Ce démarrage a été rendu possible par l'arrivage de 2 millions de doses du vaccin AstraZeneca vendredi 22 janvier à partir de l'Inde. Le fabricant SII (Serum Institue of India) devrait fournir dans un premier temps, 22 millions de doses au Maroc et au Brésil, selon des médias indiens. Aucune indication n'est fournie quant au planning de livraison. Le Maroc a commandé 26 millions de doses auprès du SII.

La deuxième livraison de vaccins au Maroc concerne le vaccin Sinopharm (de Pékin) annoncée pour le mercredi 27 janvier. Le royaume a commandé 40 millions de doses auprès du fabricant chinois. Aucune indication n'est non plus donnée sur le planning des livraisons.

Cette absence de visibilité quant aux arrivages rend la planification plus complexe et incertaine. Le Maroc voulait boucler sa campagne en trois mois. Encore faudrait-il recevoir les cargaisons au bon rythme.

Pour chaque vaccination administrée, il faut garder de côté une deuxième dose à délivrer 21 jours (Sinopharm) ou 28 jours (AstraZeneca) plus tard. Car si la deuxième n'est pas disponible à temps, la première aura été gaspillée pour rien.

C'est peut-être la raison pour laquelle le communiqué officiel marocain publié vendredi en fin de journée, évoque une progressivité: "la campagne va cibler graduellement les catégories concernées, particulièrement les personnes vulnérables au virus et ses complications".

L'arrivée du premier vaccin; l'annonce de la date du second arrivage; ainsi que la confirmation officielle du lancement de la campagne la semaine prochaine ont provoqué un soulagement perceptible au sein de la population. Jusqu'à présent, seuls les pays riches ont eu droit au précieux vaccin, accroissant encore plus les inégalités Nord-Sud.

Comme le souligne Reuters dans une dépêche datée de Rabat, le Maroc devient ainsi "le premier pays africain à recevoir une cargaison suffisamment importante pour commencer à déployer un programme national de vaccination gratuite".

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, cité par Reuters, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décrit l'accès inégal des pays pauvres aux vaccins COVID-19 comme un «échec moral catastrophique».