Stress hydrique : “Le Maroc est passé de la gestion de l'abondance à la gestion de la rareté” (My Driss Hasnaoui)

Intervenant dans le cadre d'un webinaire concernant le réchauffement climatique et le stress hydrique, Moulay Driss Hasnaoui, chargé de mission au ministère de l'Equipement et de l'eau, a donné un aperçu de la situation hydrique au Maroc, dans un contexte de sécheresse et de faibles retenues des barrages.

Stress hydrique : “Le Maroc est passé de la gestion de l'abondance à la gestion de la rareté” (My Driss Hasnaoui)

Le 22 février 2022 à 12h51

Modifié 22 février 2022 à 18h57

Intervenant dans le cadre d'un webinaire concernant le réchauffement climatique et le stress hydrique, Moulay Driss Hasnaoui, chargé de mission au ministère de l'Equipement et de l'eau, a donné un aperçu de la situation hydrique au Maroc, dans un contexte de sécheresse et de faibles retenues des barrages.

La chambre de commerce britannique pour le Maroc a organisé, jeudi 17 février 2022, un webinaire sur le thème « Réchauffement climatique et stress hydrique ». L’évènement a connu la participation d’une centaine de membres de la chambre, et celle de représentants du secteur public et d’entreprises privées.

Le webinaire a été l’occasion d’établir un état des lieux des ressources hydriques au Maroc, dans un contexte d’inquiétude quant au retard pluviométrique. C’est dans cette perspective que Moulay Driss Hasnaoui a énuméré les axes de la politique du gouvernement dans la gestion des ressources en eau, en revenant sur les principales étapes qui fondent cette politique à travers l’histoire, depuis le lancement de la politique des grands barrages en 1967 par Feu Hassan II.

Le potentiel de production d'eau au Maroc est de 22 milliards de m3, dont 18 milliards d'eau de surface et 4 milliards en eau souterraine. "Ce potentiel est très irrégulier, variant dans le temps et dans l'espace", a déclaré Driss Hasnaoui avant d'expliquer que l'apport annuel en eau au Maroc variait de 48 milliards de m3 lors d'une année très humide, à 5 milliards au cours d'une année très sèche.

Le Royaume a d'ailleurs mis en place un programme pour améliorer l'accès du monde rural à l'eau potable. "Le taux d'accès est passé de 14% en 1994 à 97% aujourd'hui", a indiqué la même source.

Le Maroc a entamé sa politique de construction de barrages pour l'irrigation d'un milliard d'hectares en 2000. "Un objectif qui a été atteint sans retard, grâce à un investissement soutenu et à la réalisation de deux à trois barrages par an." Il s'agit de la principale forme d'adaptation au changement climatique préconisée par le Royaume, avant même qu'il ne devienne un sujet d'actualité reconnu au sein de la communauté internationale.

En revanche, My Driss Hasnaoui a souligné que, malgré les efforts de l’Etat qui ont permis réduire les effets des sécheresses, la disponibilité de l’eau au Maroc connaissait une décroissance depuis un demi-siècle. « Le Maroc est passé de la gestion de l'abondance à la gestion de la rareté », a-t-il alerté.

Le développement des ressources en eau se heurte à plusieurs défis, en particulier ceux de l'évolution démographique, l'impact du changement climatique et des phénomènes extrêmes.

Pendant les années 1960, la disponibilité en eau dépassait les 2.000 m3 par habitant ; elle n'atteint aujourd'hui que 620 m3 par habitant.

"Les précipitations vont connaître des réductions de 10% à 30%, selon les régions ; la baisse des écoulements est amplifiée et se situe entre 20% et 40%", a-t-il précisé.

En parallèle, la même source a annoncé que la situation différait d'une région à l'autre, grâce à la différence climatique entre les zones, ce qui permet une atténuation du stress hydrique dans certains périmètres du territoire. Concernant les inondations, 1.032 points noirs ont été recensés.

Pour faire face aux problèmes liés au stress hydrique, le Plan national de l’eau (PNE) a prévu de recourir à de nouvelles méthodes durables d’approvisionnement en eau, telles que l’épuration des eaux usées et le dessalement de l’eau de mer. My Driss Hasnaoui a indiqué que les études pour la mise en œuvre du PNE enregistrent des avancées.

Il a cité, à titre d'exemple, le lancement de l'appel à manifestation d'intérêt pour la station de dessalement d’eau de mer du Grand Casablanca qui sera annoncé en février 2022. "Un programme d'urgence de 3 milliards de DH a été lancé pour répondre à la problématique actuelle liée à la rareté des ressources hydriques dans les zones touchées par la sécheresse", a-t-il indiqué.

L'année 2020 a été marquée par la mise en place du programme prioritaire d'alimentation en eau potable et d'irrigation 2020-2027 pour sécuriser l'alimentation en eau potable et d'irrigation, pour un montant estimé à 115 MMDH. Ce programme concrétise la première étape de la mise en œuvre du plan national de l'eau 2050, a souligné My Driss Hasnaoui. En cours de finalisation par le ministère de l'Equipement et de l'eau, il vise à développer les cinq piliers suivants :

- le développement de l'offre en eau à hauteur de 60 MMDH pour la mobilisation des ressources par les barrages, mais aussi pour le dessalement d'eau de mer ;
- 25 MMDH pour le renforcement de l'efficience des réseaux d'eau potable et la conversion des systèmes d'irrigation ;
- 2,34 MMDH pour la réutilisation des eaux usées ;
- le renforcement de l'approvisionnement du monde rural en eau potable pour un montant de 27 MMDH ;
- lee renforcement des aspects de communication et sensibilisation pour 58 MDH.

D'autre part, le Plan national de l'eau vise à augmenter la capacité de stockage des barrages à 25 milliards de m3 en 2027 et à plus de 32 milliards en 2050.

De son côté, le dessalement de l'eau va atteindre 1 milliard de m3 par an. "L'économie de l'eau en irrigation et eau potable va nous faire gagner 2,2 milliards de m3", a-t-il conclu.

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