1,1% de taux de croissance en 2022 (chiffre provisoire, HCP)
Comme prévu, le taux de croissance économique en 2022 a été lourdement impacté par la sécheresse. Le PIB agricole a reculé. Voici les chiffres provisoires établis par le haut-commissariat au Plan.

1,1% de taux de croissance en 2022 (chiffre provisoire, HCP)
Comme prévu, le taux de croissance économique en 2022 a été lourdement impacté par la sécheresse. Le PIB agricole a reculé. Voici les chiffres provisoires établis par le haut-commissariat au Plan.
Les résultats des comptes nationaux font ressortir une croissance de l’économie nationale à 0,5 % au quatrième trimestre 2022, au lieu d’une hausse de 7,6% durant le même trimestre de l’année précédente, indique le haut-commissariat au Plan (HCP) dans une note diffusée ce jeudi 30 mars 2023.
À partir de ces données trimestrielles, on peut évaluer le taux de croissance annuel. Il s'agit d'une évaluation, et donc d'un chiffre provisoire. Les comptes nationaux annuels et officiels seront diffusés dans quelques mois :
- somme des 4 trimestres, en volume, en 2021 : 1.172.270 millions de DH
- somme des 4 trimestres en 2022 : 1.184.938 millions de DH
Sur cette base, le taux de croissance estimé provisoirement est de 1,1% pour l'ensemble de l'année 2022. Ce chiffre sera confirmé ou corrigé dans les prochains mois par le HCP, seul maître de la comptabilité nationale.
Les taux de croissance de 2022 avaient été les suivants, trimestre par trimestre :
- T1 : 0,3%
- T2 : 2%
- T3 : 1,6%
- T4 : 0,5%
Le chiffre correspond exactement à la prévision du FMI faite en avril 2022. La loi de finances avait tablé sur 3,2%. Akhannouch avait corrigé ce chiffre à 1,4% - 1,5% fin avril, après le constat de sécheresse.
Les chiffres du 4e trimestre 2022
L’arrêté des comptes nationaux du quatrième trimestre 2022, établi par le HCP, fait donc ressortir un net ralentissement de la croissance de l’économie nationale, se situant à 0,5% au lieu de 7,6% durant le même trimestre de l’année précédente. Les activités non agricoles ont affiché une augmentation de 2,3%, et celles du secteur agricole une baisse de 15,1%. C'est donc la baisse de l'activité agricole, provoquée par la sécheresse, qui a plombé la croissance économique au 4e trimestre.
Tirée par la demande extérieure, cette croissance a été réalisée dans un contexte de forte inflation et d’amélioration du besoin de financement de l’économie nationale.
Une faible croissance impactée par le ralentissement des activités non agricoles et la baisse des activités agricoles
La valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, s’est contractée de 15% au quatrième trimestre 2022, après avoir enregistré un accroissement de 19,1% le même trimestre de l’année précédente. Cette baisse a résulté du fort repli des valeurs ajoutées de :
*l’agriculture de 15,1% au lieu d’une hausse de 17,8% ;
*la pêche de 12,3% au lieu d’une hausse de 53,4%.
De son côté, la valeur ajoutée du secteur secondaire, en volume, a connu un recul de 2,4% au quatrième trimestre 2022, au lieu d’une hausse de 5,4% le même trimestre de l’année précédente. Ceci a été le résultat de la baisse des valeurs ajoutées de :
*l’industrie d’extraction de 16% au lieu d’une baisse de 1,5% ;
*bâtiment et travaux publics de 4,6% au lieu d’une hausse de 6,8% ;
*Electricité, gaz, eau, assainissement et déchets de 4,5% au lieu d’une hausse de 7% ;
et de la hausse de la valeur ajoutée des industries manufacturières de 0,4% au lieu d’une hausse de 5,1%.
Par ailleurs, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a enregistré un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 6,9% le même trimestre de l’année précédente à 4,9%. Elle a été marquée par le ralentissement des activités de :
*Transports et entreposage à 7,1% au lieu de 16,1% ;
*Services financiers et assurances à 5,5% au lieu de 5,9% ;
*Services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale à 3,1% au lieu de 3,5% ;
*Services rendus par l’Administration publique générale et la Sécurité sociale à 3% au lieu de 3,7% ;
*Recherche et développement et services rendus aux entreprises à 2% au lieu de 8,5% ;
*Services immobiliers à 1,6% au lieu de 3,1% ;
*Commerce et réparation de véhicules à 1,1% au lieu de 7,3%.
Et de la hausse de celles de :
*Hébergement et restauration, avec 55,4% au lieu de 52,5% ;
*Autres services, avec 2,4% au lieu de 1,8%.
Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu un net ralentissement à 2,3% durant le quatrième trimestre 2022, au lieu de 6,6% le même trimestre de l’année précédente.
Dans ces conditions, et tenant compte de la hausse de 2,9% des impôts sur les produits nets des subventions, le Produit intérieur brut (PIB) en volume s’est accru de 0,5% durant le quatrième trimestre 2022, au lieu d’une hausse de 7,6% l’année précédente.
Repli de la demande intérieure
La demande intérieure s’est contractée de 1,7% au quatrième trimestre 2022, au lieu d’une hausse de 11,6% à la même période de l’année précédente, contribuant négativement à la croissance économique de 1,9 point, au lieu d’une contribution positive de 12,4 points.
