Agriculture : les pluies de mars vont profiter aux maraîchages et à l'élevage
Les pluies de mars vont surtout profiter aux cultures d'été, alléger de manière significative la pression sur l’élevage et, partant, favoriser la promotion des marchés des viandes rouges et du cheptel sur pied.
Agriculture : les pluies de mars vont profiter aux maraîchages et à l'élevage
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Abdelaziz Ghouibi
Le 5 avril 2022 à 20h35
Modifié 5 avril 2022 à 20h53Les pluies de mars vont surtout profiter aux cultures d'été, alléger de manière significative la pression sur l’élevage et, partant, favoriser la promotion des marchés des viandes rouges et du cheptel sur pied.
Après un mois de mars particulièrement pluvieux, des signes d’amélioration se profilent-ils pour le reste de la campagne agricole ? Pour le ministère de l’Agriculture, "cette pluviométrie a un impact immédiat sur les cultures, notamment les céréales". Et de préciser "qu'un million d'hectares de céréales peut connaître un rattrapage extrêmement important". Cette superficie représente un peu plus du quart des surfaces semées en céréales, selon les estimations revues et corrigées de la tutelle.
C’est possible, s’accordent certains chefs de file d’agriculteurs ainsi que des responsables de directions régionales de l’Agriculture, sondés par Médias24, surtout dans les zones qui ont été quelque peu épargnées par les méfaits de la sécheresse.
En revanche, ces mêmes sources ne partagent pas l’optimisme affiché par le ministère quant à "l'accélération du rythme d'installation des cultures de printemps", sous l’effet de la bonne pluviométrie enregistrée durant le mois de mars dernier. En effet, la période d’installation de ces cultures printanières, dont les légumineuses prédominent à hauteur de plus de 80%, correspond aux mois de janvier et février qui se sont révélés particulièrement secs.
Du coup, les superficies réservées aux légumineuses ont été sensiblement réduites dans l'ensemble des régions de production. En cause, le manque de visibilité résultant de l’absence de pluie, mais aussi la cherté des semences et de l’engrais azoté dont le prix a triplé ces deux dernières années. C'est pourquoi de nombreux agriculteurs s'interrogent sur le fondement de la réunion de lundi dernier, dédiée au "lancement des cultures printanières".
Il reste bien évidemment le maraîchage, des cultures à cycle court que les agriculteurs pratiquent dans des zones pluviales, avec des apports provenant de la nappe phréatique. Pomme de terre, oignon, carotte, navet, pastèque, melon, ainsi que d’autres cultures d’été devraient profiter des pluies du printemps.
Cela va alléger de manière significative la pression sur l’élevage et, partant, favoriser la promotion des marchés des viandes rouges et du cheptel sur pied. Les ventes de jeunes ovins et caprins enregistrent d'ores et déjà un redressement remarquable, en termes de demande et de prix, constate une source autorisée de l’Association nationale d’ovins et caprins (ANOC).
C’est en effet une période propice pour les engraisseurs qui s’approvisionnent en agneaux et chevreaux, en vue de les préparer à la fête du sacrifice d'ici un peu plus de trois mois.
Quoi qu’il en soit, les bienfaits de la pluviométrie l’emportent sur son absence, à commencer par le renflouement de la nappe phréatique et l’amélioration de la réserve des barrages.
Selon les données du ministère de l’Agriculture, le mois de mars a enregistré 60 mm, soit une hausse de 46% par rapport à la moyenne des trente dernières années (41 mm), et de 52% en comparaison avec la campagne précédente à la même date (39 mm). Alors que, sur l’année, le déficit hydrique avait atteint un niveau jamais connu depuis 1981 ; sans produire toutefois un effet significatif sur le cumul pluviométrique national.
Au 28 mars 2022, cet indicateur s’est situé à 145,3 mm, en forte baisse de 50% par rapport à la moyenne de trente ans (292,3 mm), et de 47% en comparaison avec la campagne 2020-2021.
La situation n’est pas réjouissante non plus en ce qui concerne les barrages. Au 4 avril, le taux moyen de remplissage s’établit à 33,5 % contre 51% à la même date de l’année dernière.
Certains grands barrages à usage agricole affichent des cotes alarmantes. C’est le cas du barrage Al Massira dont le taux de remplissage se situe à 7,3% de la réserve théorique. Al Hansali, Hassan 1er et Hassan II disposent également de retenues variant en 9% et 14,7%.
Mais le taux de remplissage de plusieurs barrages dépasse la moyenne nationale ; en particulier, les ouvrages situés dans la région du Gharb et au nord du pays.
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