Le déficit pluviométrique enregistré a atteint 75% en octobre par rapport à l’année dernière. Il pourrait être résorbé à la faveur des récentes précipitations et de celles à venir. Plusieurs zones agricoles en ont d’ores et déjà bénéficié.

A l’image de l’ensemble du Moyen Atlas, la ville de Béni Mellal et ses environs sont particulièrement concernés par ce déficit pluviométrique. Or, c’est une terre où l’agriculture, un secteur économique clé, dépend en grande partie des précipitations.

Environ 120.000 ha de la surface agricole utile (170.000 ha) sont en bour cultivables. De ce fait, les 28 mm de pluie enregistrés à Béni Mellal et ses alentours, du vendredi 2 au samedi 3 décembre, selon la Direction générale de la météorologie (DGM), auront un impact positif sur plusieurs cultures.

Céréales et agrumes, principaux bénéficiaires 

Concernant les céréales qui occupent 70.000 ha des zones agricoles de la province de Béni Mellal, elles “vont tirer avantage des précipitations enregistrées selon leur état d’avancement”, estime Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome. En plus d’un bon déroulement du cycle des cultures dans le cas des céréales semées, “ces pluies permettront de réaliser les travaux préparatifs avant les semis tardifs dans de bonnes conditions”, ajoute-t-il.

Deuxième filière agricole phare de Béni Mellal, l’arboriculture n’est pas en reste, “en particulier les agrumes, car les autres arbres fruitiers sont actuellement en phase de repos végétatif”, explique A. Guennouni.“En cette période, à l'exception des agrumes, toutes les activités de croissance sont réduites au minimum ou arrêtées.”

Il souligne toutefois l’importance de ces pluies pour les récoltes de l’année prochaine, notamment celles de l’olivier qui occupe 23.000 hectares dans la province de Béni Mellal.

Amélioration de la salinité des sols 

S’agissant des fortes pluies (20-80 mm) prévues du lundi 5 au mardi 6 décembre, par la Direction générale de la météorologie, elles auront également un impact positif sur les zones agricoles concernées.

En détail, la DGM annonce des pluies oscillant entre 20 et 35 mm à El Jadida, Safi et Essaouira. Entre 40 et 80 mm de précipitations sont attendues à Chefchaouen, Larache, Ouezzane et Sidi Kacem. Enfin, des pluies oscillant entre 30 et 50 mm s'abattront sur Fahs-Anjra, Tanger-Assilah, Taounate, Tétouan et Kénitra.

A El Jadida, outre les céréales, les cultures maraîchères de plein champ profiteront également des pluies annoncées. Cela dit, “il faut toujours se méfier des prévisions”, nuance notre interlocuteur car l’effet des pluies dépend des sous-régions.

Et d’expliquer : “Les zones côtières, qui bénéficient d’une hygrométrie de l’air plus élevée tout au long de l’année et d'un type de sol lourd, profiteront des précipitations davantage que les zones plus à l’intérieur, plus sèches et à sol plus sableux.”

L’influence positive de ces précipitations s’étend également à la betterave sucrière, culture très présente dans la région d’El Jadida. Certes, c’est une culture essentiellement irriguée, “cependant, les précipitations, si elles sont abondantes, permettent de réduire la consommation d’eau d’irrigation”, assure A. Guennouni.

Quant à “la qualité de l’eau de pluie, non salée, contrairement à l’eau de pompage, elle améliore la qualité des sols en réduisant plus ou moins leur teneur en sel accumulé tout au long des irrigations et des apports d’engrais”, souligne l’ingénieur agronome.

Plus au nord, dans la province de Chefchaouen, où 40 à 80 mm de précipitations sont attendues, les légumineuses pourront en tirer profit en particulier “le pois chiche et le petit pois”, nous indique une source à la Direction provinciale de l’Agriculture de Chefchaouen.