L’endettement total du Trésor devrait dépasser le seuil des 80% du PIB en 2022

Dans sa note mensuelle « Budget Focus », publiée mercredi 25 mai, Attijari Global Research (AGR) livre, entre autres, ses anticipations par rapport à l’évolution du besoin de financement du Trésor pour le reste de cette année.
D’après les estimations de AGR, le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année 2022 devrait s’établir à 131,7 MMDH. Celui-ci est calculé comme suit :
- Le reliquat de financement du déficit budgétaire ainsi que les arriérés du Trésor, estimés par la LF 2022 à 61,2 MMDH ;
- Un reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2022 de 70,5 MMDH, dont 54,2 MMDH sur le marché intérieur et 16,3 MMDH sur le marché extérieur.
Selon la LF 2022, et tenant compte d’un recours exclusif au marché intérieur au cours du mois d’avril 2022, l’argentier de l’État devrait couvrir 37,1 MMDH de son besoin de financement brut sur le marché extérieur. Le reliquat de 94,5 MMDH serait satisfait sur le marché domestique, soit plus que 70%.
Une légère volatilité des taux primaires durant le reste du 2ème trimestre est anticipée. « Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois ressort 11,8 MMDH, en baisse par rapport au mois précèdent. Ce niveau pourrait induire une légère volatilité des taux primaires durant le reste du T2-22 ».
Les experts de AGR soulignent : « En dépit de la maîtrise du déficit budgétaire durant ces quatre premiers mois ainsi que du maintien du Taux Directeur de Bank Al-Maghrib à 1,5%, nous avons assisté à une nouvelle orientation haussière des Taux au sein des compartiments primaire et secondaire ».
Cette tendance haussière des taux devrait se poursuivre, d’après les anticipations du marché. D’ailleurs, un gérant de fonds de la place nous a indiqué, dans un articlée précédent, que «si le Trésor ne diversifie pas ses sources de financement en continuant de s’appuyer sur le marché local, les taux poursuivront leur hausse ».
Cette situation est expliquée par plusieurs facteurs, notamment « un recours quasi-exclusif du Trésor au marché domestique en raison du retard dans l’exécution des financements extérieurs, les anticipations inflationnistes des investisseurs ramenant les Taux obligataires réels en territoire négatif (à fin avril 2022, l’inflation a frôlé les 6%, un plus haut de plus de 25 ans) et enfin, une faible demande des investisseurs lors des dernières séances d’adjudications impactée en partie par la baisse de l’Actif sous gestion sur le marché obligataire à fin avril 2022 », d’après AGR.
Le déficit budgétaire devrait dépasser les 72 MMDH en 2022
La société de recherche anticipe une aggravation du déficit budgétaire face aux conséquences de la crise économique. « L’effort budgétaire consenti pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire s’est traduit par un creusement du déficit budgétaire à des niveaux historiquement élevés. Celui-ci devrait dépasser en 2022 les 72 MMDH ».
Par conséquent, les analystes trouvent que la dette du Trésor devrait poursuivre son trend haussier en 2022 pour atteindre 960 MMDH, contre 886 MMDH en 2021.
Voici comment la dette du Trésor devrait se répartir :
- La dette intérieure devrait atteindre 731 MMDH en 2022, en progression de +7,7% par rapport à son niveau observé à fin 2021 ;
- La dette extérieure devrait augmenter de +9,9%, passant de 208 MMDH en 2021 à 229 MMDH en 2022.
À fin avril 2022, la dette globale aurait atteint 902 MMDH. La composante intérieure est estimée à 694 MMDH contre 208 MMDH pour la composante extérieure.
Ainsi, le poids de la dette extérieure dans l’endettement global du Trésor continue d’évoluer autour des 23% à fin avril 2022. Celui-ci ne devrait pas dépasser les 24% à la fin de l’année. « Un niveau qui demeure moins élevé par rapport à son benchmark de référence, soit une cible de 25% », commentent-ils.
L’endettement total du Trésor devrait dépasser le seuil des 80% du PIB en 2022. Les analystes expliquent : « Au vue des conditions climatiques défavorables et des répercussions du conflit russo-ukrainien, la prévision de croissance en 2022 a été revue à la baisse, impactant à la hausse les taux d’endettement du Trésor. L’endettement total du Trésor devrait dépasser, selon nos estimations, le seuil des 80% du PIB en 2022. La composante intérieure est estimée à 61,4% et celle extérieure à 19,2% ».
« Le Trésor serait déjà endetté à hauteur de 75,8% du PIB à fin avril 2022. L’endettement intérieur devrait se situer à 58,3% du PIB en avril 2022 contre 58% à fin 2021. De son côté, le taux d’endettement extérieur devrait se stabiliser autour de 17,4% sur la même période, en légère baisse par rapport à son niveau en 2021, soit de 17,8% ».
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