Les ventes de voitures neuves au Maroc chuteront de 25 à 30% en 2020
A fin juin, la chute des ventes est de 43%. Le marché a redémarré le mois dernier mais le rattrapage prévu au deuxième semestre ne permettra pas aux concessionnaires d'atteindre le niveau d'activité de 2019.
Les ventes de voitures neuves au Maroc chuteront de 25 à 30% en 2020
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Jalil Choukri
Le 9 juillet 2020 à 14h29
Modifié 11 avril 2021 à 2h47A fin juin, la chute des ventes est de 43%. Le marché a redémarré le mois dernier mais le rattrapage prévu au deuxième semestre ne permettra pas aux concessionnaires d'atteindre le niveau d'activité de 2019.
Après avoir bien démarré l'année (+6% à fin février), les ventes de voitures neuves au Maroc se sont effondrées à cause de la crise du Coronavirus et des mesures de l'état d'urgence sanitaire, prises pour y faire face.
Selon les statistiques de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc, 45.774 nouvelles immatriculations ont été enregistrées sur les six premiers mois de 2020, contre 80.735 durant la même période en 2019, soit une chute de 43,3%. Aucune marque n'a été épargnée, mais les niveaux de baisse varient entre -37% et -66%. Seules deux marques qui reviennent de loin (Kia et Opel) font l'exception.
Selon Abdelouahab Ennaciri, DG de Scama (Ford), depuis l'instauration du confinement et de l'état d'urgence sanitaire, il y a eu un arrêt quasi total des ventes. Seuls quelques véhicules utilitaires, telles les ambulances, ont continué à être écoulés. Le mois de mars s'est soldé par une chute des ventes de 60%, avril de 80% et mai de 85%.
En juin, avec la reprise des activités économiques et le démarrage du déconfinement progressif, la chute a été limitée à 33%. Il y a donc un redressement des ventes qui va se poursuivre sur les prochains mois, même si quelques secteurs consommateurs de véhicules neufs sont toujours sinistrés, telle la location de voitures.
Ce qui fait dire à Abdelouahab Ennaciri que le niveau d'activité du second semestre ne pourra pas dépasser 80% de celui de 2019.
80% est-ce optimiste sachant que la majorité des entreprises sont affectées financièrement par la crise, que de nombreux ménages ont perdu des emplois ou une partie de leurs revenus, et que le climat général reste à la prudence dans les décisions de dépense ?
Le DG de Scama se veut rassurant. "Les clients sont toujours là et le marché est prêt à reprendre. Avec le déconfinement et le redémarrage de l'économie, l'espoir est revenu et la consommation devrait suivre. Et il ne faut pas oublier que la mobilité est un besoin essentiel et qu'avec la pandémie, nombreux sont ceux qui veulent éviter les transports en commun. Il y a certes des personnes qui n'ont plus les moyens d'acheter une voiture ou qui reporteront leurs décisions d'achat. Elles représenteront les 20% de moins par rapport au deuxième semestre 2019. Pour les autres, même s'il y a un impact financier ou de la prudence, elles pourront revoir leurs budgets et opter pour un standing ou un modèle inférieur".
Qu'en est-il des établissements de crédit, qui jouent un rôle important dans le financement des nouvelles acquisitions ? Avec la montée des risques et des impayés, banques et sociétés de financement se montrent plus strictes dans l'octroi de crédits, ce qui peut freiner la reprise des ventes de voitures.
Pour Ennaciri, les acheteurs qui ont un revenu stable auront sans problème accès au financement. Et pour leur donner un coup de pouce dans ce contexte marqué par les difficultés de trésorerie, quasiment tous les concessionnaires leur offrent un différé de paiement jusqu'en 2021.
En tous les cas, ce professionnel table sur des ventes en baisse de 25% à 30% sur toute l'année 2020, ce qui est bien moins pire que d'autres marchés automobiles.