Réouverture des frontières : Les premières réflexions du comité scientifique

Après les récentes mesures d’allègement des restrictions, des questions se posent quant à la réouverture des frontières aux touristes mais, surtout aux MRE. La volonté est là, les hôteliers se disent bien préparés, mais l’aspect technique de cette ouverture est encore à l’étude. Voici les premières réflexions du Comité scientifique.

Réouverture des frontières : Les premières réflexions du comité scientifique

Le 2 juin 2021 à 14h50

Modifié 2 juin 2021 à 15h24

Après les récentes mesures d’allègement des restrictions, des questions se posent quant à la réouverture des frontières aux touristes mais, surtout aux MRE. La volonté est là, les hôteliers se disent bien préparés, mais l’aspect technique de cette ouverture est encore à l’étude. Voici les premières réflexions du Comité scientifique.

La saison estivale démarre bientôt et l’opération Marhaba démarre habituellement le 5 juin de chaque année. Aucune décision officielle sur la réouverture des frontières n’a encore été annoncée à l’heure de la mise en ligne de cet article. Les frontières sont encore verrouillées avec 54 pays, pour des raisons sanitaires.

Une réouverture avec un cadrage strict

Le Comité scientifique est favorable à une réouverture des frontières, mais avec un cadrage strict, qui prend en compte de nombreux paramètres. En effet, il s'agit d'une grande opération, qui nécessite la mise en place d’un schéma bien ficelé.

Selon nos informations, de nombreuses options sont à l’étude, mais la décision finale revient au gouvernement, qui maîtrise l’aspect technique des choses, notamment le ministère des Affaires étrangères, celui du Transport, le ministère de la Santé, l'Intérieur, ainsi que les pays de provenance et de transit. « La décision relative à la réouverture des frontières dépendra dans un premier temps de la situation sanitaire du pays, jusque-là stable », nous confie une source autorisée. « Celle-ci est réévaluée chaque semaine, ainsi que celle des pays étrangers ». Par ailleurs, « les accords relatifs à la liberté de circuler entre les pays se prennent entre pays et Etats ».

Les acteurs du secteur touristique s’attendent, pour leur part, à une décision à partir du jeudi 10 juin, date de renouvellement de l’état d’urgence sanitaire et qui coïncide avec la réunion du Conseil de gouvernement.

Les premières réflexions à l'étude

Les premières réflexions, encore en discussion, portent, d’après nos informations, sur le niveau de risque des pays de provenance, le pass vaccinal, la quarantaine, et les tests PCR.

En cas de réouverture des frontières, les mesures à mettre en place dépendront essentiellement du pays de provenance. Ceux-ci devraient être regroupés en deux catégories : des pays situés en zone verte sur le plan épidémiologique, dont la situation sanitaire est similaire à celle du Maroc, et des pays situés en zone rouge, tels que l’Inde, où ceux marqués par l’apparition de nouveaux variants.

Pour les touristes ou MRE arrivant de la zone verte, la quarantaine ne devrait pas, à priori, être obligatoire. La présentation d’un pass vaccinal serait nécessaire, ainsi qu’un test PCR négatif de 48h. Un examen à l’entrée du territoire est encore à l’étude, d’autant plus qu’une personne vaccinée peut être porteuse du virus. « On pourrait bien mettre en place des tests rapides à l’entrée des aéroports et des ports, mais si on a par exemple 5 avions qui arrivent en même temps, la réalisation de ces tests est, techniquement, impossible ». Sur ce point se posent encore les questions relatives à la capacité de testing du Royaume, ainsi que les moyens matériels, humains et logistiques nécessaires pour maîtriser l’opération.

Pour ceux arrivant des zones rouges, une quarantaine d’une dizaine de jours devrait être exigée, comme c’est le cas dans plusieurs pays étrangers. L’entrée au Maroc serait également conditionnée par un test PCR négatif de 48h, et un pass vaccinal. Sur ce volet aussi, l’aspect technique pose problème. Actuellement 6 hôtels à Casablanca sont dédiés à la quarantaine, dans le cadre du retour des Marocains bloqués à l’étranger. Ce nombre devrait être revu à la hausse. Par ailleurs, le séjour dans ces hôtels sera-t-il à la charge des touristes ou des autorités marocaines ? Les touristes, qui viennent généralement pour une semaine voire quinze jours, accepteront-ils de rester enfermés durant une dizaine de jours dans une chambre d’hôtel ?

La quarantaine pose donc un problème pratique. Scientifiquement elle se justifie, mais s’avère lourde d’un point de vue organisationnel.

