Reprise d’activité chez les banques participatives

Mouna Ettazy | Le 22/7/2020 à 16:52

Après avoir connu un arrêt quasi-total de l’activité pendant la période du confinement, les banques participatives redémarrent progressivement, d’après deux directeurs de banques participatives de la place. 

L’activité des banques participatives a beaucoup pâti pendant la période du confinement à cause de la fermeture des études notariales et des concessions de voitures.

Maintenant avec le déconfinement et la reprise de l’activité économique, l’activité commence à afficher quelques signes de reprise/redressement. Elle reprendra davantage quand l'offre d'appui à la relance dédiée aux banques participatives sera pleinement opérationnelle.

L’encours des financements des fenêtres et banques participatives s’est situé à 10,28 milliards de DH à fin mai 2020, enregistrant une légère hausse de 1,6% sur un mois, selon les données de Bank Al-Maghrib. En comparaison avec fin 2019, l’encours est en hausse de 12,72%.

Cette évolution traduit une hausse du financement participatif à l’immobilier de 1,91% sur un mois à 8,95 milliards de DH, une stagnation du financement à la consommation à 801 millions de DH et une baisse du financement à l’équipement de 1,3% à 458 millions de DH.

A rappeler que pendant la période du confinement, l’activité des banques participatives a été quasiment à l’arrêt. L’encours des financements participatifs était en stagnation.

Cette atonie n’a pas duré. D’après deux directeurs de banques participatives de la place, l’activité globale a commencé à afficher des signes de reprises quelques semaines avant la fin du confinement.

Mohamed Maarouf, directeur général de BTI Bank, la banque participative filiale de Bank of Africa, nous a déclaré que : « à l’instar de toutes les banques, et particulièrement les fenêtres et les banques participatives, nous avons constaté un quasi-arrêt de l’activité pendant la période du confinement. Si ce n’est l’activité du report des échéances qui nous a permis d’alléger le poids de la crise sur les particuliers ou les entreprises. Un certain nombre de clients a subi de plein fouet l’impact de la crise qui s’est traduite par le gel des salaires et l’arrêt de l’activité de quelques entreprises ».

Petit-à-petit, la situation globale a commencé à s’améliorer. « Quelques semaines avant le déconfinement, nous avons commencé à observer une reprise de la demande. Que ce soit au niveau des particuliers ou au niveau des entreprises. Du côté des particuliers, la demande a augmenté pour le financement immobilier et automobile. Certains clients, qui sont nouveaux, commencent à exprimer des demandes de financement par rapport à ces deux besoins. Et puis, nous avons eu nos clients traditionnels entreprises avec lesquels nous avons déjà réalisé des opérations qui ont repris leur demande habituelle, soit par rapport à leurs besoins classiques qui ont été exprimés bien avant le confinement, soit par rapport à des besoins nouveaux qui concernent la relance de l’activité », continue notre interlocuteur.

C’est un constat qui est partagé par Adnane El Gueddari, directeur général d'Umnia Bank, qui nous confirmé que l’activité a bel et bien repris. « A partir du mois de mai, il y avait un petit frémissement. Globalement, le mois de mai était moyen. Et il y a eu un vrai redémarrage à partir du mois de juin qui s’est confirmé pendant le mois de juillet. Ce redémarrage a concerné tout ce qui est immobilier et automobile. On n’est peut-être pas un faiseur de marché, mais on sent qu’il y a une vraie reprise sur l’immobilier et l’automobile.

La reprise de l’activité des banques participatives témoigne d’un redémarrage de l’économie

La reprise observée au niveau de l’activité des banques participatives « renseigne clairement sur l'optimisme des acteurs économiques parce qu’un grand nombre d’entre eux reprennent leurs ambitions et reprennent le cycle normal de leur activité », d’après Mohamed Maarouf.

« Cela envoie un signe positif concernant le redémarrage de l’économie nationale. On n’est peut-être pas le meilleur baromètre sur l’entreprise, on sait qu’il y a encore quelques secteurs d’activité qui ont du mal à reprendre, notamment le tourisme et toutes les activités qui tournent autour de ce secteur. Mais, beaucoup d’entreprises retrouvent aujourd’hui des couleurs », souligne de sa part Adnane El Gueddarri.

Le DG d’Umina Bank compte aussi sur le lancement de l’activité Takaful qui devrait soutenir l’activité des banques participatives. 

« Nous attendons aussi dans notre secteur, pour compléter l'offre global de notre activité, le lancement de l’activité Takaful. On espère que ça se réalisera d’ici la fin de cette année ou bien pendant le premier trimestre de l’année prochaine. C’est excessivement important que cette activité démarre. Elle permettra de sécuriser les clients et, aussi, de redynamiser davantage le marché », espère-t-il. 

>>> Lire aussi : Assurance participative : voici le mode d'emploi du Takaful

L’offre d’appui participative contribuera à la relance de l’activité

Les banques et fenêtres participatives ont pu, elles aussi, être associées à l'appui à la relance de l’économie afin de leur permettre de poursuivre et renforcer davantage l’accompagnement et le financement des ménages et des entreprises.

A rappeler que l’offre d’appui participative, lancée au début du mois de juin 2020, qui est gérée par « Sanad Tamwil » - la fenêtre participative de la CCG-, porte sur différents mécanismes d’intervention en faveur des entreprises et des particuliers :

- DAMANE ISKANE : fonds de Garantie des financements accordés par les banques et fenêtres participatives en faveur des particuliers pour l’accès à la propriété ;

- DAMANE MOUQAWALA : fonds de Garantie des financements accordés par les banques et fenêtres participatives en faveur des TPME.

Mais, l’impact de ces offres sur l’activité de la banque participative ne peut toujours pas être apprécié parce qu’il manque quelques modalités à opérer.

« Les offres qui ont été élaborées par le gouvernement pour appuyer la relance post Covid-19 sont basées sur deux piliers : Le premier porte sur l’accès au refinancement avec le nouveau taux directeur de 1,5%. Le deuxième concerne la garantie CCG. Sur cet aspect, nous ne sommes toujours pas actifs pour la simple raison que si la garantie CCG est déjà actée vu que la fenêtre participative a été créée, les produits ont été validés par la Sharia et les conventions ont été signées avec les banques, pour les modalités d’accès au financement avec le nouveau taux directeur, ce n’est pas encore ficelé. Il reste quelques modalités opérationnelles à réaliser pour rendre cela possible », explique Mohamed Maarouf, DG de BTI Bank.

« Dans ce sens, il y a des réunions qui sont menées par la Banque centrale et les différents intervenants dans cette opération, pour trouver la procédure la plus adéquate pour permettre à la banque participative d’accéder à ce type de financement, ajoute-t-il. 

De son côté, Umnia Bank a déjà commencé à recevoir des dossiers liés cette offre. « Nous avons commencé à collecter les premiers dossiers dans ce sens-là. Cela donne une bouffée d’oxygène pour les banques participatives afin de pouvoir participer activement à la relance de l’économie d’une manière plus sécurisée », nous indique Adnane El Gueddari

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