Etude : la Bourse devrait croître de 1 à 5% en 2019 selon CFG Bank
La prévision se base sur deux hypothèses : le maintien des taux à un niveau bas et la reprise de la masse bénéficiaire des sociétés cotées en 2019.
Le département recherche de CFG Bank vient de publier sa note annuelle sur le marché casablancais. Une étude bien fouillée où les analystes de la banque commentent le comportement du marché en 2018, mais livrent surtout leurs pronostics pour l’année 2019.
Une année qui connaîtra « une légère reprise », estiment-ils, avec une performance allant de 1 à 5%.
Cette prévision est bâtie sur deux hypothèses :
1. Le maintien des taux à leurs niveaux bas actuels;
2. La reprise modérée de la masse bénéficiaire en 2019 attendue à 3%, après une année 2018 marquée par un léger recul de plus de 2%.
Bank Al-Maghrib ne touchera pas au taux directeur
Selon CFG Research, les taux sur les marchés monétaire et obligataire ne risquent pas de monter de sitôt. Et vont se maintenir à leur niveau actuel, un niveau historiquement bas.
La stabilisation des finances publiques, conjuguée à une inflation limitée et à des réserves de changes confortables plaident pour le maintien des taux a leurs niveaux bas actuels, selon les analystes de la banque.
« Le scenario d’une nouvelle réduction du taux directeur nous parait peu plausible sur les prochains mois, dans la mesure où le rythme de croissance des crédits au secteur non financier devrait se stabiliser en 2019 et où l’inflation devrait continuer à se situer à des niveaux modérés à moyen terme et en ligne avec l’objectif de stabilité des prix de Bank-Al-Maghrib », détaille le document de recherche.
Et d’ajouter que « le caractère encore modéré (bien qu’en amélioration) de la reprise économique et des crédits ne plaide pas pour un durcissement des conditions monétaires et une remontée du taux directeur. Par ailleurs, la poursuite de l’amélioration de nos finances publiques et le renforcement significatif de nos réserves de changes depuis 2013 contribueraient à maintenir les taux à leurs niveaux bas actuels ».
Contribution de solidarité : une ponction de 1,2 milliard sur les bénéfices de la cote
Autre argument qui plaide selon CFG Bank pour la reprise du marché : l’amélioration de la capacité bénéficiaire des sociétés cotées en 2019.
Selon les prévisions formulées par les équipes de CFG Research, les bénéfices de la cote devront d’abord baisser en 2018, avant de progresser en 2019.
Après une baisse de 3,8% enregistrée sur le premier semestre 2018, le recul de la masse bénéficiaire devrait s’établir sur l’année pleine à 2,1%, selon les estimations de la banque.
En volume, les bénéfices de la cote devront baisser de 659 millions de dirhams par rapport à 2017. Une tendance qui se confirmera au 31 mars quand toutes les firmes cotées auront publiées leurs comptes.
Mais le meilleur reste à venir selon CFG, puisque ces bénéfices entameront une nouvelle tendance haussière pour 2019, avec une hausse estimée à 2,9%.
« En retraitant de la contribution sociale de solidarité qui sera instaurée en 2019 (2,5% du résultat avant impôts), la croissance de la masse bénéficiaire se serait élevée à 6,7% selon nos estimations », précisent les analystes de la banque.
L’impact de cette taxe de solidarité instituée par la loi de finances 2019 est estimé à 1,2 milliard de dirhams.
Le PER de la place se situera entre 18 et 19 fois les bénéfices
Ces projections font dire aux analystes de CFG que le marché devrait traiter théoriquement à 20 fois les bénéfices attendus. Un PER d’équilibre qui ne se réalisera pas selon eux.
« Etant donné le climat d’incertitude qui devrait prévaloir à court terme, tant au niveau international que local, le marché devrait continuer selon nous à traiter à un PER compris entre 18x et 19x d’ici la fin de l’année, d’où notre estimation d’une nouvelle hausse de l’indice de 1% a 5% », tiennent ils à préciser.
Un niveau de valorisation en baisse par rapport aux deux dernières années, mais qui reste assez élevé comparé à d’autres places de la région.
Une cherté qu’il faut nuancer, selon CFG Bank, au vu de la faiblesse du coût du capital au Maroc, avec des taux historiquement bas (3,3% pour le BDT à 10 ans) et un niveau de prime de risque à 4,9% actuellement.