Essais cliniques anti-Covid au Maroc : Aucun effet indésirable grave pour l’instant

Redouane Abouqal, professeur de réanimation au CHU Ibn Sina de Rabat, membre du comité technique et scientifique du Covid et investigateur principal du déroulement de l’essai clinique vaccinal anti-Covid-19 au Maroc, s’est montré rassurant concernant les résultats à court terme des essais cliniques vaccinaux contre le Covid-19.

Essais cliniques anti-Covid au Maroc : Aucun effet indésirable grave pour l’instant

Le 22 décembre 2020 à 14h22

Modifié 10 avril 2021 à 23h10

Redouane Abouqal, professeur de réanimation au CHU Ibn Sina de Rabat, membre du comité technique et scientifique du Covid et investigateur principal du déroulement de l’essai clinique vaccinal anti-Covid-19 au Maroc, s’est montré rassurant concernant les résultats à court terme des essais cliniques vaccinaux contre le Covid-19.

La Société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation (SMAAR) et la Société marocaine de médecine d’urgence (SMMU) ont organisé, dimanche 20 décembre, un webinaire sur la campagne de vaccination anti-Covid-19 au Maroc. Parmi les intervenants figuraient notamment Ahmed Rhassane El Adib, professeur en anesthésie-réanimation au CHU Mohammed VI de Marrakech, Jamaleddine Kohen, réanimateur, anesthésiste et président de la SMAAR et Said Moutaouakil, professeur en réanimation et directeur de la clinique Oum Al Banine à Casablanca.

Redouane Abouqal, professeur de réanimation au CHU Ibn Sina de Rabat, membre du comité technique et scientifique du Covid et investigateur principal du déroulement de l’essai clinique vaccinal anti-Covid-19 au Maroc, s’est longuement exprimé sur le développement des essais du vaccin Sinopharm de Wuhan. Il a d’abord rappelé que ''le vaccin et le traitement sont complémentaires : il faut les développer tous les deux. Ni le vaccin, ni le traitement ne sont des panacées''. Et d’ajouter : ''J’entends beaucoup dire que les données chinoises ne sont pas transparentes, or les vaccins chinois ont parfaitement suivi le développement scientifique habituel de tous les autres vaccins. Ils ont fait l’objet des mêmes procédures scientifiques transparentes.''

''Aucun effet indésirable grave n’a été constaté jusqu’à présent''

Les premiers résultats des essais cliniques sont plutôt rassurants : ''L’apparition et l’augmentation des anticorps neutralisants sont présents dans 97 à 100% des patients durant les phases 1 et 2. Les deux injections – une injection à J-0 et une autre à J-21 – sont tout à fait acceptables, avec très peu d’évènements indésirables et aucun effet indésirable grave. Bien sûr, ce sont de petits échantillons (96 patients dans la phase 1 et 224 dans la phase 2), d’où l’intérêt de la phase 3. Elle se déroule actuellement aux Émirats arabes unis avec 31.000 patients, contre 12.000 au Pérou et 600 au Maroc.''

L’étude marocaine est une étude ''à part entière, contrairement à d'autres'', a précisé le Pr Redouane Abouqal. ''L’objectif de l’essai clinique qui se déroule au Maroc, et qui dure une année, est d’évaluer l’immunogénicité, c’est-à-dire l’élévation des anticorps neutralisants, 28 jours après la deuxième dose du vaccin. L’objectif secondaire est d’évaluer l’innocuité du vaccin, après chaque dose d’immunisation et jusqu’à une année.''

Les 600 patients ont été divisés en deux groupes : un groupe recevant le vaccin et un autre recevant un placebo. Pour être admissibles, les volontaires ont dû présenter un test PCR négatif, c’est-à-dire qu’ils ne devaient pas être porteurs du virus, et avoir une sérologie négative, c’est-à-dire qu’ils ne devaient pas avoir été en contact avec le virus. ''On réalise un prélèvement sérologique avant la vaccination, à J-28 après les deux doses, puis à six mois, puis, enfin, à une année. C’est très important pour voir si l’immunogénicité persiste dans le temps'', a également précisé le Pr Redouane Abouqal.

Les critères de jugement sont donc l’immunogénicité d’une part : il s’agit d’évaluer l’augmentation par 4 du taux des anticorps neutralisants par rapport à la base, c’est-à-dire 28 jours après la vaccination, soit les deux injections séparées de trois semaines. La sécurité d’autre part, c’est-à-dire l’incidence des évènements indésirables non graves et graves jusqu’à 12 mois après la deuxième injection.

Pour l’instant, les évènements indésirables constatés sont la douleur, ''qui disparaît en quelques heures ou quelques jours'', et une éruption cutanée, notamment. ''Les deux effets qui ressortent le plus sont des céphalées, mais qui disparaissent avec du paracétamol, et un peu de fatigue. Aucun évènement indésirable grave n’a été constaté jusqu’à présent'', a insisté le Pr Redouane Abouqal.

Conclusion : ''Les résultats à court terme sont encourageants, aussi bien pour les phases 1, 2 et 3. On constate une bonne sécurité et une bonne tolérance à court terme. En revanche, les inconnues qui demeurent sont l’efficacité sur la contagiosité, la sécurité et la tolérance à long terme.''

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