Tourisme : l'activité ne retrouvera son niveau de 2019 qu'en 2023 (Opérateurs)

La récente aggravation de la situation sanitaire en Europe a enterré tout espoir de reprise rapide de l’activité touristique. Selon deux opérateurs public et privé, le redémarrage, qui n'aura pas lieu avant l’été, devrait s’étendre au moins sur deux ans pour revenir aux chiffres de 2019.

Tourisme : l'activité ne retrouvera son niveau de 2019 qu'en 2023 (Opérateurs)

Le 20 janvier 2021 à 17h30

Modifié 10 avril 2021 à 23h14

La récente aggravation de la situation sanitaire en Europe a enterré tout espoir de reprise rapide de l’activité touristique. Selon deux opérateurs public et privé, le redémarrage, qui n'aura pas lieu avant l’été, devrait s’étendre au moins sur deux ans pour revenir aux chiffres de 2019.

Avec le durcissement des conditions imposées aux voyageurs européens en raison de l’apparition d’une nouvelle souche du Coronavirus, le Maroc ne reçoit presque plus de touristes étrangers sur son territoire et malgré l'optimisme suscité par la campagne de vaccination qui a démarré dans ses principaux marchés émetteurs, la situation sanitaire obère tout espoir de reprise à court-terme.

Interrogés par Médias24, deux professionnels avancent que le début tant espéré et sans cesse reporté de la relance n'aura pas lieu avant l'été 2021 et devra durer deux ans avant que le secteur ne retrouve le niveau d’activité prévalant avant la crise.

Le léger frémissement de décembre n'est plus

C’est le cas d’une source proche du ministère du Tourisme qui reconnait que le frémissement observé à Marrakech et Agadir en décembre a été totalement anéanti par les récentes restrictions européennes.

L’apparition de la nouvelle souche de virus, plus contagieux, a ruiné l’optimisme des pays récepteurs, dont le Maroc, qui ont dû faire face à une nouvelle désaffection des visiteurs étrangers après la note d’alerte du Quai d’Orsay, la quarantaine en France et la fermeture des marchés anglais et allemand.

L’aggravation de la situation sanitaire dans ces marchés émetteurs a ramené la profession au début de la crise avec un nombre insignifiant de touristes étrangers qui arrivent désormais au Maroc.

La situation actuelle ne se prête pas à un rebond en mars

Selon notre interlocuteur, après l’échec de la haute saison d’hiver et malgré une période actuelle dénuée d’enjeu économique majeur, le secteur va essayer, sans grand espoir, de rebondir en mars ou avril.

« En attendant l’été, les opérateurs vont se concentrer sur les vacances de printemps même si d'un point de vue sanitaire, les choses ne se présentent pas sous les meilleurs auspices pour cette période ».

En réalité, leur priorité n’est pas de renverser la situation actuelle, encore beaucoup trop imprévisible, mais simplement de préparer les meilleures conditions possibles à une éventuelle reprise au printemps.

La campagne de vaccination permettra de préparer le terrain à la reprise

L'impératif et préalable à cette reprise très attendue sera d’assurer le bon déroulement de la campagne de vaccination dans les marchés émetteurs et bien évidemment au Maroc.

« De cette manière, si les choses se passent bien et que la confiance des clients revient, nous aurons de meilleures conditions pour recommencer à travailler », explique, impatient, notre interlocuteur.

Pas de véritable redémarrage avant l’été prochain

A la question de savoir si le début de reprise devrait avoir lieu au printemps ou en été, notre interlocuteur préfère miser sur les mois de juin ou de juillet plutôt que sur ceux de mars ou d’avril.

« En effet, si la campagne de vaccination est achevée d’ici là, la période estivale sera certainement beaucoup plus ouverte en termes de probabilité de reprise pour tout le pourtour méditerranéen.

« Nous fondons donc beaucoup d'espoir sur l’été mais toutes nos hypothèses de reprise sont fondées sur la fin de la campagne de vaccination », espère notre source qui estime cet horizon jouable ».

Le retard de vaccination au Maroc n’empêchera pas les arrivées étrangères

Sur le retard de la campagne de vaccinations dont le démarrage est sans cesse reporté au Maroc, notre source avance que même si les marchés émetteurs déjà vaccinés ne sont pas synchronisés avec la destination marocaine, cela ne les empêchera pas de voyager dans le pays de leur choix avec un petit décalage au pire des cas.

« Sachant que le Maroc devrait bientôt recevoir ses vaccins, il pourra rapidement accueillir des visiteurs car même les pays qui ont démarré très tôt leur campagne ne sont pas encore fin prêts ».

La croissance actuelle du tourisme domestique soutiendra le secteur en attendant le retour des arrivées étrangères

Ce professionnel se félicite par ailleurs des nombreuses arrivées domestiques à Ifrane, Dakhla… durant les dernières semaines. Il pense que le seul frein aux arrivées domestiques concerne les conditions interurbaines de mobilité imposées par les autorités pour lutter contre les contaminations.

Optimiste, il conclut en ajoutant que d’ici l’été, voire le printemps, les flux croissants de nationaux devraient permettre de soutenir le secteur en attendant le début de reprise des arrivées étrangères …

Le frémissement de fin d'année était insignifiant

Plus prudent, un grand opérateur hôtelier avance, sous couvert d’anonymat, que l’accumulation de mauvaises nouvelles sanitaires, couplée à un retard important de la campagne de vaccination dans le monde et au Maroc ne permettra pas de vraie reprise de l’activité touristique durant l’été prochain.

« Il ne faut pas se leurrer car si la profession a cru à une sortie du tunnel à plusieurs reprises, comme lors des dernières fêtes de fin d’année, le miracle n’a finalement pas eu lieu avec des arrivées étrangères restées très modestes pour ne pas dire insignifiantes dans les hôtels encore ouverts », tient à corriger le professionnel qui évoque un taux de remplissage de 10% dans sa chaîne hôtelière.

Pas d’immunité collective avant au moins septembre prochain

Selon lui, il ne pourra pas y avoir de véritable reprise d’activité avant que tous les pays émetteurs et récepteurs aient acquis une immunité collective ce qui pourrait durer jusqu’au dernier trimestre 2021.

« Avec les marchés traditionnels du Maroc qui ont encore beaucoup de mal à vacciner leur population et l’absence d’assurance de recevoir rapidement les fameux lots de vaccins promis au Maroc en décembre dernier, comment pourrions-nous être prêts à redémarrer au printemps ou en été ?

Le processus de reprise durera jusqu’à 2023

« Sachant qu’il n’y a aucune information fiable sur la date de fin de la campagne de vaccination des pays européens, qui devrait prendre au moins six mois de plus et qu’il faut au moins 2 mois après avoir été vacciné pour acquérir une vraie immunité, cela nous renvoie au meilleur des cas à septembre.

« Il faut donc arrêter de se mentir car la reprise ne démarrera qu’aux prochaines fêtes de fin d’année et devrait s’étendre jusqu’à 2022 voire 2023 avant la fin du cauchemar », conclut notre interlocuteur qui espère que l’Etat sera toujours présent pour éviter les nombreuses faillites qui s’annoncent …

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