Fonds Mohammed VI : les premiers financements seront débloqués avant la fin de l'année

C’est ce qu’a révélé le ministre des Finances lors d'une réunion tenue ce jeudi 26 avec les membres de la CGEM. Ces financements passeront par un fonds d’affectation spécial le temps de boucler le montage juridique et financier du Fonds Mohammed VI et de ses branches thématiques.

Fonds Mohammed VI : les premiers financements seront débloqués avant la fin de l'année

Le 27 novembre 2020 à 11h21

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

C’est ce qu’a révélé le ministre des Finances lors d'une réunion tenue ce jeudi 26 avec les membres de la CGEM. Ces financements passeront par un fonds d’affectation spécial le temps de boucler le montage juridique et financier du Fonds Mohammed VI et de ses branches thématiques.

Les financements du haut du bilan des entreprises n’attendront pas la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. C’est la bonne nouvelle qu’a annoncée Mohamed Benchaâboun aux patrons ce jeudi 26 novembre à l’occasion d’une réunion autour du PLF et de la relance économique.

« Il y a des process à respecter pour que le Fonds Mohammed VI et les fonds thématiques soient opérationnels. Ça prendra quelques mois. Mais d’ici-là, nous avons créé un fonds d’affectation spéciale dès le mois d’août, qui est déjà opérationnel et qui peut agir en attendant la mise œuvre du Fonds Mohammed VI », a déclaré le ministre des Finances.

Les entreprises qui souhaitent bénéficier des financements de ce fonds doivent passer par les banques, selon Benchaaâboun. Et ce avant même la fin de l’année.

« Ce fonds interviendra dans le cadre de conventions avec le secteur bancaire. Nous travaillons avec les banques pour que les mécanismes de financement soient rapidement mis en œuvre », a-t-il précisé.

Priorité aux quasi-fonds propres

Les mécanismes d’intervention de ce fonds intermédiaire se feront essentiellement à travers des renflouements en quasi-fonds propres, détaille le ministre.

Benchaâboun a parlé de dettes subordonnées, de dettes mezzanines ou de prêts convertibles en actions… Bref, de tout mécanisme visant à renforcer le haut du bilan des entreprises qui le souhaitent. Pour qu’ils soient assimilés à des fonds propres et régler ainsi la problématique de sous-capitalisation des entreprises, ces prêts seront accordés sur une durée allant de 7 à 15 ans. Et peuvent se transformer pour les entreprises qui le souhaitent en participations une fois le Fonds Mohammed VI opérationnel.  

Ces prêts seront accordés selon le ministre à des taux avantageux, à l’image de ce qui a été fait pour les crédits Relance garantis par la CCG.

Les prises de participations à travers des augmentations de capital ne seront possibles qu’après la création du Fonds Mohammed VI. En attendant, l’accent sera donc mis sur les quasi-fonds propres, qui peuvent, insiste le ministre, être transformés en participations pour les entreprises qui le souhaitent dès la création du Fonds Mohammed VI.

Une fois le Fonds Mohammed VI créé, tous les encours débloqués par le fonds d’affectation spécial seront transférés au nouveau véhicule d’investissement. Le fonds intermédiaire sera alors liquidé, précise Benchaaboun.

Ces financements ne sont pas adressés qu’aux grandes entreprises, mais ouverts aux firmes de toutes tailles.

Benchaâboun a parlé ainsi des PME qui sont une des cibles de ce mécanisme de financement. Avec des dettes d’une maturité supérieure à 7 ans et assimilables à des fonds propres, l’idée selon le ministre, est de stabiliser le haut du bilan des PME qui sont les plus concernées par la problématique d’insuffisance des fonds propres et de dégradation des ratios financiers qui les empêchent d’accéder au financement et de se développer.  

«Les injections en quasi fonds propres vont rassurer les bailleurs de fonds, car le haut de bilan sera propre et l’accès au financement sera donc plus facile. Ce qui pourra entraîner un cercle vertueux d’investissement et de création d’emploi », explique Benchaaboun.

Cette démarche de privilégier les financements en quasi-fonds propres sera également adoptée par le Fonds Mohammed VI, laisse penser Benchaaboun.

« Le potentiel de l’equity est faible au Maroc. Or, nous voulons agir de manière massive. Si on veut faire de l’equity à travers des prises de participations, il n’y aura pas d’impact fort. Le but, c’est de transformer en profondeur l’économie, accompagner la PME dans ses besoins de résistance et de développement, et ça passera par tous ces montages qui permettent de renforcer le haut du bilan sans passer forcément par une entrée dans le capital de l’entreprise », explique le ministre.

Et en cas de prise de participation, le Fonds Mohammed VI ou ses branches thématiques ne sont pas appelés à s’éterniser dans le capital des entreprises financées. « Notre objectif, c’est que ces entreprises se développent et investissent. Si on fait de l’equity, le fonds pourra se retirer dès retour à une meilleure fortune », dit-il comme pour rassurer un secteur privé qui reste frileux aux opérations d’ouverture de capital.

Les six domaines d’intervention du Fonds Mohammed VI

Doté d’une enveloppe de 45 milliards de dirhams, dont 15 milliards provenant du budget de l’Etat, le fonds Mohammed VI sera organisé en deux étages. Un fonds de tête doté de la personnalité morale, qui pilote des fonds thématiques ouverts aux investisseurs de tous types.

Six domaines prioritaires sont identifiés : la restructuration industrielle, l’innovation et les nouvelles technologies, le développement des PME, les infrastructures, l’agriculture et le tourisme.

Ces domaines d’intervention ont été listés par le Roi dans son discours d’ouverture du Parlement. D’où le focus que fera le fonds sur ces domaines, rappelle Benchaâboun. Mais rien n’empêche d’un point de vue légal d’inclure d'autres domaines d’intervention dans l’avenir, explique-t-il.

Les 30 milliards qui seront levés pour boucler la boucle des 45 milliards proviendront d’investisseurs institutionnels nationaux ou internationaux, d’acteurs privés, de financements bilatéraux, ou de dons de pays amis.

La création de fonds thématiques, dont la gestion sera confiée à des organismes spécialisés, répond d’ailleurs au souci d’attirer le plus d’investisseurs possible. Pour leur donner le choix d’investir dans les domaines qui leur paraissent les plus rentables ou qui correspondent à leur politique d’investissement, mais aussi pour leur assurer un rendement supérieur à celui escompté par le fonds de tête, qui est lui une structure étatique dont la finalité n’est pas forcément de gagner l’argent.

« Il y aura deux niveaux de rémunérations, car les bailleurs de fonds peuvent être exigeants en termes de rentabilité des investissements. C’est pour cela qu’on a mis deux étages, pour donner de la souplesse aux investisseurs », précise Benchaâboun. 

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