Ces réflexions sont discutées depuis un certain moment. L’aspect technique des choses n’est pas encore bien ficelé, notamment la définition du niveau de risque pour les différents pays (pour les classer en zones rouge et verte), l’identification du pass vaccinal qui sera accepté, la logistique à dérouler, au niveau des aéroports et des ports marocains et les moyens humains et matériels à mettre en place....

Le personnel hôtelier devrait se faire vacciner

D’après une source du Comité scientifique, plusieurs facteurs favorisent la réouverture des frontières, dont le principal est l’avancement de la campagne de vaccination au Maroc. Plus de 27% de la population ciblée ont actuellement été vaccinés.

Le Maroc a aussi réussi sa première étape vaccinale en protégeant les personnes âgées de plus de 60 ans et celles vulnérables, qu’on ne retrouve plus dans les soins intensifs. Les décès sont également en baisse. Notre source appelle d'ailleurs les quelques personnes de ces deux catégories, qui ont échappé à la vaccination, à se faire vacciner.

Autre élément important: les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont réussi à éviter la propagation des nouveaux variants, notamment grâce au verrouillage des frontières et du suivi des cas contacts.

En préparation à la période estivale, "le Royaume devrait entamer la vaccination de la population âgée de 30 ans et plus, pour pouvoir à nouveau promouvoir le tourisme".

Mohamed Saouti, président de l’Association de l’industrie hôtelière de Casablanca-Settat confirme. Il estime même qu’il faut atteindre la population à partir de 19 ans. « Le personnel hôtelier ne se compose pas seulement des gens âgés de 40 ans et plus. Nous avons des personnes âgées de 19 ans, 20 ans et 22 ans dans les hôtels. Si celles-ci seront appelées à être en service à l’arrivée des touristes, elles doivent être protégées ».

Un confinement strict au niveau des hôtels de quarantaine

Depuis le 8 mai dernier, les Marocains bloqués à l’étranger sont autorisés à rentrer au Maroc, sous des conditions strictes, notamment une quarantaine de 10 jours au niveau de six hôtels désignés à cet effet à Casablanca, à leurs propres frais. La présentation d’une quittance de paiement dans l’une de ces structures, ainsi qu'un test PCR négatif de 48h  et l'autorisation de sortie du territoire national marocain délivrée par le ministère de l’Intérieur, doivent être présentés à l’enregistrement pour le vol.

M. Saouti nous confie que « cette opération a démarré par le biais du ministère de l’Intérieur, qui voulait que les Marocains résidant au Maroc, partis à l’étranger munis d’une autorisation spéciale, et restés bloqués, suite à la fermeture des frontières, soient rapatriés ».

« L’intérieur en a informé la Wilaya de Casablanca pour sélectionner 5 à 6 hôtels entre 3 et 4 étoiles, afin d'héberger ces personnes, qui devaient se prendre en charge elles-mêmes ».

Six hôtels ont été choisis "en pension complète", avec une priorisation de ceux proches de l’aéroport de Casablanca.

Les autorités leur donnent ainsi le choix entre les six hôtels. Une fois porté sur l’un d’eux, « le client doit entrer en contact avec l’hôtel en question, payer son séjour directement, ou via booking ». Le justificatif de paiement est obligatoire pour retourner au Maroc, « pour que les autorités s’assurent que ces personnes effectueront bien leur confinement à l’hôtel », avant de rentrer chez eux.

« A leur arrivée à l’aéroport de Casablanca, ces Marocains sont attendus par les autorités locales, et escortés aux hôtels où ils seront logés » durant une dizaine de jours.  "Ils ne peuvent ni sortir de leur chambre, ni de l’hôtel ». L'opération se poursuit toujours, avec les mêmes conditions. 

Il s’agit probablement de la même procédure qui sera exigée aux touristes arrivant des pays situés en zone rouge.

Les hôteliers bien préparés à la saison estivale

Les acteurs du secteur qui agonise, attendent impatiemment l’ouverture des frontières, d’autant plus que le tourisme interne ne représente que 30% de leur activité. « Le secteur ne pourra se relever que lorsque l’aérien sera débloqué. On ne parle pas seulement des vols spéciaux, mais des vols réguliers », conclut notre source.

Différentes sources sondées par nos soins se disent préparées à recevoir les touristes étrangers. « Tous les hôtels sont conformes au référentiel mis en place par le ministère du Tourisme pour recevoir la clientèle », nous confie un représentant de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière.

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