Les répercussions économiques de la guerre en Ukraine pour l’Afrique et le Maroc (Policy Center)

Alors que l’économie mondiale est déjà aux prises avec la crise du Covid-19 et les tendances inflationnistes, le conflit russo-ukrainien risque de jeter de l’huile sur le feu. Le think tank Policy Center analyse les retombées économiques de cette guerre pour l’Afrique et le Maroc.

Les répercussions économiques de la guerre en Ukraine pour l’Afrique et le Maroc (Policy Center)

Le 2 mars 2022 à 15h54

Modifié 1 avril 2022 à 13h51

Alors que l’économie mondiale est déjà aux prises avec la crise du Covid-19 et les tendances inflationnistes, le conflit russo-ukrainien risque de jeter de l’huile sur le feu. Le think tank Policy Center analyse les retombées économiques de cette guerre pour l’Afrique et le Maroc.

L’invasion russe en Ukraine aura des retombées, et non des moindres, sur l’économie africaine et sur celle du Maroc, indique le think tank Policy Center dans une récente note d’analyse. "Mauvais timing" pour l’Afrique, qui se remet à peine de la crise du Covid-19 et des tendances inflationnistes mondiales.

 Une situation défavorable bien avant la guerre 

Les perspectives économiques de l’Afrique n’étaient déjà pas favorables avant l’invasion russe en Ukraine. L’Afrique demeure encore très exposée à la pandémie, et selon la Banque mondiale (2022), le revenu par habitant dans la plupart des pays africains restera inférieur aux niveaux pré-pandémiques, au moins jusqu’en 2023, explique le Policy Center.

L’inflation médiane, poursuit le think tank, a été annoncée à 5,1% en glissement annuel à la fin de l’année 2021. L’Afrique, notamment du Nord, est particulièrement touchée par les prix élevés des denrées alimentaires, alors même que celles-ci représentent près de 40% du budget des ménages dans de nombreux pays.

Les niveaux de pauvreté, mesurés à 1,90 dollar par jour, sont passés de 34% avant la pandémie à 39%, d’après les perspectives économiques en Afrique (2021).

Selon la classification de la Banque africaine de développement (BAD), les 43 pays africains importateurs d’énergie souffrent aussi indirectement des prix élevés du charbon, du gaz et du pétrole, car ils augmentent les coûts de production des engrais et des denrées alimentaires qui sont tous deux à forte intensité énergétique.

Un impact économique d’abord mondial

Même s’il est difficile de prévoir l’impact économique exact du conflit actuel, cette guerre nuira globalement à l’économie mondiale. Et pour cause, les belligérants sont des acteurs majeurs dans les secteurs mondiaux de l’énergie, de l’alimentation et des engrais.

La Russie joue un rôle central sur les marchés de l’énergie : ses exportations représentent respectivement environ 11% et 9% des importations mondiales de pétrole et de gaz. Elle représente également 5% des importations mondiales de céréales et 24% de celles de blé.

De plus, les exportations russes d’huile de tournesol sont également essentielles pour le marché mondial, car elles représentent 23% des importations universelles de ce produit. La Russie est par ailleurs le premier fournisseur au monde d’engrais et l’un des premiers fournisseurs de métaux, notamment de palladium, de nickel et d’aluminium.

L’Ukraine s’accapare quant à elle 6,7% des importations mondiales des huiles végétales et 6% des céréales.

Des retombées mitigées en Afrique

En Afrique, ce sont les pays exportateurs d’énergie qui tireront plutôt profit de la guerre actuelle, note le Policy Center. Sur les 54 pays que compte l’Afrique, 11 sont de grands exportateurs d’énergie et les autres sont des importateurs nets d’énergie ou en quasi-autosuffisance, explique le think tank.

L’Algérie, l’Angola et le Nigéria sont les trois grands pays qui exportent l’énergie, alors que l’Egypte et l’Afrique du Sud sont les deux pays les plus proches de l’auto-suffisance.

Ces Etats tireront d’importants bénéfices de la hausse des cours du pétrole et du gaz recensée ces dernières semaines, prévoit le Policy Center, bien qu’ils n’échapperont pas à la hausse des prix des denrées alimentaires. Leurs économies dépendent tout de même des importations mondiales des produits comestibles.

L'impact peut atteindre 1 à 2 points du PIB au Maroc

Sur le plan économique, le conflit russo-ukrainien se fera fortement sentir au Maroc, le royaume étant exportateur à la fois d’énergie et de denrées alimentaires.

Le Maroc est ainsi la plus grande économie africaine qui devra subir un choc négatif important suite à cette guerre, selon le Policy Center. Preuve à l’appui, ses importations de pétrole, de gaz et de charbon ont représenté 6,4% du PIB en 2019.

Le royaume est également un gros importateur de céréales. Le coût des céréales importées en tant que part du PIB s’élevait à 1,4% en 2019, mais en raison d’une mauvaise récolte attendue en 2022, les importations pourraient être deux fois plus importantes.

Cela signifie que l’effet combiné de la hausse des cours du pétrole et des céréales, s’il se maintient, pourrait coûter au Maroc entre 1% et 2% du revenu national cette année, conclut le Policy Center.

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