Dari Couspate se dit résiliente face à la crise

Brian Brequeville | Le 19/7/2020 à 16:42

Entre perturbation de la demande, explosion des coûts de production et chamboulement organisationnel lié à la crise sanitaire, Dari maintient le cap dans la résilience et la poursuite de ses investissements.

Au vue des résultats affichés par l’entreprise, on pourrait croire que la crise engendrée par le coronavirus n’a pas affecté l’acteur de l’agro-alimentaire. Au premier trimestre 2020, Dari affichait une progression de chiffre d’affaires de 25,6% à 176,7 millions de dirhams par rapport au T1 2019 (140,7MDH).

Une performance qui, selon le directeur général de la marque, Hassan Khalil, est imputée « à une hausse momentanée de la demande qui fut alimentée par une crainte - injustifiée- de ruptures de produits » explique-t-il au Boursier. Car pour de nombreux acteurs de l’agroalimentaire, la « peur de manquer » causée par la crise a incité les citoyens à accumuler les biens de premières nécessités boostant l’activité de vente sur les premières semaines de la crise. Une frénésie qui s’est faite ressentir pour Dari « à partir de la seconde semaine du mois de mars ». Mais malgré la frénésie d’achat et des ventes en hausse, la société a été exposée aux tensions induites par la crise.

Naturellement les ventes se sont calmées après les premières semaines de panique. « Cette demande soudaine et accrue s'est tassée en raison de l'abondance des stocks chez les revendeurs comme chez les consommateurs ». Mais pour ce qui est de l’avenir, le DG préfère rester prudent : « la pandémie du Covid 19 a provoqué une crise inédite qui a perturbé significativement l'ensemble des prévisions établies. Il serait imprudent de se prononcer aujourd'hui de manière certaine sur les tendances futures, tant de nombreux éléments demeurent inconnus ». Cette dynamique a également affecté les activités internationales de la marque. Avec 45 marchés cibles à l’exportation, Dari exporte entre 25% et 30% de son chiffres d’affaires en fonction des années, mais Hassan Khalil reconnaît que « la crise du covid-19 a impacté notre activité à l'export de manière très variable selon les pays cibles » sans cependant donner de détails sur le sujet.

Pour l’entreprise, le chamboulement a également été vécu côté organisationnel. D’entrée, son directeur général nous confie « nous avons revu de fond en comble l'organisation du travail aussi bien sur les sites industriels que dans les locaux administratifs ». Désinfection, distanciation, masque obligatoire, dans une industrie sensible et en contact avec des biens alimentaires, le poids de ces normes, même si ces dernières sont indispensables, n’est pas sans conséquences. « Ces mesures étaient primordiales dans les ateliers de production comme dans les bureaux. Mais naturellement les coûts de production sont montés en flèche » nous confie Hassan Khalil. Et comme tout acteur du secteur agro-alimentaire, la firme a également fait face à la flambée des matières premières que ce soit sur un approvisionnement local ou étranger. « Nous avons ressenti cette pression sur les matières premières, c’est évident. Le monde entier s’est jeté sur le blé dur, ce qui, au début, a créé une petite pénurie au Maroc, provoquant une hausse des prix. Dans ce contexte où la population est à risque, nous n’avons pas répercuté cette hausse sur nos prix » signale le dirigeant de Dari.

3e unité de production maintenue et confiance boursière

Malgré ces diverses sources de stress, tant sur la demande que sur la production, le spécialiste des pâtes et du couscous reste en accord avec les investissements prévus pour cette année. Crise ou pas, ils seront là.

En effet, la firme avait signé le 13 décembre dernier, une convention d’investissement avec le ministère de l’industrie pour la construction de son site industriel Dari 3 à Salé. Un programme d’investissement de 92 millions de dirhams sur 3 années. « Malgré le contexte de crise, nous maintenons bien entendu notre programme d'investissement et veillons particulièrement au respect des échéances de réalisation initiales que nous nous sommes fixées » assure le dirigeant au Boursier.

Un développement continu d’activité et une confiance en l’avenir qui se ressentent également sur le cours boursier de la marque. Alors que le MASI a chuté de plus de 15% depuis le 1er janvier, Dari a vu son cours affiché +11% sur la même période.

Graph Dari Couspate

Dans un premier temps affecté par un vent de panique, la compagnie connait depuis une forte hausse. « L'apparition de la crise du Covid 19 a provoqué un vent de panique en bourse qui s’est traduit dans un premier temps par une baisse des cours de l’ensemble de titres côtés dont celui de DARI » explique Hassan Khalil. Il poursuit, « nous avons assisté par la suite à un redressement des cours porté par des investisseurs en bourse se positionnant sur des sociétés opérant dans des secteurs ''refuges''. De surcroît, avec l’un des PER (ratio cours bénéfices) les moins élevés du secteur agro, le titre garde toute son attractivité ».

Pour assurer un redémarrage efficace d’activité et assurer la conquête d’un marché à la demande fragilisée, la marque tablera-t-elle sur la diversification de son offre ? Pour le moment, Hassan Khalil ne se précipite pas. « Plusieurs projets stratégiques de diversification sont à l'étude actuellement, mais il serait prématuré d'en parler davantage aujourd’hui » nous confie-t-il.

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