Devises: la position de change des banques redevient négative

S.E.H. | Le 18/2/2020 à 15:14

Le retour à des positions journalières courtes (négatives) depuis décembre dernier n'est pas alarmant. Après les déficits importants enregistrés entre juin et août dernier, les banques ont affiché des positions longues (excédents) allant jusqu'à 5,9 milliards de dirhams.

La dernière position de change journalière des banques marocaines, arrêtée au 13 février 2020 selon les dernières données disponibles sur le site de Bank Al-Maghrib, avoisine les -2,2 milliards de dirhams. Le retour aux positions négatives a eu lieu le 6 décembre dernier, avec un pic de -2,5 milliards de dirhams au 30 décembre.

Un niveau toutefois largement plus bas que les "déficits" atteints l'été dernier, qui dépassaient parfois les 8 milliards de dirhams.

Plus précisément, il s'agit plutôt de "positions courtes" et non de déficits: La position de change des banques englobe toutes les opérations de change effectuées avec leur clientèle, sur le marché interbancaire, etc.

Une position positive signifie qu'une banque a plus d’avoirs en devises que d’engagements. Lorsqu'une banque a plus d’engagements que d’avoirs en devises, et qu'elle affiche donc une position négative, il s'agit d'une position courte.

Le retour à des positions journalières courtes depuis décembre dernier n'est pas alarmant. Après les déficits enregistrés entre juin et août dernier, les banques ont affiché des positions longues allant jusqu'à 5,9 milliards de dirhams.

Des professionnels du marché ne voient donc aucune menace dans ce retour à la zone rouge, d'autant plus qu'aucun événement majeur qui aurait ponctionné les devises des banques ne s'est produit. Ils mettent en avant des hypothèses comme la hausse des importations, notamment du pétrole et d'autres matières premières, qui favorisent un recours plus accru aux devises.

D'une autre part, le plus souvent, les positions courtes sont un choix délibéré des banques. En effet, lorsque les banques ont des prévisions positives pour d'éventuelles rentrées de devises, elles se permettent de puiser énormément dans leurs avoirs avant ces entrées.

Une banque peut rester en position courte et emprunter de la devise d'une banque locale ou étrangère, en envisageant de rembourser ces emprunts par les futures rentrées de devises. Les banques n'ont pas forcément besoin d'acheter de la devise.

Cela démontre la bonne capacité des banques à servir leur clientèle; dans un contexte de flexibilisation du régime de change de la monnaie nationale marqué par un désengagement de la banque centrale du marché.

Cette situation traduit également la véritable autonomie des banques, qui n'ont pas fait appel aux adjudications de Bank Al-Maghrib pour combler leurs positions négatives, et n'ont donc pas ponctionné les réserves de change de celle-ci. C'était d'ailleurs l'un des objectifs de la flexibilisation des changes: que le marché interbancaire devienne autonome et que les interventions de la Banque centrale deviennent exceptionnelles, voire inexistantes.

La Banque centrale ne pourra d'ailleurs intervenir que lorsqu'il y aura une véritable menace sur la monnaie nationale, et donc si la fluctuation du dirham touche une des extrémités de la bande actuelle, à savoir 5% (+/- 2,5%), chose qui ne s'est pas produite.

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