Budget de l'Etat : le déficit en baisse de 40% à fin mars
Le déficit budgétaire s’établit à 9,6 milliards de DH à fin mars contre 16,5 milliards un an auparavant, en raison de la bonne progression des recettes fiscales. Cette tendance risque toutefois de s’inverser au cours des prochains mois.
Evolution favorable des finances publiques au cours des trois premiers mois de l’année 2019. Selon les statistiques des finances publiques publiées par la Trésorerie Générale du Royaume, le déficit budgétaire a reculé de 41%, passant de 16,5 milliards de DH à fin mars 2018 à 9,6 milliards à fin mars 2019.
Une amélioration due, d’une part, à une bonne progression des recettes ordinaires : +11,8%, à 63,5 milliards de DH.
Les recettes fiscales ont augmenté de 8,6%, à 59,6 milliards de DH, en partie grâce à la contribution sociale de solidarité.
Les recettes non fiscales ont, elles, doublé à 3,8 milliards de DH grâce aux versements de certains comptes spéciaux du Trésor au profit du budget général, des recettes de monopole et de participation et des recettes en atténuation des dépenses de la dette.
D’autre part, les dépenses ordinaires ont limité leur progression à 6,6% pour s’établir à 58,6 milliards de DH.
Les charges de personnel ont stagné, les intérêts des emprunts ont diminué alors que les charges de compensation et les remboursements d’impôts ont fortement augmenté.
Parallèlement, les investissements budgétaires ont évolué de 10%, à 21,3 milliards de DH.
Tenant compte du solde des comptes spéciaux qui a fortement progressé et des dépenses en instance de paiement, le besoin de financement du Trésor a donc diminué de 41%, à 9,6 milliards de DH.
Ce besoin de financement a été satisfait par l’endettement sur le marché local.
Notons que cette tendance favorable va s’inverser au cours des prochains mois. Le gouvernement prévoit pour l’année 2019 un déficit budgétaire de 3,7% du PIB hors recettes de privatisation, un niveau similaire à celui de 2018. Tenant compte de l’évolution attendue du PIB, le déficit budgétaire en valeur dépasserait ainsi les 41 milliards de DH enregistrés l’année dernière.
En cause, l’augmentation du budget des secteurs sociaux décidée dans le cadre de la Loi de Finances 2019, la poursuite des grands projets et réformes, tarissement des dons du Golfe…
Un autre facteur pourrait aggraver le déficit : l’aboutissement du dialogue social avec l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires.