Le Maroc s’intéresse au système Combat NG pour renforcer son artillerie et sa défense aérienne

Ce système de défense de fabrication israélienne, s'il était acquis, permettra à l’artillerie et à la défense aérienne des Forces armées royales de disposer d’une plus forte puissance de frappe.

Le Maroc s’intéresse au système Combat NG pour renforcer son artillerie et sa défense aérienne

Le 22 février 2023 à 16h50

Modifié 22 février 2023 à 17h25

Ce système de défense de fabrication israélienne, s'il était acquis, permettra à l’artillerie et à la défense aérienne des Forces armées royales de disposer d’une plus forte puissance de frappe.

Lors d’une réunion organisée le mardi 21 février, la société Israélienne Elbit Systems a exposé à des représentants des Forces armées royales (FAR) les avantages du système Combat NG, d’après le bien informé forum Far-Maroc. Ce système est considéré comme la meilleure solution de conduite de tir et de commandement pour l’artillerie et la défense aérienne.

 

D’après la société israélienne qui développe et fournit des systèmes et produits aériens, terrestres et navals pour la défense, la sécurité intérieure et les applications commerciales, le système Combat NG permet de gérer l’ensemble des outils d’artillerie, mais aussi les radars, les drones, les batteries... Grâce à ce système, l’artillerie et la défense aérienne voient leur rôle initial de soutien se transformer en une puissance de frappe à part entière. 

Grâce à ses capacités de commandement et de contrôle, "Combat NG améliore la faculté des forces d’artillerie et de défense aérienne à détruire et à dégrader les cibles ennemies", précise Elbit Systems. Les principaux atouts du Combat NG se déclinent comme suit : 

- engagement rapide de la cible ;

- tir efficace et précis ;

- capacité de survie accrue ;

- connaissance précise de la situation ;

- meilleure coordination avec les forces de manœuvre ;

- compatible avec les normes de l’OTAN. 

Centralisation de la décision

Dans le détail, "le Combat NG est un système utile au commandement, à la communication et à la gestion de l’ensemble des outils de l’artillerie royale, que ce soit dans le cas des systèmes de combats, de communication, de détection ou de renseignements. Mais aussi les radars anti-artilleries, les drones, les batterie d’artillerie sol-sol et sol-air", explique notre consultant militaire Abdelhamid Harifi.

Une opportunité au regard des besoins du pays. "Le Maroc cherche à acquérir un système sécurisé pour gérer ses données, centraliser la décision et optimiser l’utilisation des outils d’artillerie, pour obtenir un véritable multiplicateur de force de la puissance de feu de l’artillerie royale", assure M. Harifi. 

Du point de vue de notre interlocuteur, une telle acquisition représente "la réponse du Maroc à l’acquisition de l’Algérie depuis quelques années de missiles balistiques de type Iskander (9K720) auprès de la Russie". Iskander est un système russe de missile balistique à courte ou moyenne portée de nouvelle génération. Il peut également être utilisé comme missile balistique tactique selon les besoins du champ de bataille.

Ainsi, le Royaume envisage de renforcer son pouvoir de dissuasion militaire et son artillerie, considérée comme une clé de voûte pour gagner un combat selon les experts militaires. "La guerre en Ukraine et au Haut-Karabakh a démontré que l’artillerie est le système qui permet de maîtriser, de conquérir et de maintenir sa souveraineté sur le terrain", indique l’expert militaire.

"Chose que ne permettent pas par exemple les drones, si en parallèle, il n’y a pas une artillerie forte et des équipes terrestres bien protégées par l’artillerie et l’apport des drones pour optimiser la qualité des frappes", précise-t-il. 

Une intégration simplifiée

En termes d’intégration, avoir eu recours à l’expertise et l’expérience technologique israélienne prouve que "le Maroc a du mal à obtenir auprès de nos fournisseurs traditionnels (Chine, Etats-Unis) un système comme le Combat NG, capable d’englober la variété de systèmes mis en place par les FAR".

"En l’occurrence, les systèmes chinois, dont le Skydragon 50 pour la défense aérienne ou le système AR-2 de lance roquette multiples", indique M. Harifi. C’est donc dans le souci d’intégrer ces deux systèmes à forte connotation dissuasive au sein d’un système de gestion de combat global, que le Maroc s’est tourné vers Israël.  

"Les Israéliens ont cette expertise et les connaissances pour fournir un système capable de résoudre cette problématique. Ils travaillent avec les Azéris et les Indiens qui possèdent, à l’image du Maroc, une variété de fournisseurs", analyse notre interlocuteur, soulignant le rapport qualité-prix très attractif côté israélien.

"Quand on opte pour Israël, on est sûr d’avoir des systèmes de très bonne qualité, à très haut taux d’efficacité et avec un prix très bas, 30 ou 40% moins cher que la facture présentée par les Etats-Unis par exemple. Ce qui est bénéfique pour le Maroc, au même titre que les facilités de paiements proposées par Israël."

De plus, selon notre interlocuteur, "le temps de réalisation de ces contrats est très court par rapport à nos autres fournisseurs. C’est un élément important", estime M. Harifi. Il annonce que le Maroc s’apprête à acquérir le système lance-roquettes multiple Pulse, doté de munitions Raptors 830 mm et d’une portée de 300 km.

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