En cette année de crise, les OPCVM ont démontré une grande résilience. L’actif net représente au 27 novembre 44% du PIB du Maroc enregistré en 2019 (1.151 MMDH, d’après le HCP). Il a atteint 503,74 milliards de DH, dégageant ainsi une hausse de 7,05%, soit plus de 35 milliards de DH d’actif additionnel depuis le début de l'année, selon les données de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement Marocains (ASFIM), relayées par LeBoursier.

D’après un gestionnaire de fonds de la place, cette importante performance est expliquée par «le basculement des investisseurs institutionnels vers les fonds dédiés, depuis quelques années. C’est ce qui a contribué à la hausse de l’actif net d’une manière considérable. De plus, durant le 4ème trimestre 2020, il y a eu de la collecte, surtout sur les catégories Actions et Diversifiés. A rappeler qu’en début d’année, on a connu une forte collecte sur les OMLT ».

« La hausse de l’actif comporte à peu près 3% émanant des souscriptions et le reste est tiré par l’effet marché », continue-t-il.

Ainsi, « on voit que les OPCVM se portent très bien dans le contexte actuel. On s’attendait au pire. Mais l’industrie des OPCVM a pu montrer sa résilience dans ce contexte de crise. Il y a eu un mouvement de rachat au début de la crise et du confinement, mais il a été très court. Ce mouvement avait concerné spécialement la partie Obligations Court terme et Monétaire qui concernent les corporate. C’est tout à fait normal, vu qu’il y avait une pression sur les trésoreries avec la baisse de l’activité de certaines entreprises. Ces investisseurs avaient besoin de cash ».

D’après lui, la résilience de cette industrie s’explique par « des facteurs qualitatifs. Ils portent sur la conscience qu’ont les investisseurs par rapport à cette industrie, aux sociétés de gestion et aux véhicules d’investissement. C’est la confiance à moyen terme qu’ont les investisseurs dans les OPCVM dans les marchés ». Les investisseurs ont compris, qu’en période de crise il faut diversifier ses investissements en optant pour des placements en OPCVM. De plus, « il n’y a pas d’autres alternatives de placement avec moins de risque ».

Les OPCVM OMLT gardent la 1er place en termes de performance

Ce sont les OPCVM Contractuels qui enregistrent la plus forte progression de l’actif sous gestion depuis le début de l’année en comparaison avec les autres catégories d’OPCVM. Ils ont gagné 58,59% en se situant à 3,54 milliards de DH (+2,07 MMDH depuis le début de 2020). Toutefois, cette hausse n’est pas significative, vu la petitesse de l’actif sous gestion. 

Les OPCVM Contractuels sont suivis par les OPCVM Monétaires dont l’actif s’est établi à 67,99 milliards de DH, en hausse de 12,51% durant la période analysée (+8,50 MMDH). Son indice de performance n’a augmenté que de 1,87% depuis début 2020, d’après les statistiques de l’AMMC, arrêtées au 20 novembre dernier.

L’évolution de son indice de performance est moins importante en comparaison avec les autres actifs qui sont dans le vert. Les OPCVM Obligations moyen et long terme (OMLT) et Obligations court terme (OCT) affichent les plus fortes hausses annuelles d’indice de performance de 3,50% et 2,52%, en ordre respectif. 

Ces OPCVM ont atteint respectivement un actif de 296,76 milliards de DH (en hausse de 7,12% ou 21 MMDH) et de 69,16 milliards de DH (une hausse de 7,03% ou 4,8 milliards de DH).

En se basant sur la valeur liquidative des fonds OPCVM OCT enregistrée pendant la même période, il s’avère qu’il y a un seul fonds qui dégage une hausse annuelle atteignant les 3%. Il s’agit du fonds FCP Emergence Tresor plus, géré par Valoris Management, qui a augmenté de 3,66%. Les autres fonds de cette catégorie d’OPCVM affichent des variations positives tournant autour de 2%, soit quasiment au même niveau de hausse enregistrée par l’indice de performance. 

« Les investisseurs qui étaient à la recherche d’un véhicule de placement, dans un contexte de dégradation de la liquidité bancaire et des finances publiques, et qui s’attendaient à une correction de la courbe des taux, ont visé la partie la moins sensible en s’orientant beaucoup plus vers le Monétaire et l’OCT au cours du 4ème trimestre », commente notre source,

Pour leur part, la majorité des fonds OPCVM OMLT affichent une hausse de la valeur liquidative oscillant autour de 2,50 et 3%. Le fonds CDG Maxi duration, géré par CDG Capital Gestion, fait l’exception avec une hausse de 9,41%. 

A noter que tous les fonds OPCVM OCT et OMLT affichent des performances positives. 

2020 reste ainsi une année des OPCVM OMLT.

>>> Lire aussi : OPCVM : les fonds Obligations signent la meilleure performance depuis début 2020

Seuls les OPCVM Actions affichent une évolution négative depuis le début de cette année. L’actif géré par cette catégorie d’OPCVM s’est situé à 36,56 milliards de DH, en baisse de 3,71% depuis le début de l’année. A rappeler qu’il y a quelques mois, la baisse de cet actif était plus importante. Elle avait atteint 18% à cause en grande partie de la panique qui avait frappé la bourse de Casablanca en provoquant une forte chute de cours boursier. 

L’indice de performance de cette catégorie d’OPCVM s’est fixé à -7,10% au 20 novembre. Pendant la même période, le MASI baissait de 10,45%. Les OPCVM actions ont donc mieux résisté par rapport au marché boursier.

La dégradation de la valeur liquifative de la majorité des fonds actions dépasse celle de l’indice de performance. Seuls 3 fonds ont pu enregistrer une évolution positive. Il s’agit de CDG Stratégie, géré par CDG Capital Gestion (+3,03%) et RMA expansion, géré par RMA Asset Management (+2,79%) et FCP Al badil Chaabi Ashoum (+1,79%). La plus forte baisse a été enregistrée par le fonds IRGAM Stratégie, géré par IRG Asset Management (-54,59%).