CDG Capital Insight livre ses prévisions macroéconomiques pour l'année 2021
Ahmed Zhani, économiste en recherche macroéconomique et taux à CDG Capital, a dévoilé les résultats attendus du pacte national pour la relance, les prévisions d’évolution des équilibres macroéconomiques et des compartiments taux.
Les perspectives de l’évolution des équilibres macroéconomiques et des compartiments taux ont été dévoilées par Ahmed Zhani, économiste au sein de CDG Capital Insight, ce mardi 4 mai, dans le cadre des webinaires organisés par la Bourse de Casablanca et l'Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB) du cycle « Saison de publication des résultats : Bilan et opportunités d'investissement ».
A cette occasion, Ahmed Zhani a fait une lecture des résultats attendus du pacte national pour la relance économique et l’emploi de 120 milliards de DH.
« En termes de croissance, l’impact devrait être modéré sur le court terme vu que c’est le stimulus monétaire qui est prépondérant. Quand on voit l’évolution des crédits, elle est plus orientée vers le financement des besoins de trésorerie que vers l’investissement. C’est comme si ces injections devraient servir dans un premier temps à maintenir le tissu productif en vie et à injecter les fonds nécessaires pour garder les entreprises opérationnelles avant d’alimenter l’investissement », prévoit-il.
En termes d’inflation, « l’impact sur le court terme devrait être trop faible suite au ralentissement de la demande et la prédominance de l’alimentation dans le panier de la ménagère. Et on est en train de vivre une bonne année agricole dans un sens qui devrait impacter à la baisse cette composante alimentaire à court terme », continue-t-il.
Par contre, sur le moyen terme, « la transmission de la baisse du taux directeur vers les taux débiteurs ainsi que les injections massives de la liquidité devrait générer un renchérissement des prix de certaines catégories de produits notamment l’immobilier », ajoute-t-il.
En ce qui concerne l’équilibre extérieur, « on est un pays qui est très consommateur des produits importés avec un taux de pénétration trop élevé. On s’attend donc à ce qu’une partie de ces injections se fasse hors frontières. Nous estimons cette sortie à 50 milliards de DH ».
S’agissant des finances publiques, « l’apport de 20 milliards de DH à ce fonds stratégique d’investissement a fortement impacté l’équilibre des finances publiques. C’est l’équivalent de 50% de la hausse du déficit enregistré en 2020 », continue-t-il.
Les potentiels risques du pacte national de la relance économique
Ahmed Zhani trouve que ce pacte pourrait avoir 3 potentiels risques. Il s’agit de :
> Le développement du secteur informel et la hausse de la circulation fiduciaire ;
> La hausse des importations compte tenu du taux de pénétration des importations ;
> La volonté de distribuer des crédits et d’assouplir les règles prudentielles pourrait générer une hausse des créances en souffrance.
Perspectives d’évolution économique en 2021
En 2021, deux éléments devraient alimenter la reprise economique : le bon déroulement de la saison agricole et un effet de base.
« La croissance en 2021 sera plus dopée par l’effet de base. On devrait après assister à un ralentissement de cette croissance après le lissement de cet effet de base», estime l’économiste de CDG Capital.
Globalement, « on s’attend à une reprise de la demande des ménages et à une reprise des investissements boostée par l’investissement public », prévoit-il.
Le niveau de l’inflation devrait rester stable. « Le taux de l’inflation ne devrait pas augmenter significativement au cours des deux prochaines années vu que la demande des ménages a été fortement affaiblie par la crise du Covid et avec la hausse du chômage qui a atteint à fin mars 12,5% contre 9% avant la crise », indique-t-il.
Le déficit du compte courant devrait connaître un creusement important en 2021. Cela s’explique par le fait que « les recettes touristes continueront de baisser avant de connaître une correction en 2022 ».
Le besoin de financement du Trésor devrait rester élevé
CDG Capital table sur un cadre monétaire stable avec un taux directeur inchangé.
Les besoins de financement du Trésor devraient rester à un niveau quasi-similaire à celui de 2020. « On le constate à travers les levées enregistrées au cours du 1er trimestre. Les besoins du Trésor devraient rester relativement élevés », a souligné Ahmed Zhani.
En face, la demande des investisseurs reste importante.
Tenant compte de ces éléments, « la courbe des taux devrait rester quasi stable en 2021 avec de légères variations en fonction de l’évolution du besoin de Trésor et du besoin d’implémentation des opérateurs », a-t-il anticipé.
En ce qui concerne l’emprunt national prévu pour 2021, Ahmed Zhani estime que « cette opération devrait générer une recette d’environ 5 milliards de DH. C’est l’équivalent de deux levées sur le marché local. En cas de réussite de cette levée à des taux qui sont intéressants pour le Trésor, l’impact sera positif. Le Trésor devrait exploiter cette nouvelle niche pour compléter sa panoplie des sources de financement. L’impact sur le marché des taux dépendra de la réussite de cette levée », a-t-il souligné.
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