Immorente : quel impact de la crise Covid-19 ?
Des locataires sont certainement en difficulté, à l'instar de tout le marché du locatif professionnel, mais la qualité du portefeuille d'Immorente laisse penser que l'impact sera minime.
Après plus 3 mois de confinement et d'arrêt de l'activité économique, le secteur de l’immobilier professionnel locatif n’échappera pas aux répercussions de la crise.
L’impact sur les sociétés de gestion d’actifs immobiliers à but locatif dépendra du nombre de locataires en difficulté, de leur robustesse financière et des arrangements négociés avec les bailleurs (abandons de loyers ou rééchelonnements par exemple).
Dans le cas d’Immorente Invest, il faut rappeler que la société loue à de nombreux locataires robustes, sur ses différents plateaux de bureaux ou usines. Il s’agit d’acteurs tels que McDonald's, Faurecia, Engie ou le géant chinois des télécommunications Huawei, laissant présager que les répercussions ne seront pas d’une forte ampleur.
Contacté, le management de l'entreprise n'a pas souhaiter s'exprimer pour le moment.
Peu de visibilité sur les répercussions à moyen terme
A moyen terme, et de façon générale, les impacts économiques causés par le covid-19 pourraient faire revoir aux entreprises (clients actuels ou potentiels) leur stratégie de location.
Car en raison du redressement lent de l'économie qui se profile et à l'introduction attendue du télétravail de façon permanente dans certaines branches d'activité, les entreprises pourraient notamment renoncer à des décisions d'extension de bureaux ou vouloir louer des surfaces plus petites, adaptées à des équipes plus restreintes présentes au bureau.
Dans une interview accordée à Médias24, Rachid Lazrak, président du Groupe A. Lazrak Immobilier explique les changements de paradigme du secteur face à la crise. « A court terme, les décisions de prise de bail de nouveaux espaces sont retardées. Il y a une phase d’attentisme par rapport au contexte ; les investisseurs se donnent le temps de voir venir les choses. Quand je discute avec les locataires, je me rends compte que tous ceux qui étaient prêts à signer des augmentations de surface ou des renouvellements de baux veulent désormais se donner le temps de voir venir les choses » explique-t-il.
Il poursuit, « Ce qui changera, c’est que les locataires voudront des mètres carrés plus flexibles, qui pourront s’adapter à l’évolution de l’entreprise. Les propriétaires devront donc répondre à cette demande professionnelle ».
Concernant une société telle qu’Immorente Invest, cela pourrait vouloir dire un développement moins important sur le moyen long terme.
Pour rappel, Immorente avait sollicité le marché fin janvier 2020 pour une augmentation de capital de 408 millions de dirhams pour financer des investissements. Le temps et le regain de confiance sur la place économique nous diront si la donne changera.