Ce mardi 21 février à midi, le groupe Marjane a procédé à la mise en ligne officielle de sa marketplace, baptisée Marjanemall. Ce projet, qui a démarré il y a quatre ans, vise à faire du groupe le leader de la distribution digitale, comme il l’est déjà pour la distribution physique.

Le management prévoit que le marché du e-commerce au Maroc atteigne les 10 milliards de dirhams en 2025, et entre 20 et 30 MMDH en 2030, ce qui est comparable au marché des grandes et moyennes surfaces (GMS) aujourd’hui.

Actuellement, le marché est estimé à 5 MMDH. Alors qu'il plafonnait à 1 MMDH en 2017, il a été particulièrement boosté par la période Covid, qui a totalement changé la perception des Marocains sur l’achat en ligne. Aujourd’hui, le marché est dominé par des acteurs internationaux tels Amazon et Ali Express, ou encore continentaux, à l'instar de Jumia.

L’offre s'appuie sur quatre promesses : une livraison partout au Maroc, rien d’autre que des produits authentiques (pas de contrefaçon), une offre de produits nationaux et internationaux, et une politique de "satisfait ou remboursé" en facilitant la possibilité de retour du produit.

Commencer petit mais voir grand

Les responsables de Marjanemall ont établi un délai de livraison d'un à trois jours pour les produits marocains, et d'une à deux semaines pour les produits importés. Pour ces derniers, les prix affichés sur la plateforme comprendront également les prix de dédouanement. Aucune surprise à la livraison, promettent-ils. Pour cela, ils ont dû coopérer avec la Direction des douanes, mais aussi avec l’Office des changes et les banques de la place pour éviter les variations relatives au prix de change.

A travers cette recette, la plateforme espère conquérir des parts de ce marché très prometteur. Mais étant donné que cette activité est différente de celle de la grande distribution, la nouvelle entité a été totalement dissociée du groupe, pour bénéficier de l’agilité d’une startup tout en gardant la rigueur du groupe.

En effet, le modèle économique de la marketplace est très différent de celui de la grande distribution, puisque Marjanemall se définit comme un pure player (tout en ligne) et ne vendra aucun produit qui lui appartient ou qu’elle a acheté, mais se pose plutôt comme un intermédiaire entre vendeurs et clients.

Près de 200 vendeurs étaient présents lors du lancement de cette marketplace, offrant plus de 100.000 produits, dont des marques internationalement reconnues. Si Marjanemall a préféré commencer petit, elle envisage d'atteindre très rapidement des chiffres beaucoup plus importants.

En effet, ce modèle de marketplace oblige à voir grand. Car seuls les grands acteurs pourront survivre à long terme, les économies d’échelle faisant la différence. C’est la raison pour laquelle le nouveau-né du groupe Marjane se projette déjà à l’international, avec en ligne de mire les pays d’Afrique occidentale, avec lesquels le Maroc a de fortes relations commerciales et culturelles. Si aucune date n’est avancée, il est clair que le groupe marocain n’a pas peur d’aller chasser sur les terres de son concurrent direct, Jumia.

Le principal défi de Marjanemall durant les prochains mois sera d’intégrer le maximum de vendeurs et de produits pour constituer un catalogue qui offre tout ce dont le consommateur marocain a besoin, selon Kamal Khalis, directeur général de marjanemall.ma et directeur général adjoint de Marjane Holding, en charge de la transformation digitale.

Des services logistiques et marketing au profit des vendeurs

Pour attirer les vendeurs, la nouvelle marketplace offre en mode fulfillment de prendre en charge l’essentiel de la chaîne logistique, c’est-à-dire de l’espace de stockage jusqu’à la livraison au client. Pour cette première année, les frais de stockage sont gratuits. Ils seront facturés par la suite, à un prix qui sera fixé en concertation avec les vendeurs.

Pour son lancement, Marjanemall offrira la livraison gratuite pour les clients afin de les encourager à utiliser la plateforme. Elle s’appuie sur des partenaires externes tels que Aramex et Chrono Diali, le service e-commerce de La Poste. A Casablanca, elle compte recourir à une startup marocaine, E-delivery. Pour ce qui du stockage, elle loue des espaces dans la plateforme logistique de la SNTL de Mohammédia, en attendant de créer sa propre plateforme dans les années qui viennent.

Marjanemall propose également une panoplie de services marketing aux vendeurs pour les aider à augmenter leur chiffre d’affaires et à améliorer l’offre de leur magasin en ligne. Cela est rendu possible grâce à des outils avancés de marketing digital et d’études du comportement client basé sur l’analyse des données.

Aucun droit d’entrée n’est nécessaire. Marjanemall récupère une commission à la vente de chaque produit, et si le vendeur ne vend rien, il ne paie rien. Cette commission varie entre 5% et 15% selon les catégories de produits, mais elle ne diffèrera pas de ce qui se fait à l’échelle internationale en la matière, nous assure-t-on.

En contrepartie, la plateforme offre un trafic au vendeur qu’il ne pourrait pas obtenir sur son propre site e-commerce. Pour ce faire, le groupe Marjane va miser sur une campagne de communication de grande envergure ; à terme, le trafic généré par la publicité devrait se transformer graduellement en un trafic organique alimenté par la satisfaction et la fidélisation de la clientèle.

En signe de soutien à l’économie nationale, Marjanemall offre aux marques et aux coopératives artisanales la possibilité de commercialiser et de promouvoir leurs produits sur le territoire national et, à l’avenir, à l’international à travers des marketplaces internationales partenaires.

 

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