Le projet “Power-to-X µpilote” est issu de la contribution de plusieurs responsables, dont Badr Ikken, ex-directeur de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen), son directeur actuel Samir Rachidi, et Nouhaila Nabil, responsable des systèmes de production d'hydrogène vert à l’Iresen.

Le concept “Power to X” (P2X) consiste à transformer l’électricité en un autre vecteur énergétique. Ce vecteur peut être de la chaleur, utilisée notamment pour alimenter des réseaux particuliers d’électricité, ou un gaz de synthèse, comme l’hydrogène, généralement utilisé pour des usages de mobilité.

Médias24 a pu visiter le Green Energy Park à Benguerir et découvrir cette installation :

Nouhaila Nabil, cheffe du projet du micro-pilote Hydrogène vert, répond à nos questions à propos de ce micro-pilote.

Médias24 : Quelles sont les capacités de production de ce micro-pilote en termes d’hydrogène, d’ammoniac et de méthanol verts ?

Nouhaila Nabil : Il s’agit d’une unité d’électrolyse d’une capacité de 20 kW couplée à des panneaux solaires photovoltaïques. Elle permet de produire 3 kg d’hydrogène pour une mise en marche de 12 heures par jour. Ce premier électrolyseur sera testé sous charge variable d’électricité renouvelable.

Le système comprendra également un système Haber-Bosch pour effectuer la synthèse d’une dizaine de kilogrammes d’ammoniac vert par jour, et un système de synthèse d’une dizaine de kilogrammes de méthanol par jour également, afin de produire des carburants verts.

- Quelles sont les prochaines étapes ? 

- Après avoir achevé l’installation de l’unité d’électrolyse, la prochaine étape consiste à étudier l’impact de la variabilité de l’énergie solaire sur le système d’électrolyse en comparant les modèles théoriques et expérimentaux. En outre, le projet “Power-to-X µPilot” sera doté, dans ses prochaines phases, de briques technologiques supplémentaires issues de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert et ses applications.

On s’intéresse principalement à la production d’ammoniac vert, de méthanol vert, de carburants verts, mais aussi à leur utilisation dans la mobilité durable et le stockage de l’électricité renouvelable, en utilisant l’hydrogène et les piles à combustibles.  

- Cette installation pourrait-elle être destinée à l’industrie ? 

- L’électrolyseur utilisé pour produire de l’hydrogène est actuellement utilisé dans des petites applications adaptées aux exigences de l’industrie légère. La particularité de cette unité expérimentale est de pouvoir tester en temps réel le couplage de l’électrolyseur avec une source d’électricité variable qui, dans notre cas, est l’énergie solaire.

- Concrètement, quel est le principal objectif de la mise en place de ce projet pilote ? 

- Dans une perspective d’accueillir des projets de grande envergure dans ce secteur, il s’avère pertinent de préparer le capital humain marocain, qui aura pour mission de comprendre et d’opérationnaliser ces installations sur le territoire marocain. Le projet “Power-to-X µpilote”, en l’occurrence, a comme objectif de renforcer les capacités des chercheurs, ce qui permettra d’accélérer la recherche et développement dans le secteur du Power-to-X. 

- Travaillez vous sur d’autres projets dans ce sens ?

- Effectivement, un autre projet pilote est en phase de construction. Il s’agit du Pilote préindustriel de production de quatre tonnes par jour d’ammoniac vert, équipé d’une capacité d’électrolyse de 4 MW. Il sera développé conjointement par l’Iresen, l’Université Mohammed VI Polytechnique et OCP, et installé au sein de la plateforme Green H2A qui, elle-même, sera située au cœur du site industriel de Jorf Lasfar, du Groupe OCP

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