C’est ainsi que l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a enregistré une forte baisse de 9,6% au lieu d’une hausse de 23,5% une année auparavant, avec une contribution négative à la croissance de 3,2 points au lieu d’une contribution positive de 6,5 points, durant le même trimestre de l’année précédente.
De leur côté, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu un ralentissement de leur taux d’accroissement, passant de 7,9% au quatrième trimestre 2021 à 0,8%, avec une contribution à la croissance de 0,5 point au lieu de 4,7 points. Ce chiffre de 0,8% est le plus faible enregistré au Maroc depuis vingt ans.
La consommation finale des administrations publiques, pour sa part, a affiché un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 6,1% à 4,4%, avec une contribution à la croissance de 0,8 point au lieu de 1,2 point.
Une contribution positive des échanges extérieurs
Au niveau des échanges extérieurs de biens et services en volume, aussi bien les exportations que les importations ont enregistré des fortes hausses durant le quatrième trimestre 2022. C’est ainsi que les exportations ont augmenté de 19,7% au lieu de 5,8%, avec une contribution à la croissance de 6,5 points au lieu de 1,8 point une année auparavant. De leur côté, les importations de biens et services ont affiché une hausse de 9,1% au lieu de 17%, avec une contribution négative à la croissance de 4,1 points au lieu d’une contribution négative de 6,6 points, durant la même période de l’année passée.
Dans ce cadre, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution positive à la croissance, se situant à 2,4 points, au lieu d’une contribution négative de 4,8 points durant le quatrième trimestre 2021.
Allégement du besoin de financement
Avec une augmentation, aux prix courants, de 5,8% du PIB au lieu de 12,5% au quatrième trimestre de l’année passée, et une hausse de 34,4% du taux d’accroissement des revenus nets reçus du reste du monde au lieu de 21,8%, la croissance du revenu national brut disponible a connu un ralentissement passant de 13% à la même période de l’année passée à 7,6% au quatrième trimestre 2022.
Compte tenu de l’accroissement de 8% de la consommation finale nationale, en valeur, au lieu de 11,6% enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 28,5% du PIB au lieu de 28,3%.
L’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a représenté 30,5% du PIB au lieu de 32,2% durant le même trimestre de l’année précédente. Le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi allégé par rapport au quatrième trimestre 2021, passant de 3,9% du PIB à 2,1%.
Valeurs ajoutées (cvs) aux prix de l'année précédente chainés base 2014 | |||
(en millions DH) | |||
4ème trimestre 2021 | 4ème trimestre 2022 | Glissement annuel en % | |
Secteur agricole | 29 296 | 24 858 | -15,1 |
Secteur non agricole | 239 988 | 245 581 | 2,3 |
Pêche | 1 588 | 1 392 | -12,3 |
Industrie d’extraction | 6 685 | 5 616 | -16,0 |
Industries de transformation | 43 998 | 44 162 | 0,4 |
Distribution d’électricité et de gaz- Distribution d’eau, réseau d’assainissement, traitement des déchets | 8 993 | 8 593 | -4,5 |
Construction | 17 485 | 16 681 | -4,6 |
Commerce de gros et de détail; réparation de véhicules automobiles et de motocycles | 30 435 | 30 769 | 1,1 |
Transports et entreposage | 8 139 | 8 717 | 7,1 |
Activités d’hébergement et de restauration | 6 912 | 10 742 | 55,4 |
Information et communication | 9 198 | 8 866 | -3,6 |
Activités financières et assurances | 14 430 | 15 224 | 5,5 |
Activités immobilières | 20 554 | 20 882 | 1,6 |
Recherches et développement et services rendus aux entreprises | 14 357 | 14 644 | 2,0 |
Administration publique et défense; sécurité sociale obligatoire | 31 003 | 31 933 | 3,0 |
Education, santé humaine et activités d’action sociale | 22 162 | 22 849 | 3,1 |
Autres services | 4 416 | 4 522 | 2,4 |
Impôts sur les produits nets des subventions | 29 931 | 30 809 | 2,9 |
Produit intérieur brut en volume | 299 456 | 300 978 | 0,5 |
PIB hors agriculture | 269 911 | 276 378 | 2,4 |
Produit intérieur brut en valeur | 336 355 | 355 984 | 5,8 |
Principaux emplois du PIB en volume (aux prix de l'année précedente chaînés base 2014) | ||||
(en millions DH) | ||||
4ème trimestre 2021 | 4ème trimestre 2022 | Glissement annuel en % | ||
Dépenses de consommation finale | ||||
- des ménages | 184 648 | 186 125 | 0,8 | |
- des Administrations publiques | 59 620 | 62 266 | 4,4 | |
- des ISBL | 2 136 | 2 016 | -5,6 | |
Formation brute de capital | 102 022 | 92 184 | -9,6 | |
Exportations de biens et services | 96 860 | 115 925 | 19,7 | |
Importations de biens et services | 147 802 | 161 325 | 9,1 |
Revenu national brut disponible et épargne nationale brute (aux prix courants) | |||
En millions DH) | 4ème trimestre 2021 | 4ème trimestre 2022 | Glissement annuel % |
Revenu national brut disponible | 358 504 | 385 754 | 7,6 |
Epargne nationale brute | 95 268 | 101 363 | 6,4 |
Formation brute de capital | 108 269 | 108 721 | 0,4 |
N.B. Tous les comptes nationaux trimestriels sont corrigés des variations saisonnières.