La hausse des taux obligataires se poursuit, une accalmie est anticipée
Les rendements obligataires continuent d’augmenter, d’après le dernier point hebdomadaire d’Attijari Global Research (AGR), portant sur la période allant du 16 au 23 juillet 2021.
Au terme de la dernière séance d’adjudication, le Trésor a souscrit un montant de 3,6 milliards de DH. Attijari souligne que la demande demeure faible pour la deuxième séance consécutive, soit de 4,5 milliards de DH. « Une tendance qui reflète principalement la pression sur la liquidité durant cette période estivale et de l’Aid Al-Adha. Par conséquent, le taux de satisfaction de la séance ressort à 79%, l’un des plus élevés de l’année 2021 », souligne AGR.
« Dans ce sillage, la hausse des taux se poursuit cette semaine impactant sur la tranche de maturité CMT de la courbe primaire », continue la société de recherche.
Selon la même source, le taux de rendement de la maturité 13 semaines avance de 7 PBS et ceux des maturités 52 semaines et 2ans s’apprécient de 2 PBS et 3 PBS respectivement.
Le reste de la courbe primaire demeure stable en comparaison avec la semaine dernière.
« Ainsi et au terme de cette dernière séance d’adjudication du mois de juillet, le montant cumulé des levées du Trésor ressort à 11,1 milliards de DH. Ce dernier dépasse de 9% le besoin mensuel annoncé du Trésor de 10,3 milliards de DH », souligne les analystes.
« Néanmoins, nous restons convaincus du caractère ponctuel de cette hausse des taux et nous anticipons une accalmie durant le mois d’août 2021 », anticipe AGR.
Quasi-stabilisation des taux d’ici la fin d’année
Dans sa récente note de recherche, CDG Capital Insight anticipe une stabilisation des taux BDT à des niveaux bas d’ici la fin de cette année. « Malgré les besoins importants de financement du Trésor public, les niveaux actuels des taux BDT devraient rester globalement bas d’ici fin 2021, sous l’hypothèse d’une stabilité du cadre monétaire, et devraient permettre au marché action de maintenir son attractivité vis-à-vis des investisseurs », expliquent les analystes.
Et d’expliquer : « les finances publiques ont été mises à rude épreuve sous l’effet la crise covid19 avec un quasi doublement du déficit public, lequel est passé en valeur nominale à 81,2 milliards de DH en 2020 contre 47 milliards de DH enregistré une année auparavant. Toutefois, et compte tenu des circonstances particulières de la crise sanitaire exigeant d’une part, de maintenir un niveau de réserve de change confortable et d’autre part, d’éviter un effet d’éviction au détriment du secteur privé, le financement du déficit public en 2020 a été couvert par des ressources extérieures à hauteur de 63% contre seulement 37% en 2019 ».
« Ce fort recours aux ressources externes, comme en témoigne les deux sorties du Trésor public à l’international en 2020 de 1 milliard d’euros (septembre) et 3 milliards de dollars (décembre), a atténué l’impact de la hausse importante du besoin du Trésor sur le marché local, favorisant ainsi, une baisse de la courbe des taux, qui a été appuyée significativement par les deux révisions à la baisse du taux directeur de 75 Pbs ».
Ainsi, le besoin de financement du Trésor devrait rester stable d’ici la fin de cette année.
« Pour l’année 2021, malgré les efforts considérables des pouvoirs publics visant une restauration des équilibres de finances publiques, le déficit public devrait rester important, et ce compte tenu de la lenteur du redressement des recettes fiscales face à la hausse continue des dépenses aussi bien ordinaires que d’investissement. Ainsi, tenant compte de l’importance des tombées en bons du Trésor, le besoin de financement devrait rester quasi-similaire à celui de l’année écoulée ».
Le marché monétaire est en phase d’équilibre
Dans son point hebdomadaire, AGR indique que le marché monétaire a pu retrouver son souffle.
« Durant cette semaine écourtée à l’occasion de l’Aid Al Adha, le marché monétaire retrouve légèrement son souffle. Après avoir atteint un pic de 1,54% la semaine dernière, les taux MONIA retrouvent leur équilibre et s’échangent autour de 1,42% cette semaine », indqiue la société.
Cette situation s'explique par l’interventionnisme accru de la banque centrale. « L’institution (Bank Al-Maghrib, ndlr) avait relevé de plus de 40 MMDH ses injections de liquidité à travers les avances à 7 jours, son principal instrument de politique monétaire pour réguler la liquidité bancaire durant cette période marquée par une Demande très importante en cash ».
« Dans ces conditions, l’équilibre des taux interbancaires est resté imperturbable, en parfaite harmonie avec le taux directeur fixé à 1,50% ».
AGR reste confiante par rapport à une évolution favorable des conditions de liquidité sur le marché monétaire.
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