Meurtre Khashoggi: cinq peines de mort requises à l'ouverture du procès

Le procureur général saoudien a requis la peine de mort contre cinq des onze suspects, accusés du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, à l'ouverture jeudi 3 janvier de leur procès devant une cour pénale de Ryad.  

Meurtre Khashoggi: cinq peines de mort requises à l'ouverture du procès

Le 3 janvier 2019 à 12h45

Modifié le 3 janvier 2019 à 12h45

Le procureur général saoudien a requis la peine de mort contre cinq des onze suspects, accusés du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, à l'ouverture jeudi 3 janvier de leur procès devant une cour pénale de Ryad.  

Les onze suspects ont comparu en présence de leurs avocats, selon un communiqué du procureur général publié par l'agence officielle SPA.

Jamal Khashoggi, qui collaborait notamment avec le Washington Post, avait été tué le 2 octobre par des agents saoudiens au consulat du royaume à Istanbul.

Les avocats des suspects ont demandé à prendre connaissance des accusations exactes portées contre leurs clients et un délai pour les étudier.

Le tribunal a accédé à leurs demandes, sans fixer de date pour la prochaine audience, selon le communiqué.

Le procureur saoudien a indiqué que ses deux demandes auprès des autorités turques pour obtenir des éléments sur cette affaire sont restées sans réponse.

Le meurtre de l'éditorialiste saoudien, critique du pouvoir à Ryad, a eu un retentissement planétaire.

Après avoir un temps nié la mort du journaliste, Ryad a fini par expliquer qu'il avait été tué lors d'une "opération hors de contrôle" de l'Etat, supervisée par deux hauts responsables qui ont été destitués depuis.

Mais Ankara a accusé les "plus hauts niveaux" de l'Etat saoudien. Des médias turcs et américains, ainsi que la CIA, soupçonnent le prince héritier Mohammed ben Salmane d'avoir lui-même commandité l'opération contre Jamal Khashoggi.

La Turquie a demandé l'extradition de 18 Saoudiens arrêtés dans leur pays et soupçonnés d'implication dans le meurtre.

Mais l'Arabie saoudite a répondu qu'il n'était pas question d'extrader des citoyens saoudiens en Turquie en affirmant que les suspects seraient jugés dans leur pays.

21 suspects

Voici ce qu'on sait sur les suspects détenus en Arabie saoudite, ainsi que sur les hauts responsables limogés et les personnes sanctionnées par Washington:

- Au total, 21 suspects sont détenus, a annoncé le 15 novembre le bureau du procureur général à Ryad. Leur identité n'a pas été révélée.

- 11 ont été inculpés et présentés le 3 janvier devant une cour pénale à Ryad où le procureur a exigé "des punitions adéquates".

- Le procureur a requis la peine de mort contre cinq d'entre eux pour leur "implication directe dans le meurtre" du journaliste.

Cinq responsables limogés

Le 19 octobre, les autorités saoudiennes ont annoncé le limogeage de cinq hauts responsables identifiés et la détention de 18 suspects non identifiés (ils sont maintenant 21, dont 11 inculpés).

Les hauts responsables limogés:

- Le vice-président des services de renseignement (General intelligence presidency - GIP), le général Ahmed al-Assiri, accusé selon le procureur d'avoir ordonné à une équipe de 15 agents saoudiens de ramener "de gré ou de force" Khashoggi en Arabie saoudite.

Saoud al-Qahtani, conseiller à la Cour royale. Le bureau du procureur semble s'être référé à lui quand il a parlé d'un "ancien conseiller" qui a joué un rôle central dans les préparatifs de l'opération, notamment en rencontrant le chef de l'équipe d'agents sur le départ pour Istanbul.

Ahmed al-Assiri et Saoud al-Qahtani étaient deux proches collaborateurs du prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi Salmane, qui a été totalement dédouané à plusieurs reprises par des responsables politiques et judiciaires saoudiens.

Mohammad al-Rumaih, chef adjoint au GIP (affaires de renseignement).

Abdallah al-Shaya, chef adjoint au GIP (ressources humaines).

Rashad al-Muhamadi, directeur au GIP (sécurité et protection).

Les autorités saoudiennes n'ont pas précisé si les cinq hauts responsables limogés avaient été interpellés ou détenus.

17 Saoudiens sanctionnés par Washington

Le Trésor américain a annoncé le 15 novembre des sanctions ciblées contre 17 responsables saoudiens pour leur "responsabilité ou leur complicité" dans le meurtre de Khashoggi. Parmi eux figurent:

Saoud al-Qahtani, "pour son rôle dans la préparation et l'exécution de l'opération" contre le journaliste.

Maher Mutreb, présenté par Washington comme un "subordonné" de M. Qahtani. L'opération a été "coordonnée et exécutée" par M. Mutreb, selon le communiqué du Trésor américain.

Mohammed al-Otaibi, consul général saoudien à Istanbul qui avait la responsabilité de la mission diplomatique au moment des faits.

Des journaux turcs et américains ont affirmé que M. Mutreb avait lui aussi des liens avec Mohammed ben Salmane.

Selon le Washington Post, la CIA a conclu que le prince héritier, surnommé MBS, avait commandité l'assassinat de Khashoggi.

Le 13 décembre, le Sénat américain a adopté une résolution, estimant que Mohammed ben Salmane "est responsable du meurtre" de Khashoggi.

Restes introuvables

L'enquête officielle saoudienne a conclu que le meurtre de Khashoggi avait été commis au consulat "après une altercation physique avec la victime" "qui a été retenue de force" et s'est vu injecter "une grande quantité de drogue".

Ceci a "entraîné une surdose ayant conduit à sa mort", a dit le bureau du procureur général. Son corps a ensuite été "démembré" et livré à un "collaborateur" à l’extérieur du consulat. Les restes de Khashoggi n’ont toujours pas été retrouvés.

(Avec AFP)

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