Colorado: Face à la crise de la demande, le management mise sur ses fondamentaux pour dépasser la parenthèse 2020

| Le 7/9/2020 à 15:53

En raison des difficultés de secteurs fortement touchés par la crise sanitaire, comme l’industrie, le bâtiment ou l'automobile, l'industrie de la peinture n'a pas échappé aux conséquence de cette crise. Avec une reprise entamée en juin, Colorado compte sur ses fondamentaux  pour clôturer la parenthèse 2020. 

 

Les marchés porteurs de Colorado ont fortement été impactés par la crise du coronavirus, à leur tête le bâtiment, l'industrie et l'automobile. Du coup, le spécialiste de la peinture a publié un profit warning sur ses résultats du premier semestre 2020. Il prévoit une chute du chiffre d’affaires de l’ordre de 30%. En bourse, l’entreprise a vu son cours dévisser depuis début janvier avec une chute de 14%. L’action s’échangeait à 49,7 dirhams le 4 septembre.

Les marchés clés en souffrance à cause du confinement

Malgré une croissance à deux chiffres de l'activité sur les deux premiers mois de l’année, le Directeur Général de Colorado, Abed Chagar, explique que « cette performance a été entamée très rapidement avec la Covid-19, dès le mois de mars. Nous avons accusé une baisse de 12% du CA au premier trimestre ». Avec une fermeture totale de ses usines du 20 mars au 20 avril, et l'effondrement de la demande jusqu’à fin mai, la société a naturellement été fortement impactée par la crise. Dans un premier temps, la chute de l’activité s’est fait ressentir sur le cœur du métier de l’entreprise, à savoir la peinture pour bâtiment, dans lequel elle a accentué ses efforts depuis 2006, lors du boom immobilier, qui lui a permis de multiplier par 5 son CA.

L'arrêt des chantiers pendant le confinement a mis à mal le secteur du bâtiment. Comme nous l’explique le directeur général de Colorado « le secteur a été affecté fortement. Marrakech, par exemple, est devenue une ville morte. Nous y avons connu une baisse d’activité drastique en terme de ventes », déplore Abed Chagar qui ajoute que, « jusqu’en 2019, la ville battait au rythme de près d’une ouverture d’hôtel par mois ».

Second coup pour Colorado, les effets de la crise sur son second marché porteur, l’industrie. Il est devenu depuis 2014, l’un des machés les plus porteurs pour le développement de la société. « Sur ce segment, les chiffres sont plus en baisse que sur la bâtiment car, comme vous le savez, une grande partie des industriels ont fermé leurs usines durant le confinement, donc beaucoup de projets industriels ont été retardés, suspendus ou tournent au ralenti.

Concernant le secteur automobile, en souffrance au Maroc, affectant naturellement l'activité de retoucherie de l'entreprise, Abed Chagar explique, sans néanmoins rentrer dans les détails, que « la chute est importante, par rapport aux autres segments, mais la part de ce segment dans notre CA global n'est pas très importante ».

Mais malgré cette conjoncture compliquée, la firme compte sur ses fondamentaux  solides pour sortir de ce qu’elle appelle « la parenthèse 2020 ».

Optimisme pour l’avenir après la parenthèse de 2020

Malgré une dégradation des résultats au premier semestre 2020, la société n’en reste pas moins confiante quant à son avenir. Déjà dans l’annonce de son profit warning pour le premier semestre, Colorado annonçait la « diversification et le lancement de nouveaux produits ». Son directeur général nous indique « que ces derniers ont été lancés pour répondre à d’autres besoin afin de générer plus de CA sur le moyen terme ». La société peut également compter sur un marché à l’export (environ 10% de son CA consolidé) qui a, quant à lui, échappé aux répercussions de la crise. « Notre CA à l’export n’a pas été impacté jusqu’à fin juin-juillet car notre activité est principalement dirigée vers des pays qui ne sont que relativement touchés par la crise sanitaire, notamment en Afrique subsaharienne », explique le directeur général de l’entreprise au Boursier.

Dans l'optique de faire face à la crise, l'entreprise a également opté pour la diminution des coûts. « Il s'agit ici de réductions concernant les déplacements à l'étranger, les missions ainsi que la rationnalisation de nos achats », nous explique Abed Chagar.

La firme table aussi sur la reprise des activités observées depuis le mois de juin. Sans donner de chiffres, Abed Chagar se contente de nous dire que « cette reprise, qui s’est confirmée par la suite, est supérieure à ce que nous espérions ». Il poursuit, « nous restons optimistes et pensons que la baisse observée au cours du S1 2020 sera largement atténuée d’ici la fin de l’année ».

En tous les cas, l’entreprise considère l'année 2020 comme une parenthèse. « Le plus important c’est qu’entre l’ouverture et la fermeture de la parenthèse, nos fondamentaux restent très solides », nous confie Abed Chagar. Et pour ce faire la compagnie n’a pas manqué de rappeler leur solidité lors de son dernier communiqué sur les indicateurs du deuxième trimestre 2020. Elle affiche un endettement en nette baisse de 20%, passant de 62 millions à 50 millions de dirhams, grâce au remboursement des crédits à moyen terme et de la baisse des crédits de refinancement à l’import. Elle affiche également un ratio d’autonomie financière de 61%, en hausse de 6 points à fin juin 2020 par rapport à fin juin 2019. « Nous sommes parvenus à améliorer notre endettement même dans cette conjoncture difficile sans avoir besoin de prêts bancaire. La société n’a pas besoin d’argent mais d’un marché propice pour se développer, donc nous espérons que la Covid-19 sera rapidement derrière nous » poursuit le directeur général.

Concernant les investissements réalisés au cours du premier semestre de l’année, « la conjoncture nous fait accuser un léger report , mais aucune annulation » explique le DG de Colorado.

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