Creusement du déficit de liquidité bancaire et hausse des taux obligataires

Le marché monétaire connait un léger creusement du déficit de liquidité bancaire. « Le déficit de liquidité bancaire s’est creusé de +3,49% pour s’établir à -87,9 MMDH, intégrant vraisemblablement la diminution de -2.190 MDH des avances à 7 jours à 46.760 MDH », d’après la dernière note hebdomadaire « Fixed Income Weekly » de BMCE Capital Global Research (BKGR), arrêtée le 12 mai 2022, portant sur l’évolution des marchés monétaires et obligataires.
« Pour leur part, les placements du Trésor semblent avoir légèrement augmenté comme l’indique l’encours quotidien maximal de 11.500 MDH en date du 10 mai (vs. un encours quotidien maximal de 6.030 MDH courant période précédente). Enfin, le TMP se stabilise toujours à 1,500% tandis que le MONIA ressort en baisse à 1,426% contre 1,468% à la fin de période précédente ».
Joint par LeBoursier, un gérant de fonds de la place explique l’évolution récente du marché monétaire : «Il y a eu un creusement du déficit de liquidité bancaire surtout depuis le mois de Ramadan. Les paramètres qui ont favorisé cette légère dégradation du déficit portent sur le fait que la monnaie fiduciaire augmente habituellement pendant le mois de Ramadan et sur la hausse de la facture énergétique suite à la constatation de l’augmentation des matières premières. Le stock des réserves commence à s’affaiblir un petit peu. Compte tenu de ces éléments, il est tout à fait normal d’assister à un creusement du déficit de liquidité ».
Ce creusement n’est pas alarmant. La situation reste maîtrisée. « La dégradation actuelle du déficit n’est pas énorme. Elle tourne toujours autour de 70-75 MMDH. C’est un niveau auquel on a déjà assisté durant ces 4 dernières années ».
BKGR anticipe que : « Sur la prochaine période, Bank Al-Maghrib devrait augmenter son intervention sur le Marché monétaire avec l’injection de 50,22 MMDH sous forme d’avances à 7 jours contre 46,76 MMDH la semaine précédente ».
Hausse maintenue des taux obligataires
Le marché obligataire primaire connait une hausse des taux.
Durant cette dernière semaine, le Trésor a effectué 3 levées sur les lignes suivantes :
> 26 semaines pour un montant de 830 MDH et au taux limite de 1,6700%.
> 52 semaines pour un montant de 225 MDH et au taux limite de 1,7957%.
> Et, 5 ans pour un montant de 1.700 MDH et au taux limite de 2,3798%.
« La courbe des taux primaires ressort ainsi en hausse sur ces maturités avec une progression de +9 pbs à 1,69% pour la 26 semaines, +5,7 pbs à 1,7683% pour la 52 semaines et +13,7 pbs à 2,3176% pour la ligne 5 ans », indique la société de recherche.
Sur le marché secondaire, un dynamisme de la volumétrie est observé. « Durant la semaine écoulée, la volumétrie globale enregistrée sur le Marché secondaire a poursuivi sa hausse à 12,4 MMDH (vs. MAD 8,9 Md une semaine auparavant) polarisée à hauteur de 46% des échanges sur les maturités dites long-terme. Concernant la courbe secondaire, les plus fortes variations ont été enregistrées à la baisse sur la ligne 26 semaines (-6,9 pbs à 1,57%) et à la hausse sur la ligne 2 ans (+11,4 pbs à 1,97%) ».
La hausse du déficit de liquidité impacte le marché des taux. « Ce creusement a favorisé l’accroissement des taux sur le marché obligataire sur tous les segments mais avec une forte pondération sur la partie moyenne de la courbe », explique notre interlocuteur.
En dehors de la dégradation de la liquidité bancaire, la hausse des taux est liée à d’autres éléments, notamment la baisse de la demande et le manque de visibilité sur la prochaine sortie du Trésor à l’international. « Il y a une baisse impressionnante de la demande sur la dette souveraine. Cette tendance s’explique par la recrudescence des craintes liées au futur. Les perspectives d’évolution du marché des taux aux yeux des investisseurs commencent à être un petit peu négatif puisqu’on anticipe des pressions budgétaires, compte tenu de la hausse du gaz, et monétaires compte tenu de la hausse du déficit du compte courant», ajoute-t-il.
« De plus, le marché tablait sur un financement externe du Trésor d’un montant de 40 MMDH. 5 mois sont écoulés, il n’y a toujours pas de visibilité sur ce financement. La tombée du Trésor s’approche de son échéance. Elle aura lieu en novembre 2022. Le Trésor n’a toujours pas réagit. En face, la demande en interne s’essouffle »
« Si le Trésor ne diversifie pas ses sources de financement en continuant de s’appuyer sur le marché local, les taux poursuivront leur hausse », anticipe notre source.
Pour sa part, BKGR souligne : « Au regard de la vraisemblable soutenabilité des pressions sur les Finances Publiques et la hausse des placements, la courbe primaire devrait maintenir son allure courant prochaine période ».
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