Crise, inflation, retraite… Le décryptage de Khalid Cheddadi

ENTRETIEN. Le patron de la CIMR, investisseur de premier ordre et acteur chevronné de l’économie marocaine, nous parle des performances de son institution en 2021. Pour Médias24, il analyse la conjoncture et les défis auxquels sont confrontées les entreprises, et l'économie en général, en ces temps troublés.

Crise, inflation, retraite… Le décryptage de Khalid Cheddadi

Le 23 mars 2022 à 14h02

Modifié 23 mars 2022 à 17h15

ENTRETIEN. Le patron de la CIMR, investisseur de premier ordre et acteur chevronné de l’économie marocaine, nous parle des performances de son institution en 2021. Pour Médias24, il analyse la conjoncture et les défis auxquels sont confrontées les entreprises, et l'économie en général, en ces temps troublés.

Médias24 : La CIMR a pu traverser 2020, première année de pandémie, sans gros dégâts. Comment s’est passée 2021, la deuxième année de Covid ? La crise a-t-elle eu un impact sur votre activité (nombre de cotisants, rendement financier, changement des équilibres actuariels…) ?

Khalid Cheddadi : L’année 2021 a été une année de normalisation, bien que 2020 n’ait pas dégagé de mauvais résultats pour la CIMR. Les contributions reçues se sont élevées à 9 milliards de dirhams (MMDH), en progression de 6% par rapport à 2020, après une augmentation de 2% une année auparavant.

En 2021, 483 entreprises ont adhéré au régime de la CIMR, pour le compte de 5.200 affiliés ; ainsi que 7.700 adhérents individuels. Par ailleurs, 365 adhérents ont amélioré la couverture au profit de 5.381 salariés.

Ainsi, le nombre des actifs cotisants a progressé de 2,64%, taux supérieur à celui pris dans les hypothèses du bilan actuariel de 1,5%. La CIMR a servi 6,3 MMDH de prestations en 2021, en progression de 8.5%.

Les produits financiers nets se sont montés à 3,4 MMDH, en progression de 67% par rapport à 2020, et ont légèrement dépassé leur niveau de 2019, marquant ainsi un retour à la normale du marché financier. Le portefeuille financier s’est établi, en valeur comptable, à 84 MMDH, en progression de 13% par rapport à l’année précédente.

Le ratio des frais de gestion a été maintenu à un niveau très bas, de 1,38% par rapport aux produits techniques et de 0,15% par rapport aux réserves.

La pandémie n’a donc pas entamé la robustesse du régime de la CIMR, ni en 2020 ni en 2021. Il continue à surperformer largement tous les indicateurs de pérennité réglementaires.

- Vos résultats vont à contresens de la conjoncture économique. Comment avez-vous réussi à augmenter le nombre de cotisants, étant donné les difficultés des entreprises et la situation de l’emploi en 2021 ? 

- L’explication, à mon avis, c’est que les entreprises n’ont pas toutes souffert de la crise. Certaines s’en sont bien sorties, et d’autres en ont même profité. Ces entreprises ont donc maintenu une vision optimiste de l’évolution de leur business et de l’environnement économique.

Et puis, il y a peut-être une certaine responsabilité sociale qui se développe au Maroc, qui fait que les entreprises sont de plus en plus enclines à offrir à leurs salariés des couvertures sociales correctes.

- Même le nombre de nouveaux adhérents individuels interpelle… Comment expliquez-vous cette tendance à souscrire à une retraite complémentaire en ces temps de crise ?

- Là, il y a plusieurs éléments explicatifs. D’abord, la crise peut avoir un effet bénéfique sur les adhésions individuelles, parce qu’elle exacerbe le sentiment d’insécurité vis-à-vis de l’avenir, et les gens ont tendance à épargner un peu plus.

Deuxième aspect, nous-mêmes en interne, nous avons renforcé nos moyens commerciaux et marketing pour atteindre cette cible de population.

Et ce que l’on constate aussi, c’est qu’en 2022, la tendance s’accélère. Si, en 2021, on a réalisé 7.700 nouvelles adhésions individuelles, en 2022, on est sur une tendance de 10.000 adhésions, voire plus.

C’est d’ailleurs grâce à ces adhésions individuelles que nous avons pu afficher un taux de progression des actifs cotisants de près de 2,7%. Si l'on ne considère que les adhésions collectives faites par les entreprises au profit de leurs salariés, on serait plutôt autour d’une croissance de 1,60%.

- Comment s’explique cette progression exceptionnelle de 67% des produits financiers de la CIMR sur un marché boursier qui n’a réalisé que 18% de performance annuelle, et un marché de taux où les rendements sont historiquement bas ?

