La Gazelle d’or en vente judiciaire pour 47 MDH au profit de BOA
Hôtel mythique, la Gazelle d’or de Taroudant sera mis en vente judiciaire au profit de Bank Of Africa, son principal créancier. Le prix de départ est fixé à plus de 47 millions de dirhams. Ghita Bennis compte demander la suspension de l’opération. Elle conteste la créance, fruit d'un crédit contracté à son "insu" alors qu'elle était en litige avec les ayants droits de son ex associé.
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Abdelali El Hourri
Le 18 avril 2022 à 14h30
Modifié 22 avril 2022 à 13h19Hôtel mythique, la Gazelle d’or de Taroudant sera mis en vente judiciaire au profit de Bank Of Africa, son principal créancier. Le prix de départ est fixé à plus de 47 millions de dirhams. Ghita Bennis compte demander la suspension de l’opération. Elle conteste la créance, fruit d'un crédit contracté à son "insu" alors qu'elle était en litige avec les ayants droits de son ex associé.
Acculée par les créanciers, la Gazelle d’or est officiellement en vente judiciaire. Les enchères auront lieu le 10 mai 2022 au tribunal de première instance de Taroudant, ville où se situe cet ancien joyau de l’hôtellerie marocaine, aujourd’hui en proie à de graves difficultés financières.
La procédure vise précisément le bien immobilier regroupant le palace, une piscine et un jardin, le tout s’étalant sur un terrain d’une superficie de plus de 8 hectares. Le prix de départ a été fixé à 47,7 millions de dirhams.
La vente aura lieu au profit de Bank Of Africa (BMCE), un des principaux créanciers de la Gazelle d’or. L’établissement bancaire voudrait récupérer la somme de 27 millions de dirhams ; un montant que lui reconnaît un jugement rendu en janvier 2021 par le tribunal de commerce de Casablanca.
Initié en 2018, le litige autour de cette créance n’a, pourtant, pas encore été définitivement tranché. La gérante de l’hôtel, Ghita Bennis, conteste le bienfondé du montant en question, faisant valoir « la nullité des deux contrats de crédit » dont il résulte. Sa défense tente également de faire annuler l’hypothèque en lien avec l’emprunt.
" Je ne suis pas à l'origine de cet emprunt. Le crédit a été contracté à mon insu par la famille Adham au moment où nous étions en litige", nous confie Madame Bennis. Durant ce conflit qui a duré près de 6 ans, celle-ci avait été un temps écartée de l'entreprise, avant de reprendre ses droits suite à un revirement judiciaire.
Déboutée en première instance, la société la Gazelle d'or a interjeté appel début 2022 contre la créance BMCE. Ce recours est aujourd’hui à l’examen pour une audience prévue le 9 mai, soit la veille de la vente aux enchères.
D’ordinaire, l’appel court-circuite l’exécution du premier jugement et devait empêcher la BMCE de recouvrer sa créance en l’absence d’une décision définitive de la Cour d’appel. Sollicitée par Médias24, Ghita Bennis nous annonce d’ailleurs son intention de demander la suspension de la vente aux enchères.
La Gazelle d’or n’en est pas à sa première vente judiciaire. La société avait déjà fait l’objet d’une saisie en janvier 2021. Cette vente avait alors visé son fonds de commerce, proposé pour un prix de départ de 30 millions de dirhams. Finalement infructueuse, l’opération avait été initiée au profit de la Direction régionale des impôts à Taroudant, autre créancier de l’hôtel.
Comment la Gazelle d’or en est-elle arrivée là ? L’établissement fait les frais du long conflit qui oppose, depuis près d’une décennie, Ghita Bennis aux héritiers de son ex-associé, le cheikh Kamal Ibrahim Adham. Les deux parties se disputent la propriété du palace construit en 1950, autrefois connu pour avoir séduit et fidélisé le couple Chirac.
D'abord évincée par les juges, Ghita Bennis a pu reprendre ses droits sur l’hôtel à la suite d’un revirement favorable en 2018. Trop tard, puisqu’elle retrouvera un établissement surendetté et à l’abandon, résultat de l’arrêt d’activité provoqué par le litige et amplifié par la pandémie de Covid-19.
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