Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques fait état de la résilience du secteur financier marocain

| Le 30/12/2020 à 12:16

A l’issue de sa douzième réunion au siège de Bank Al-Maghrib (BAM), tenue le 29 décembre à Rabat, le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) a analysé l’état d’avancement de la feuille de route inter-autorités de stabilité financière couvrant la période 2019-2021 ainsi que les risques systémiques liés au système financier national. Voici les principaux points.

Dans cette 12ème réunion, le CCSRS a passé en revue les indicateurs de suivi et a cartographié les risques systémiques induits par la crise. BAM pointe une résilience du secteur financier marocain, malgré la persistance de la pandémie et ses répercussions économiques.

Le secteur bancaire demeure solide

-Malgré une conjoncture risquée, le CCSRS indique que les banques sont parvenues au titre du premier semestre 2020 à préserver leurs fondamentaux en matière de solvabilité et de liquidité. A fin juin 2020, « elles ont présenté un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,4%, supérieurs aux minimas réglementaires » indique le CCSRS. Le niveau de liquidité est considéré comme largement satisfaisant. Il ressort à fin octobre à 176%, bien supérieur du minimum réglementaire de 100%.

Cependant, le CCSRS pointe une baisse de rentabilité du secteur bancaire. « A fin juin 2020, le secteur a accusé une baisse de 47% de son résultat net, sous l’effet principalement de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19 » souligne le comité. De ce fait, le taux des créances en souffrance des banques à fin octobre a atteint 10,8% pour les entreprises non financières et à 9,2% pour les ménages. A fin 2019, ces taux étaient respectivement de 10,1% et 8%.

Toutefois, malgré la forte récession économique, le crédit bancaire au secteur non financier devrait enregistrer une progression de 4,3% au terme de l’année 2020, à la faveur principalement des mesures d’appui de politiques budgétaire et monétaire. Il maintiendrait le même rythme en 2021 et 2022 avec une évolution de 4,3% et 4,5% respectivement.

Bonne tenue du secteur des assurances

-Le comité pointe également dans son communiqué, que le secteur des assurances continue, de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu’en non vie. A fin octobre, le CCSRS pointe que « le chiffre d’affaires s’est accru de 2,7% en glissement annuel, avec une progression de 1,4% pour la branche Vie et 3,7% pour la Non-vie. La sinistralité devrait, pour sa part, s’inscrire en baisse en lien notamment avec l’arrêt de l’activité économique durant la période du confinement ».

Sur le plan financier, le comité précise que les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 4,4% à 192,4 milliards de dirhams et les plus-values latentes continuent de s’améliorer avec le redressement du marché boursier. Cependant, le résultat net des sociétés d’assurances a chuté de 25,2% à fin juin, impacté essentiellement par la contreperformance des activités financières durant le S1 2020.

Un marché des capitaux globalement stable sur le second semestre

-Concernant le marché des capitaux, le comité observe une stabilité malgré la crise de la Covid-19. « La Bourse de Casablanca a même repris une tendance haussière à partir du quatrième trimestre 2020, avec une volatilité moyenne limitée à 8,6%, ce qui a ramené la contreperformance de l’indice MASI à -7,6% au 25 décembre contre -17,1% au 29 juin 2020 et -26,15% au 18 mars 2020 » indique le CCSRS dans son communiqué. Le comité fait ressortir qu’au 25 décembre, « la valorisation globale de la Bourse, calculée sur la base de la masse bénéficiaire 2019 des sociétés cotées, s’affiche à un niveau relativement élevé de 18,2 x, dépassant légèrement sa moyenne historique sur les cinq dernières années ». La liquidité du marché boursier retombe à 8,8% à fin novembre après une amélioration à 11,5% en mai 2020.

Quant au volume d’émission sur le marché boursier, il s’élève à 3 milliards de dirhams, en baisse de près de 70% par rapport à l’année 2019. Le comité note  également que « l’encours de la dette privée à fin novembre 2020 s’élève à 233 milliards de dirhams en hausse de 6,9% en glissement annuel. Il sert à hauteur de 63,4% au financement des établissements de crédit ». Au sujet du risque opérationnel des entreprises de marché, à savoir la Bourse de Casablanca et le Dépositaire central des titres (MAROCLEAR), le comité souligne que « le nombre d’incidents et le taux de suspens des transactions boursières restent à des niveaux faibles et en baisse et ce, grâce à des dispositifs de maitrise des risques globalement efficaces ».

OPCVM: l'actif net franchit les 500 milliards

-Le CCSRS note également la forte résilience des OPCVM en temps de crise. En effet, à fin novembre 2020, l’actif net des OPCVM s’élevait à 500,6 milliards de dirhams. Soit une hausse de 9% en glissement annuel. Le comité précise que « les souscriptions nettes sont orientées essentiellement vers la catégorie ‘OMLT’ à hauteur de 48,6% et vers la catégorie ‘Monétaire’ à hauteur de 23,5% ». Le comité met également en avant les risques maitrisés de liquidité et de crédit, ainsi qu’une forte capacité à honorer les demandes de rachats des sociétés de gestion des OPCVM. Concernant l’activité des OPCI, le CCSRS rappelle que « son encours est passé de 1,25 milliard de dirhams avec deux fonds créés à fin 2019 à 3,55 milliards avec 4 fonds créés à fin septembre 2020 ».

 

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