- C’est d’abord un effet de base relatif aux plus-values latentes que nous avons réalisées en 2021. Comme vous le savez, nous devons tous les ans réaliser à peu près 10% du stock des plus-values latentes, via des opérations d’aller-retour. En 2020, nous n’avons fait aucune opération pour réaliser ces plus-values. C’était une année difficile, on a fait l’impasse sur cela. Ce qui fait qu’en 2021, nous avons pu bénéficier de cette double réalisation des plus-values latentes de 2020 et de 2021, pour un montant de l’ordre de 1 milliard de dirhams.

Deuxième chose qui explique ce rendement, ce sont les reprises sur provision que nous avons effectuées en 2021. En 2020, nous avions constitué des provisions sur certaines valeurs, qui ont baissé en dessous de leur prix d’acquisition. Avec la progression du marché en 2021, nous avons fait des reprises sur ces provisions et constitué des provisions beaucoup plus faibles.

Maintenant, si on compare à 2019, on est sur une progression de l’ordre de 100 millions de dirhams, légèrement au-dessus, mais sans être significativement en forte évolution. C’est une sorte de retour à la normale qui s’est opérée…

- Nous sommes presque sortis de cette pandémie, avec un retour graduel à la vie normale. Quel bilan faites-vous de ces deux années de Covid ? Quelles leçons en tirez-vous ?

- Cette pandémie a provoqué une grande frayeur partout dans le monde, qui a suscité des réactions très fortes, que l’on peut qualifier maintenant d’excessives, avec le recul. Les conséquences économiques et sociales ont été lourdes, particulièrement dans les secteurs du tourisme, du transport ou encore de la restauration.

Les mesures prises par le gouvernement ont été de grande ampleur, que ce soit pour soutenir les personnes qui ont été privées de revenu, ou les entreprises qui ont connu des difficultés financières. Ces difficultés vont malheureusement se faire ressentir encore pendant quelque temps, car beaucoup de sociétés se sont retrouvées avec des dettes bancaires importantes, que leur exploitation courante aura du mal à supporter.

Comble de malchance, la reprise qui s’annonçait à la sortie de la pandémie, se trouve contrariée par la sécheresse exceptionnelle que connaît le Maroc cette année, et la guerre en Ukraine qui créé une très forte pression sur les prix des produits pétroliers et certains produits agricoles, avec une cascade de conséquences sur l’économie mondiale.

La solidarité dont ont fait preuve tous les Marocains, et l’organisation exemplaire de toutes les composantes de l’État dans la gestion de cette crise, sont un motif de fierté et un exemple de ce que peut faire le Maroc. Cela doit renforcer notre confiance dans nos capacités et nous pousser à relever tous les défis à venir.

- La CIMR a des investissements dans pratiquement tous les secteurs de l’économie marocaine. Quels sont, selon vous, les secteurs qui ont le plus souffert, ceux qui ont montré une certaine résilience et ceux qui ont 'profité' de la crise ?

- Dans notre portefeuille, le secteur qui a le plus souffert de la crise est incontestablement celui du tourisme. Les pertes qui ont été enregistrées sont abyssales, et nous allons nous heurter au « mur de trésorerie » quand il faudra rembourser les crédits accordés par les banques pour passer la crise. Une intervention en capital de l’État est absolument nécessaire pour permettre à ce secteur de se relever et de retrouver ses parts de marché.

Le secteur bancaire a joué son rôle durant cette crise et s’est porté au secours de l’économie. Il reste cependant dépendant de la capacité des entreprises à rembourser les crédits accordés.

Les autres secteurs ont plus ou moins bien résisté durant cette période, et ont retrouvé en 2021 un rythme quasi normal.

La situation est assez dramatique dans le secteur du tourisme.

- Vous êtes particulièrement exposé dans le secteur du tourisme, où vous êtes présent dans plusieurs grands projets. Ce secteur a été particulièrement touché par la crise, avec un arrêt quasi total de l'activité. Comment évaluez-vous la situation et quel a été l’impact sur le portefeuille de la CIMR ?

- La situation est assez dramatique dans le secteur du tourisme avec, selon des estimations sérieuses, près de 30% de la capacité qui ne sera pas en mesure de rouvrir. Les unités qui pourront redémarrer auront besoin d’engager rapidement des travaux de rénovation pour se remettre à niveau car, pendant la crise, les dépenses de maintenance ont été sévèrement réduites.

A ce propos, il faut saluer les mesures prises par le gouvernement, et le budget d’aide qui a été alloué dans ce sens.

