Rencontre secrète Bourita-Netanyahu à New York en septembre dernier ?

La chaîne de télévision israélienne Channel 13, citée par Times of Israël, a annoncé dimanche soir que Netanyahu a secrètement rencontré Nasser Bourita à New York en septembre dernier, en marge de l’assemblée générale des Nations Unies.

Rencontre secrète Bourita-Netanyahu à New York en septembre dernier ?

Le 17 février 2019 à 21h21

Modifié le 11 avril 2021 à 2h39

La chaîne de télévision israélienne Channel 13, citée par Times of Israël, a annoncé dimanche soir que Netanyahu a secrètement rencontré Nasser Bourita à New York en septembre dernier, en marge de l’assemblée générale des Nations Unies.

Depuis quelques semaines, les services du premier ministre israélien, ou Netanyahu lui-même, organisent des fuites en perspective des élections prochaines en Israël. Natanyahu veut apparaître comme un responsable capable d’apporter la paix à Israël, notamment par une normalisation avec plusieurs pays arabes et africains.

Au cours de la semaine écoulée, Varsovie avait accueilli une conférence internationale sur la paix et la sécurité au Moyen Orient. Au cours de cette conférence, une réunion discrète, pour ne pas dire secrète, entre Netanyahu et plusieurs responsables arabes, dont les ministres des Affaires étrangères des Emirats, d’Arabie saoudite et de Bahrein, a été fuitée par le premier ministre lui-même.

Il s’agissait d’une vidéo, probablement filmée par un téléphone portable, avec une mauvaise qualité sonore et picturale. Les services de Netanyahu ont alors prévenu la presse israélienne de l’existence de cette vidéo qui est restée une petite demi-heure sur la chaîne Youtube du premier ministre avant d’être retirée. C’est Haaretz qui l’a sauvegardée et diffusée en ligne sur sa propre chaîne (ci-dessous).

Les déclarations des trois ministres arabes visibles vont dans le même sens que celles de Netanyahu : l’Iran est le vrai obstacle aujourd’hui à un accord de paix israélo-palestinien. Ils lui imputent notamment la responsabilité des situations en Syrie, au Yémen et en Irak.

Début décembre, Netanyahu avait effectué une visite à Oman où il avait été reçu par le Sultan Qabous. Récemment, il a annoncé de prochaines rencontres décisives en vue d’une normalisation avec le Mali et avec le Tchad.

Toujours dans le cadre des mêmes fuites organisées, ses services ont laissé entendre qu’il aimerait effectuer une visite au Maroc vers le 30 mars prochain, peu après la visite du Pape dans le Royaume. Cette fuite publiée dans des journaux n’a pas été commentée, ni démentie, ni confirmée par le gouvernement marocain. En général, le ministère marocain des Affaires étrangères s’abstient de réagir aux informations de presse, et le fait uniquement après des informations officielles.

Les indices montrant un intérêt important d’Israël à l’égard d’un contact officiel et public avec le Maroc se multiplient donc. Comme pour exercer une pression, ou se donner l’image d’un responsable qui réussit des percées diplomatiques, Netanyahu a probablement fait fuiter cette information concernant une rencontre secrète avec Bourita en septembre dernier à New York. Ses adversaires politiques en Israël l’accusent d’être ambigu, ambivalent, voire de manquer d’éthique, en multipliant les fuites avec des informations parfois réelles, parfois secrètes, parfois survendues ou amplifiées.

Jusqu’à présent, le Maroc s’en est tenu à une position ferme sur les grands principes : solution à deux Etats, rejet de la décision américaine de déménager son ambassade à Al Qods, envoi d’un hôpital de campagne marocain à Gaza, contact permanent avec Mahmoud Abbas etc…

Le Maroc a participé, comme une soixantaine de pays, à la conférence de Varsovie tenue les 13 et 14 février 2019, autour de la paix et de la sécurité au Moyen Orient. L’objet non déclaré de cette conférence était probablement de mobiliser autour d’une probable guerre contre l’Iran.

Le Maroc y a pris part dans une grande discrétion. Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de la coopération africaine, s’en est tenu à des thèmes consensuels et à la réaffirmation des principes, dans son allocution telle qu’elle est rapportée par la MAP.

Une guerre au Moyen-Orient en 2019 est donnée comme certaine par plusieurs think tank américains. La seule question concerne son ampleur. Elle sera différente de toutes les précédentes et mettrait en scène Israël. En face, il y aurait selon les scénarios d’autres acteurs tels que le Hezbollah, l’Iran, la Syrie, le Hamas, voire les Houthis et des forces irakiennes.  Ce serait une guerre comme on en n’en avait jamais vu auparavant, la région et les technologies ayant considérablement changé.

Quelle que soit l’ampleur de cette guerre, elle pourrait semer un nouveau chaos au Moyen Orient, comme l’avait fait auparavant la prise de contrôle de l’Irak par les Etats-Unis.

A Varsovie, dix pays arabes étaient présents : Koweit, Oman, Arabie saoudite, Bahrein, Yémen, Emirats, Jordanie, Egypte, Tunisie et Maroc. Mahmoud Abbas l’a ostensiblement boycottée.

L’évolution dans la région, comme on le voit, est incertaine. Le Maroc a pris soin jusqu'à présent maintenir son indépendance de décision et son respect des grands principes. 

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