L’ONHYM, en association avec son homologue, la Nigerian Petroleum Corporation (NNPC), a récemment signé un contrat avec la société anglaise Penspen pour exécuter deux phases d’études.

Ces études d’ingénierie détaillée ou de base consisteront à faire des recherches supplémentaires plus poussées puis à livrer aux donneurs d’ordre marocain et nigérian les résultats.

Penspen est en train d’examiner les résultats de l’étude de faisabilité livrée en juillet 2018 et devra évaluer la demande et l’offre de gaz dans tous les pays traversés par le gazoduc.

Amina Benkhadra, DG de l'ONHYM, déclare à Médias24 que le contrat qui a été signé avec Penspen entre dans le cadre de l’étude FEED (Front-End Engineering Design) puis rappelle que cette société était à l’origine de l’étude de faisabilité qui avait entre autres finalisé les hypothèses de tracé du gazoduc (5.660 kilomètres et 12 pays traversés).

«Cette signature se situe dans la continuité de l’étude de faisabilité qui a été livrée en juillet dernier. L’ONHYM et la NNPC (Compagnie de pétrole nationale nigériane) travaillent conjointement avec ce bureau d’études dans une première phase d’ingénierie beaucoup plus détaillée», nous explique la directrice de l’ONHYM.

Concernant la date de la fin de cette première phase consacrée aux travaux d’ingénierie, Benkhadra révèle qu’elle s’achèvera en mars prochain.

«Sachant que la réalisation du gazoduc est un énorme projet en termes d’infrastructures à construire, cette 1ère étape est cruciale car réclamant des recherches très poussées pour ne rien laisser au hasard.

"Une fois finie, elle sera suivie d’une deuxième et dernière phase d’études dont la date de lancement sera déterminée en fonction des résultats de la première», révèle la directrice qui ajoute que la dernière étape consacrée aux études ne pourra être fixée qu’après le mois de mars 2018.

A la question de savoir si le premier coup de pioche de construction effective du gazoduc pourra être lancé juste peu après la fin des études FEED 1 et 2, notre interlocutrice est à la fois prudente et optimiste.

« En effet, à l’issue de la phase 2 pourra être prise la décision finale d’investissement (FID) qui enclenche la phase Engineering Procurement and Conctruction (EPC) c’est-à-dire la construction physique du gazoduc.

« Cet EPC lance en même temps les commandes des équipements critiques, l’ingénierie de détail et de construction. Le détail de la structure du contrat EPC reposera sur les conclusions de la FEED.

"Ceci dit, avant d’arriver à cette étape ultime, il faudra d’abord parvenir à la validation des études, la levée des fonds et bien évidemment la signature de nombreuses conventions avec les pays traversés », conclut la directrice générale qui ajoute que cela prendra beaucoup de temps, sans révéler de fourchette.

Un projet qui avance vite

Le projet du Gazoduc Maroc–Nigéria conclu durant une visite royale au Nigéria, en décembre 2016, est l'un des projets structurants qui, une fois réalisé, contribuera à l’intégration énergétique de l’Afrique. Porté par la Compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC) et l'ONHYM, il a entamé en juin 2018 sa deuxième phase, celle des études détaillées. Il avance vite malgré son ampleur.

Le tracé a été défini au cours de la première phase, celle des études de faisabilité. Il s'agit d'un tracé mixte, offshore et onshore. 16 pays au total seront desservis, dont 12, du Nigéria au Maroc, sont des pays situés sur la côte atlantique. Les pays enclavés, comme le Niger, le Mali ou le Burkina Faso pourront avoir leurs bretelles de desserte.

Aucune estimation de l'investissement n'a été dévoilée par les sources officielles, mais il s'agira de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Au terme de leurs deux phases, les études détaillées vont permettre de tout affiner: tracé, échéancier, montages financiers, rentabilité du projet.