L’enjeu pour le secteur est de retrouver ses parts de marché au sortir de la crise, voire de profiter de la situation pour les élargir. Or, aujourd’hui, les entreprises touristiques sont confrontées à un assèchement de leur trésorerie qui ne leur permet pas d’investir dans le développement. Il est donc impératif de trouver un mécanisme pour permettre aux entreprises valides de sauver les unités qui ne peuvent redémarrer.

- Face à la crise du Covid-19, les pouvoirs publics ont mis en place le Fonds Mohammed VI pour l’investissement stratégique afin de doter les entreprises de fonds propres ou quasi-fonds propres, et les aider à surmonter leur surendettement et à reconstituer leur capacité d’investissement. Comptez-vous participer à ce fonds ?

- Le démarrage effectif du Fonds Mohamed VI est attendu avec impatience par tous les opérateurs économiques. Pour le moment, nous n’avons aucune information sur son périmètre et ses modalités d’intervention. La CIMR jouera son rôle si on fait appel à elle, dans le cadre de sa politique d’investissement.

- A peine sortis de la pandémie, avec l'espoir de relancer l’économie, voilà que nous retombons dans une double crise : la sécheresse et la hausse fulgurante des matières premières. Si cette dernière a démarré avec la reprise post-Covid, elle s’est accélérée dans le contexte géopolitique mondial. Comment l’investisseur institutionnel, et l’observateur économique que vous êtes, qualifierait cette conjoncture ?

- L’effet ciseaux produit par la sècheresse et la guerre d’Ukraine est très lourd. Le risque est que les investissements publics en souffrent, devant la nécessité de protéger le pouvoir d’achat du citoyen. Il faut espérer que cette nouvelle crise ne durera pas longtemps...

- Cette hausse des prix des matières premières aura un impact direct sur le taux d’inflation au Maroc. Bank Al-Maghrib prévoit désormais un taux d’inflation de 4,7% pour 2022, du jamais vu depuis des décennies. Quel impact peut avoir l’inflation sur une institution comme la vôtre, qui gère l’épargne de milliers de personnes ?

- Les régimes de retraite gérés par répartition sont connus pour leur résilience devant l’inflation, ce qui n’est pas le cas de la capitalisation.

Je rappelle que, dans un régime de retraite géré en répartition, les contributions collectées durant une période sont destinées à payer les prestations de la même période. Quand il y a de l’inflation, celle-ci touche également les salaires et, par ricochet, les contributions collectées par le régime, qui dispose alors de plus de ressources et peut augmenter en conséquence les pensions de retraite, afin de protéger le pouvoir d’achat des retraités.

Sur un autre plan, notre portefeuille de placements est bien protégé, car il est composé majoritairement de valeurs qui s’apprécient avec l’inflation comme l’immobilier ou les actions…

- Le gouvernement compte mobiliser au moins 15 milliards de dirhams supplémentaires pour amortir le choc sur le pouvoir d’achat des ménages. Et ce, en recourant en partie aux financements innovants, cet instrument de monétisation des actifs de l’État lancé sous Benchaâboun. Pour l’instant, vous avez été exclu de toutes les opérations de financements innovants réalisées par l’Etat sur certains actifs (hôpitaux, universités, écoles…). Est-ce toujours le cas ?

- En 2021, nous avons participé à une large opération d’externalisation des actifs immobiliers de l’État, pour une part souscrite par la CIMR de 4,6 MMDH. Et nous sommes disposés à participer à d’autres opérations dans le cadre d’une diversification vers les infrastructures.

- Vous avez opté pour quels types d’actifs ?

- Pour le moment, nous avons réalisé des opérations sur des universités et des bâtiments administratifs. Mais nous comptons en rester là en ce qui concerne l’immobilier, en attendant de voir s’il n’y pas d’autres opportunités dans les infrastructures.

- Quel type d’infrastructures ?

- Autoroutes, ports, aéroports… Parce qu’il est possible que l’État poursuive cette politique de désengagement, en faveur du privé, pour les infrastructures qui sont matures sur le plan commercial.

- Certains critiquent le taux de rendement offert par l’État aux institutionnels, qui est de 5% à 6% sur ces opérations, le qualifiant d’exagéré par rapport au coût de financement sur le marché. Que répondez-vous à cela ?

- Je pense que c’est un deal équilibré. Les investisseurs prennent quand même un engagement sur le long terme, sur 30 ans. Et sur cette durée, les conditions de marché peuvent changer, puisqu’on fait la comparaison avec les bons du Trésor de 30 ans. Aujourd’hui, les rendements sont très bas en effet. Mais demain, si les obligations de 30 ans montent à 7% ou 8%, le taux de rendement offert sur ces financements innovants nous sera défavorable. Donc, c’est une approche protectrice et raisonnable pour les deux parties.La réforme systémique est urgente pour préparer le grand chantier de la généralisation de la couverture retraite, qui doit être construite sur une base solide.

