Soupçons d'ingérence à BFM TV : le journaliste Rachid M'Barki se dit victime d'“accusations injustes”

Rachid M'Barki, ancien journaliste de BFM TV, licencié après des soupçons d'ingérence étrangère dans son travail, clame son innocence et estime être la cible d'"accusations injustes", lors de sa première prise de parole publique depuis sa mise en cause.

L’affaire visant le présentateur franco-marocain de la chaîne BFM TV Rachid M’Barki serait liée à une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne.

Soupçons d'ingérence à BFM TV : le journaliste Rachid M'Barki se dit victime d'“accusations injustes”

Le 22 mars 2023 à 14h47

Modifié le 23 mars 2023 à 12h00

Rachid M'Barki, ancien journaliste de BFM TV, licencié après des soupçons d'ingérence étrangère dans son travail, clame son innocence et estime être la cible d'"accusations injustes", lors de sa première prise de parole publique depuis sa mise en cause.

Rachid M'Barki a été interrogé ce mercredi, pendant deux heures, par une commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, présidée par le député RN Jean-Philippe Tanguy. "Ces dernières années, j'ai eu la satisfaction de co-présenter l'émission Faites entrer l'accusé, mais sans savoir que c'est moi qui me retrouverais sur le banc, spectateur de ma mise à mort professionnelle", a déclaré l'ancien journaliste de BFM TV. "Il m'est reproché d'avoir failli à ma déontologie professionnelle en passant des informations non vérifiées à l'antenne et en laissant supposer que j'aurais été rémunéré pour cela. Tout cela est faux et relève de la calomnie pure", a-t-il affirmé, en dénonçant un "lynchage médiatique".Présentateur des journaux de la nuit de BFM TV et de Faites entrer l'accusé sur RMC Story, il a été licencié en février pour faute grave par le groupe Altice, auquel appartiennent ces chaînes. Une plainte contre X pour corruption passive et abus de confiance a été déposée.En cause, des soupçons d'ingérence étrangère dans son travail de présentateur des journaux de la nuit sur BFMTV. Cela concernait une douzaine de brèves illustrées en image, ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara marocain.

M'Barki a assuré que sa "prétendue implication" était "une fable"

Rachid M'Barki a été mis en cause dans une enquête internationale du collectif de journalistes Forbidden Stories, à laquelle ont contribué, pour la France, la cellule investigation de Radio France et Le Monde.

Parue mi-février, cette enquête pointait les activités d'une société israélienne, surnommée "Team Jorge", spécialisée dans la désinformation au profit de différents clients, dont des Etats.

Sans mettre en doute l'ensemble de cette enquête, Rachid M'Barki a assuré que sa "prétendue implication" était "une fable".

"Si, en tête de proue de cette enquête, on peut brandir la tête d'un présentateur de journal télévisé d'une grande chaîne, dont le nom et le visage est un peu connu des Français, alors là on crée une affaire", a-t-il affirmé en visant le journaliste de Radio France qui a participé à l'enquête.

Rachid M'Barki a reconnu que le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, cité dans l'enquête de Forbidden Stories, était l'un de ses "informateurs". Mais il a assuré n'avoir eu "à aucun moment l'impression (...) qu'il pouvait travailler pour quelqu'un qui essayait de manipuler une information".

Le journaliste a toutefois admis avoir fait passer à l'antenne des images fournies, à sa demande, par ce lobbyiste, notamment sur un forum économique entre le Maroc et l'Espagne, organisé en juin à Dakhla.

"C'était des images neutres", a-t-il fait valoir. Relancé par un député, il a concédé qu'il aurait "peut-être fallu" mentionner sur ces images le fait qu'elles provenaient d'une source extérieure.

"C'est peut-être une erreur de ne pas l'avoir fait, est-ce que c'est mon erreur ou l'erreur de la hiérarchie qui a validé ces images" avant leur diffusion, s'est-il défendu.

A-t-il été manipulé ? "Aujourd'hui, je dis que non", a-t-il martelé, revenant sur des déclarations publiées début février par le site Politico qui, le premier, avait fait état des soupçons pesant sur lui.

La commission d'enquête doit entendre jeudi le directeur général de BFM TV, Marc-Olivier Fogiel.

(Avec AFP)

 

LIRE AUSSI

Le cas Rachid M’Barki : une nouvelle affaire qui suscite surtout des interrogations

 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.