Taux directeur : un statu quo en juin est anticipé
Le taux directeur devrait rester inchangé lors du prochain Conseil de Bank Al-Maghrib, prévu le 22 juin 2021, d’après une source du marché.
Le deuxième Conseil de Bank Al-Maghrib de l’année 2021 est prévu le 22 juin. En attendant, LeBoursier a contacté un gestionnaire de fonds spécialisé dans les placements taux afin de voir les anticipations du marché par rapport à l’évolution du taux directeur.
« Lors de ce prochain Conseil de la banque centrale, nous tablons sur un statu quo », répond d’emblée notre source.
Rappelons que la Banque centrale a baissé à deux reprises le taux directeur en 2020, afin de contrer les effets de la crise du Covid-19. Le taux a été réduit de 25 points de base, mardi 17 mars, à 2%. La deuxième baisse a eu lieu mardi 16 juin. Le Conseil de BAM avait décidé de réduire de 50 points de base le taux directeur qui est passé à 1,5%.
Et d’expliquer : « On est dans un contexte macroéconomique marqué par une reprise de la croissance, on est à plus 5% maintenant, grâce notamment à la bonne compagne agricole. On est donc sur une année économiquement bonne. Côté inflation, elle connaît une timide hausse, surtout l’inflation importée à cause des matières premières mais on reste sur des niveaux très soutenables ».
C’est pour dire, qu’en ce moment, « il n’y a pas d’éléments plaidants en faveur d’un changement du taux », estime-t-il.
En revanche, « il y a un élément qui pourrait éventuellement faire réfléchir certains observateurs de la sphère économique : l’évolution du crédit. Si on regarde les chiffres à fin avril, ils ne sont pas complétement satisfaisants. Le crédit a du mal à redémarrer. L’évolution du crédit suit une trajectoire légèrement baissière, surtout sur la partie Consommation et Investissement, c’est-à-dire les crédits des biens d’équipement et les crédits à la consommation, qui sont des composantes très primordiales dans le sens où ça impacte l’économie », souligne notre interlocuteur.
A rappeler que les dernières statistiques monétaires de Bank Al Maghrib à fin avril 2021 montrent en effet une stagnation du crédit bancaire par rapport au mois précédent.
L’encours des crédits s’est élevé à 948,4 milliards de dirhams, en baisse de 377 millions de dirhams par rapport au mois précédent.
« Une action de politique monétaire pourrait éventuellement relancer le crédit. C’est à débattre. Mais, la transmission de la politique monétaire vers la sphère économique réelle est défaillante en quelque sorte. Ainsi, une nouvelle baisse du taux ne fera pas vraiment une différence », pense-t-il.
Donc, pour la problématique du crédit, il faut agir sur un autre mécanisme, en dehors du taux directeur.
« De plus, la Banque centrale a fait des efforts considérables avec trois baisses du taux et la libération de la réserve obligatoire. S’ajoute à cela l’injection de liquidité à hauteur de 100% chaque semaine. Bank Al-Maghrib a bien réagi. Il faut laisser l’économie se rétablir petit-à-petit », conclut-il.
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