- Le gouvernement a annoncé sa volonté de mener à terme la réforme du système des retraites, alors qu'elle traîne depuis longtemps. Quel regard portez-vous sur cette réforme systémique qui se prépare, et dont la CIMR sera partie prenante en tant que Caisse qui sert de régime complémentaire de retraite pour les salariés du privé ?

- Le projet de réforme préparé par le gouvernement est une véritable opportunité historique, qui profite d’une fenêtre démographique favorable qui ne se représentera plus si on la rate.

Ce projet, qui porte une réforme systémique touchant les secteurs public et privé, et qui vise l’unification des régimes de base, apporte des solutions à tous les problèmes posés par le système actuel.

On installe le modèle universel des systèmes de retraite ; on ne produit plus de déficit sur les droits futurs ; les dettes implicites sont résorbées progressivement ; les réserves ne sont jamais épuisées ; les droits acquis sont conservés dans tous les régimes ; les taux de remplacement actuels sont conservés, sinon améliorés dans le privé ; on jette les bases d’un régime de base unifié pour tous les Marocains ; on unifie la couverture retraite pour tous les salariés de l’État, fonctionnaires et non-fonctionnaires ; on sauve de l’indigence les salariés qui partaient sans pension dans le régime de la CNSS… Le tout sans perturber l’environnement économique et pour un très faible coût, sans impact sur l’économie.

Ce « miracle » est permis par l’effort de réforme déjà accompli par la CMR en 2016, l’augmentation de l’âge de retraite à 65 ans et l’opportunité de la fenêtre démographique du Maroc.

Par ailleurs, cette réforme systémique est urgente pour préparer le grand chantier de la généralisation de la couverture retraite, qui doit être construite sur une base solide.

- Une question que l’on pose à l’acteur économique chevronné que vous êtes : dans un contexte international et national de plus en plus incertain, comment entrevoyez-vous l’avenir ? Comment le Maroc (son économie, ses entreprises, sa société…) peut-il naviguer dans ces eaux troubles avec le minimum de dégâts ?

- Le Maroc est un pays stable qui a su inspirer le respect de par le monde. Il entretient d’excellentes relations avec les autres nations, et compte beaucoup d’amis en Afrique, en Europe, en Amérique et dans le monde arabe.

La société marocaine est en pleine mutation, avec une forte aspiration à s’accrocher à la locomotive du développement et à s’inscrire dans la modernité.

L’économie marocaine souffre encore de beaucoup de faiblesses, mais elle a des atouts incontestables : des entrepreneurs dynamiques, des cadres de grande valeur, un système financier robuste, des infrastructures physiques et technologiques appréciables, un dispositif réglementaire riche bien que perfectible…

De grandes opportunités s’offrent à notre pays, que ce soit dans la production des énergies renouvelables, l’hydrogène liquide, l’ouverture sur l’Afrique, le développement des produits et services à l’export, etc.

La réussite qui est à notre portée passe par la formation, la réduction des inégalités économiques, la généralisation des prestations sociales, la planification… Et toutes ces choses me semblent bien engagées.

- Dernière question un peu polémique pour clore cet entretien :  la dette privée. Les banquiers se sont plaints au wali de Bank Al-Maghrib sur la montée en force de ce type de financement direct, jugeant que ces opérations peuvent être porteuses de grands dangers, puisque le risque n’est pas 'pricé' de manière correcte par les institutionnels. Qu’en pensez-vous ?

- D’abord, il faut préciser que la dette privée au Maroc est assez limitée. Celle qui intéresse les institutionnels vise essentiellement des signatures de premier ordre, comme les bancaires, Al Mada, OCP…

Maintenant, il est vrai que ce marché de la dette privée n’est pas bien organisé. On devrait disposer normalement d'un système de notation des émetteurs, qui doit se faire tous les ans pour permettre aux bailleurs de fonds de hiérarchiser la qualité du papier.

Aujourd’hui, que vous preniez une petite société de financement ou une banque, la différence de spread n’est pas significative, parce qu'il n’y a pas ce système de notation justement. Dans ce sens, la critique des banques est tout à fait recevable et juste. Et moi-même j’avais milité pour que l’on puisse mettre en place un système de notation qui permette d’avoir plus de transparence sur la qualité du papier, et de tarifier le risque à son juste prix.

- Qui doit effectuer cette notation ?

- Une agence indépendante. Il suffit que tout le monde se mette d’accord sur cette approche. A ce moment-là, les institutionnels exigeraient pour toute opération la notation. Et l’émetteur aurait recours à cette agence de notation avant d’aller sur le marché.

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