Cette décision, confirmée par un communiqué du ministère de la Santé publié dans la soirée (voir plus bas), est prise sur la base du rapport de la commission technique de pharmacovigilance qui a également tenu sa réunion ce mercredi 17 mars, plus tôt dans la journée. 

En plus du staff et des experts de la commission, cette dernière a réuni 16 experts indépendants. Des neurologues, cardiologues, internistes, ... de toutes les régions du Maroc représentant à la fois la médecine civile et militaire se sont penchés sur les cas de thrombose notifiés au Maroc. 

"On a discuté l'ensemble des cas et analysé le dossier de chacun d'entre eux. Tous les experts ont écarté l'implication du vaccin ", nous confie une source de la commission de pharmacovigilance. 

Donc après l'exclusion, hier, du lien entre le vaccin et trois des cas notifiés, le dernier cas qui restait à l'étude est également mis hors champ d'implication du vaccin. 

Les experts de la commission technique de pharmacovigilance s'accordent à dire que l'accident thromboembolique est une pathologie fréquente au Maroc. "Elle a une incidence de 1,5 cas pour 1.000 personnes", nous explique-t-on. Si on rapporte les cas notifiés à la population vaccinée, l'incidence est de moins d'un cas pour un million de personnes. 

En plus, les personnes concernées par ces accidents thromboemboliques ont des profils à risques. "Ce sont des personnes âgées ayant des comorbidités comme le diabète ou l'hypertension", nous explique-t-on. 

Pour rappel, le comité national de vaccination ainsi que le centre national de pharmacovigilance ont également émis des avis recommandant le maintien du vaccin AstraZeneca. 

L'avis des instances sanitaires nationales converge avec celui de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Agence européenne des médicaments (EMA). L'OMS, dont des experts se penchaient mardi 16 mars sur le sujet, tout comme l'EMA, ont recommandé de continuer à administrer le vaccin AstraZeneca. 

Voici le texte du communiqué : 

"La Commission Consultative Nationale de Pharmacovigilance s'est réunie le mercredi 17 mars 2021 au siège de la Direction du Médicament et de la Pharmacie pour étudier et évaluer les effets secondaires concernant les troubles de coagulation et les évènements thromboemboliques chez les bénéficiaires du vaccin AstraZeneca utilisé pour développer l'immunité contre le virus Covid-19. Les membres du comité ont confirmé à l'unanimité que les bénéfices du vaccin AstraZeneca l'emportent sur les risques et qu'il n'y a pas de lien direct entre ces effets secondaires et l'utilisation du vaccin AstraZeneca. Ils recommandent de continuer à utiliser ledit vaccin dans les campagnes de vaccination à l'échelle nationale.

Le Ministère de la Santé souligne qu'il surveille en permanence la sécurité du vaccin contre le coronavirus disponible dans le Royaume en suivant et en analysant les cas d'effets secondaires et les évidences scientifiques et les données disponibles à ce sujet au niveau national et international en coordination avec les autorités sanitaires et réglementaires. Le Ministère de la Santé exhorte tous les concitoyens et praticiens de la santé à informer le Centre National de Pharmacovigilance, via le portail en ligne désigné à cet effet, des effets secondaires des vaccins contre le coronavirus : https://www.liqahcorona.ma/fr/evenements_indesirables

Le Ministère de la Santé affirme qu'à ce jour, aucun décès n'a été enregistré parmi les bénéficiaires du vaccin AstraZeneca à la suite de complications liées aux effets secondaires du vaccin. La protection de la santé de tous les concitoyens est l'une de ses priorités et aucun effort ne sera épargné. Toutes nouvelles données concernant les vaccins et leur sécurité d’emploi seront annoncées via leurs canaux officiels".

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