bonne. Cette année, d’un point de vue climatique, la donne ne laisse pas présager un retournement de situation. « En 2023, sur le plan agricole, nous n’allons probablement pas voir une nette amélioration par rapport à l’année passée, et cela veut dire qu’il est possible de ne pas voir une hausse significative de la production de sucre brut. En parallèle, la grande question sera l’évolution des prix de la matière première à l’international », note notre source.
Cela pourrait favoriser le groupe cette année, qui devrait améliorer ses marges. Le charbon, comme le reste des commodités énergétiques, devrait afficher cette année un prix moyen à la tonne inférieur à celui enregistré en 2022. « Si le cours du sucre brut baisse, il pourrait y avoir un redressement de la marge. C’est d’ailleurs ce qui devrait se produire, car il est peu probable que les coûts de production soient à des niveaux plus élevés, voire aussi élevés cette année qu’en 2022 », conclut notre source.
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